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Silvina Ocampo

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Silvina Ocampo, née en 1903 et morte en 1993, est une écrivaine argentine.

Citations

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Poèmes d’amour désespéré

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Sentinelles de la nuit

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Une chose qui n’existe pas mais qui a un nom finit par exister ; en revanche, une chose qui existe mais qui n’a pas de nom finit par ne pas exister.
  • Sentinelles de la nuit, Silvina Ocampo (trad. Anne Picard), éd. Des femmes, 2018  (ISBN 978-2-7210-0681-3), chap. Inscriptions sur le sable, p. 13


Qu’ils sont mélancoliques ou radieux les jours qui se trompent de saison !
  • Sentinelles de la nuit, Silvina Ocampo (trad. Anne Picard), éd. Des femmes, 2018  (ISBN 978-2-7210-0681-3), chap. Inscriptions sur le sable, p. 19


Dire ce que nous pensons ? Rien qu’en le disant nous avons déjà modifié ce que nous étions en train de penser.
  • Sentinelles de la nuit, Silvina Ocampo (trad. Anne Picard), éd. Des femmes, 2018  (ISBN 978-2-7210-0681-3), chap. Inscriptions sur le sable, p. 20


Donne-moi une prison pour m’évader et je bâtirai une nouvelle prison pour que tu m’y enfermes.
  • Sentinelles de la nuit, Silvina Ocampo (trad. Anne Picard), éd. Des femmes, 2018  (ISBN 978-2-7210-0681-3), chap. Inscriptions sur le sable, p. 24


Le mensonge n’a besoin que du mensonge, mais que de mensonges il faut à la vérité pour paraître vérité.
  • Sentinelles de la nuit, Silvina Ocampo (trad. Anne Picard), éd. Des femmes, 2018  (ISBN 978-2-7210-0681-3), chap. Inscriptions sur le sable, p. 31


Un poème perdu engendre une infinité d’autres poèmes, mais celui que nous récupérons est de pierre, et nous ne pouvons le modifier.
  • Sentinelles de la nuit, Silvina Ocampo (trad. Anne Picard), éd. Des femmes, 2018  (ISBN 978-2-7210-0681-3), chap. Sentinelles de la nuit, p. 45


Julio Cortázar
Julio était un écrivain très étrange et très personnel, sans manies ni affectation, plein d’idées neuves; c’était aussi un être très sensible. Il a eu, ou il a, une grande influence sur notre littérature. Il m’a notamment influencée dans le maniement de la première et de la troisième personne, ce qui est pour moi un grand soulagement. La mort de Julio m’a semblé une incongruité. […] Lui qui savait à la perfection ne pas expliquer dans ses nouvelles, comme nous lui serions reconnaissants de nous expliquer à présent… je ne peux pas expliquer quoi, et puis les larmes existent.
  • Sentinelles de la nuit, Silvina Ocampo (trad. Anne Picard), éd. Des femmes, 2018  (ISBN 978-2-7210-0681-3), chap. Analectes, p. 116–17


Citations sur

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Silvia Baron Supervielle

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Voir d’autres citations de Silvia Baron Supervielle.
Lorsqu’on lit la poésie de Silvina, on se promène dans un jardin circulaire qui fut celui de son enfance […]. Et en réalité on ne lit pas ; le lecteur déambule près de ses songes, comme si le texte, dont il entreprit la lecture, l’avait invité à laisser le livre de côté et à se perdre dans les sentiers d’une lumière intime.
  • « Les visages et les mots », Silvia Baron Supervielle, dans Poèmes d’amour désespéré, Silvina Ocampo, éd. Corti, 1997  (ISBN 2-7143-0596-2), p. 7-8


Musicienne, elle connaissait les secrets de la peinture, des lumières et des ombres ; elle dessinait indistinctement les portraits de ses amies et de ses poèmes, entrelaçant ainsi, d’un même fil, les visages et les mots.
  • « Les visages et les mots », Silvia Baron Supervielle, dans Poèmes d’amour désespéré, Silvina Ocampo, éd. Corti, 1997  (ISBN 2-7143-0596-2), p. 9


Jorge Luis Borges

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Voir d’autres citations de Jorge Luis Borges.
Comme Rossetti et comme Blake, Silvina est venue à la poésie par les chemins lumineux du dessin et de la peinture, et l’immédiate certitude du visuel persiste dans sa page écrite. Le champ qu’embrasse son esprit est bien plus étendu que le mien. Les exaltations que créent la musique et la couleur, paradis interdits à ma nostalgie comme à ma curiosité, lui sont familières […]. L’univers que j’habite est opaque parce que purement verbal; dans le sien interviennent tous les sens et leur délicate diversité.
  • « Préface », Jorge Luis Borges, dans Faits divers de la terre et du ciel, Silvina Ocampo, éd. Gallimard, 1991  (ISBN 2-07-072261-9), p. 9


Il y a chez Silvina une vertu qu’on attribue communément aux Anciens ou aux peuples d’Orient, et non à nos contemporains. C'est la clairvoyance; plus d'une fois, et non sans un début d’appréhension, je l’ai sentie en elle. Elle nous voit comme si nous étions en cristal, elle nous voit et nous pardonne. Essayer de la tromper est inutile.
  • « Préface », Jorge Luis Borges, dans Faits divers de la terre et du ciel, Silvina Ocampo, éd. Gallimard, 1991  (ISBN 2-07-072261-9), p. 10


Italo Calvino

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Voir d’autres citations de Italo Calvino.
Les personnages de Silvina Ocampo se taisent volontiers : dans L’Imposteur on parle des « avantages audacieux du silence », une expression qui prend une valeur emblématique à cause de cette épithète « audacieux » qui, introduisant la notion de risque, dissipe ce qu’il y a d’intérêt facile dans le mot « avantages ». […] Ils se taisent volontiers : et quand ils écrivent, c’est pour créer une autre obscurité, pour tramer une imposture ; plus encore : pour confirmer le caractère d’imposture de tout le reste.


Les enfants qui apparaissent dans ces nouvelles comme des bourreaux, mais souvent aussi et tout autant comme des victimes, ne sont peut-être rien d’autre que l’incarnation des forces obscures qui travaillent les adultes ; leurs regards vagues et mystérieux sont ceux-là mêmes que nous retrouvons, fixés dans une atonie hallucinée, chez les personnages plus âgés, plus particulièrement dans les portraits de femmes où l’écrivain excelle. Il y a un monde féminin dans lequel Silvina Ocampo évolue comme dans un continent caché, un labyrinthe de prisons individuelles qui enveloppe et conditionne tout ce qui parait simple et évident dans les rapports humains, prisons que l’égoïsme édifie autour de nous-mêmes.
  • « Introduction », Italo Calvino, dans Faits divers de la terre et du ciel, Silvina Ocampo, éd. Gallimard, 1991  (ISBN 2-07-072261-9), p. 16


Alejandra Pizarnik

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Voir d’autres citations de Alejandra Pizarnik.
Je ne trouve pas la plume adéquate pour écrire. Celle de S. résiste. Elle est dure, âpre. J’ai juste besoin d’une plume parfaite. La trouverais-je un jour ? Je ne crois pas. Les instants suspendus. Les actes hors du temps. S. est mon obsession. À présent que j’envisage la possibilité de cesser de lui écrire, je reconnais que je n’ai jamais été seule.
  • 8 décembre 1964
  • Journaux 1959-1971, Alejandra Pizarnik (trad. Anne Picard), éd. J. Corti, 2010  (ISBN 978-2-7143-1028-6), p. 240-241


Ta manière de te faire taire dans le poème.
Tu m’ouvres comme une fleur
(sans doute une fleur pauvre, lamentable)
qui n’attendait plus la terrible délicatesse
du printemps. Tu m’ouvres, je m’ouvre,
je deviens d’eau dans ton poème d’eau
qui émane toute la nuit des prophéties.

  • (es)

    Tu modo de silenciarte en el poema.
    Me abrís como una flor
    (sin duda una flor pobre, lamentable)
    que ya no esperaba la terrible delicadeza
    de la primavera. Me abrís, me abro,
    me vuelvo de agua en tu poema de agua
    que emana toda la noche profecías.

  • À un poème au sujet de l’eau, de Silvina Ocampo / A un poema acerca del agua, de Silvina Ocampo
  • Approximations, Alejandra Pizarnik (trad. Étienne Dobenesque), éd. Ypsilon, 2015  (ISBN 978-2-35654-061-4), p. 57


Voir aussi

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