Sommeil
Le sommeil est un état naturel récurrent de perte de conscience du monde extérieur, accompagnée d'une diminution progressive du tonus musculaire, survenant à intervalles réguliers. L'alternance veille-sommeil correspond à l'un des cycles fondamentaux chez les animaux : le rythme circadien. Chez l'être humain, le sommeil occupe près d'un tiers de la vie en moyenne.
Littérature
[modifier]Critique
[modifier]Manifeste
[modifier]René Crevel, Note en marge du jeu de la vérité, 1934
[modifier]- « Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 22
Poésie
[modifier]L’Iliade
[modifier]- (grc)
Ἔνθ' Ὕπνῳ ξύμβλητο κασιγνήτῳ Θανάτοιο.
- La déesse Héra rend visite au Sommeil afin de préparer une ruse contre son mari Zeus.
- L'Iliade, Homère (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 1937-38 (traduction), 1998 (édition), t. 2 (chants IX à XVI), chant XIV, vers 231, p. 273 (texte intégral sur Wikisource)
- (grc)
Ὕπνε ἄναξ πάντων τε θεῶν πάντων τ' ἀνθρώπων.
- Héra s'adresse à Hypnos, dieu du Sommeil.
- L'Iliade, Homère (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 1937-38 (traduction), 1998 (édition), t. 2 (chants IX à XVI), chant XIV, vers 231, p. 273 (texte intégral sur Wikisource)
Benjamin Péret, Jack l'égareur, 1923
[modifier]Amour haut parleur sirènes à corps d'oiseaux,
je vous quitte.
Je vais goûter le silence cette belle algue où dorment les requins.
- « Jack l'égareur », Benjamin Péret, Littérature Nouvelle Série, nº 11/12, Octobre 1923, p. 7
Prose poétique
[modifier]Benjamin Péret, L'Auberge du cul volant, 1922
[modifier]L'homme au nombril d'écaille, qui portait une main sur la tête, s'éveilla du long sommeil qu'il venait de faire en compagnie d'une négresse : celle qu'il avait ramenée d'un pays où les plantes se déplacent et font l'amour en marchant. Il sortit son revolver et tira sur le marchand, mais celui-ci avait prévu le coup et s'aplatit adoptant à peu près la forme d'une tortue.
En regardant les lampes électriques, il commença à s'enivrer. La petite marchande d'étoiles passa, et vendit à tout le monde sa petite marchandise parfumée, ainsi elle put dîner ce soir-là.
L'homme au nombril d'écaille, le premier s'éveilla de nouveau. Une colombe portant le rameau d'olivier, voltigeait au-dessus de sa tête. Il ouvrit la fenêtre, l'air était pur, le ciel était bleu, les oiseaux chantaient, mais tous les hommes mangeaient dans les arbres avec les oiselles, et les oiseaux étaient dans le lit des femmes.
C'était le matin du 2 avril 1922, et les machines souffraient comme des femmes en couches. Seul l'homme qui s'était aplati comme une tortue allongeait la tête vers la vulve qu'il apercevait à quelque distance de lui, mais à chaque mouvement qu'il faisait pour s'avancer, correspondait un mouvement de la vulve qui s'éloignait.
- « L'Auberge du cul volant », Benjamin Péret, Littérature Nouvelle Série, nº 3, Mai 1922, p. 16
André Breton, Poisson soluble, 1924
[modifier]- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 7, p. 46
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 16, p. 73
Paul Éluard , Capitale de la douleur, 1926
[modifier]Absence
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Éluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Absence — II, p. 92
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
[modifier]- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), III. Tout ce qu'on voit est d'or, p. 33
Antonin Artaud, L'Osselet toxique , 1928
[modifier]Il ne t'appartient pas, DENOMINATION. Ta mauvaise sensibilité vise à quoi ? A le remettre entre les mains de sa mère, à faire de lui le conduit, l'égoût de la plus petite confrérie mentale possible, du plus petit dénominateur commun conscient ?
Sois tranquille. IL EST CONSCIENT.- Repris dans le présent recueil, L'Osselet toxique figura initialement dans La Révolution Surréaliste N° 11, revue datée de mars 1928.
- L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes, Antonin Artaud, éd. Gallimard, coll. « Poésie/Gallimard », 1956, partie Textes de la période surréaliste, « L'Osselet toxique », p. 235
Le Requin et la mouette
- Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962 (ISBN 2-07-030065-X), partie LE POEME PULVERISE (1945-1947), Le Requin et la mouette, p. 190
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
[modifier]Travaux du poète
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — IV, p. 49
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — VII, p. 51
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — VII, p. 53
Grand homme
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Grand monde, p. 97
Joyce Mansour, Dolman le maléfique, 1961
[modifier]- « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 46
Roman
[modifier]Michel Déon, Les Gens de la nuit, 1958
[modifier]Cette année-là, je cessai de dormir. Je ne pouvais pas avouer pourquoi. Bientôt même, je commençai de me mentir comme je mentais aux autres, me condamnant à une solitude plus extrême encore. Je n’éprouvais pourtant aucun plaisir à souffrir. Les nuits – allongé, les yeux clos, le corps raidi – quand des pensées, des images abhorrées me traversaient en traits de feu, je manquais hurler. L’obscurité me guidait lentement vers une folie que je finissais par entrevoir comme un grand repos, le repos d’avant la mort.
- Incipit
Virginia Woolf, Les Vagues, 1952
[modifier]- Les Vagues (1931), Virginia Woolf (trad. Michel Cusin), éd. Gallimard, 2012 (ISBN 978-2-07-044168-6), p. 58
Anne Calife sous le nom de Anne Colmerauer, La déferlante, 2003
[modifier]- La déferlante, Anne Calife, éd. Balland,2003, réédition Menthol House, 2003 (ISBN 2-7158-1436-4), p. 24
Musique
[modifier]Jacques Offenbach, Orphée aux enfers (1858)
[modifier]Les dieux (dormant) :
Dormons, que notre somme
Ne vienne jamais à finir,
Puisque le seul bonheur, en somme,
Dans notre Olympe, est de dormir.
Ron, ron.
- Orphée aux Enfers (1858), Jacques Offenbach. Livret d'Hector Crémieux, éd. Calmann-Lévy, 1936, Acte II, scène 1, p. 25-26