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Saturne (planète)

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Saturne vue par la sonde Cassini en 2008.

Saturne est la sixième planète du Système solaire par ordre d'éloignement au Soleil et la deuxième plus grande par la taille et la masse après Jupiter, qui est comme elle une planète géante gazeuse. Son rayon moyen de 58 232 km est environ neuf fois et demi celui de la Terre et sa masse de 568,46 × 1024 kg est 95 fois plus grande. Orbitant en moyenne à environ 1,4 milliard de kilomètres du Soleil (9,5 unités astronomiques), sa période de révolution vaut un peu moins de 30 années tandis que sa période de rotation est estimée à 10 h 33 min. La caractéristique la plus célèbre de la planète est son système d'anneaux. Observable à l'œil nu dans le ciel nocturne grâce à sa magnitude apparente moyenne de 0,46 — bien qu'ayant un éclat plus faible que celui des autres planètes —, elle est connue depuis la Préhistoire et a ainsi longtemps été la planète la plus éloignée du Soleil connue. Aussi, son observation a inspiré des mythes et elle porte le nom du dieu romain de l'agriculture Saturne (Cronos dans la mythologie grecque).

Astronomie

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Un seul hémisphère est visible à la fois, l’autre étant caché par les anneaux. Pour observer les deux simultanément, il fallait aller sur place. La trajectoire de Cassini est idéale pour cela parce qu’elle passe au-dessus des pôles, qui sont peu visibles depuis la Terre et présentent les contrastes saisonniers les plus importants.
  • Thierry Fouchet, professeur à l’UPMC et chercheur à l’Observatoire de Paris, au sujet des observations de Saturne réalisées par la mission Cassini-Huygens entre 2004 et 2017.
  • « L’héritage de Cassini sur Saturne », Thierry Fouchet, Centre national d'études spatiales, 1er septembre 2017 (lire en ligne)


Tempête géante sur l'hémisphère nord de Saturne photographiée par la sonde Cassini en décembre 2010.
La taille du panache convectif était pratiquement de la taille de la Terre et descendait sûrement sur une centaine de kilomètres de profondeur. Une fois qu’il a atteint le sommet de l’atmosphère, il a été entraîné tout autour de la planète, l’entourant d’un grand ruban blanc.
  • Thierry Fouchet, professeur à l’UPMC et chercheur à l’Observatoire de Paris, au sujet de l'orage géant observé sur l'hémisphère nord de Saturne par la sonde Cassini en 2010-2011.
  • « L’héritage de Cassini sur Saturne », Thierry Fouchet, Centre national d'études spatiales, 1er septembre 2017 (lire en ligne)


Les anneaux de Saturne photographiés par la sonde Cassini en 2004.
La surprise c’est que les anneaux ne sont pas figés, ils sont même extrêmement dynamiques. Ils sont parcourus d’ondes, ils vibrent comme une membrane dans le champ de gravité de la planète et de ses satellites. Mais en plus, ces variations de gravité ont lieu parce que Saturne n’est pas homogène, donc les mouvements des anneaux permettent d’en apprendre davantage sur la façon dont la planète est structurée à l’intérieur même.
  • Sébastien Charnoz, astrophysicien à l’université Paris Diderot et chercheur à l’Institut de Physique du Globe, au sujet des observations de Saturne réalisées par la mission Cassini-Huygens entre 2004 et 2017.
  • « Les anneaux de Saturne sous l’œil de Cassini », Sébastien Charnoz, Centre national d'études spatiales, 4 septembre 2017 (lire en ligne)


Il y a de cela 3 ans, un nouveau modèle a été validé par les observations : au bord de l’anneau B, Cassini a pu voir apparaître une nouvelle lune, qui n’était pas là il y a 10 ans. Donc il y a peut-être des lunes qui se forment dans le Système solaire, alors que la formation des planètes s’est arrêtée il y a 4 milliards d’années. Ces processus d’accrétion à l’extérieur des anneaux sont les découvertes qui m’ont le plus marqué. Voir un phénomène théorisé par la formation planétaire, mais qui est désormais inobservable dans le Système solaire, c’était inespéré. Et en plus ça a permis d’établir un lien de parenté entre les anneaux de Saturne et la formation de ses satellites.
  • Sébastien Charnoz, astrophysicien à l’université Paris Diderot et chercheur à l’Institut de Physique du Globe, au sujet des observations de Saturne réalisées par la mission Cassini-Huygens entre 2004 et 2017.
  • « Les anneaux de Saturne sous l’œil de Cassini », Sébastien Charnoz, Centre national d'études spatiales, 4 septembre 2017 (lire en ligne)


Évocations dans les arts

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Littérature

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Victor Hugo, Les Contemplations, 1856

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Saturne, tableau de la série des Observations astronomiques, par le peintre italien Donato Creti, 1711.

Saturne ! sphère énorme ! astre aux aspects funèbres !
Bagne du ciel ! prison dont le soupirail luit !
Monde en proie à la brume, aux souffles, aux ténèbres !
Enfer fait d’hiver et de nuit !

Son atmosphère flotte en zones tortueuses.
Deux anneaux flamboyants, tournant avec fureur,
font, dans son ciel d’airain, deux arches monstrueuses
D’où tombe une éternelle et profonde terreur.

Ainsi qu’une araignée au centre de sa toile,
Il tient sept lunes d’or qu’il lie à ses essieux ;
Pour lui, notre soleil, qui n’est plus qu’une étoile,
Se perd, sinistre, au fond des cieux !


Paul Verlaine, Poèmes saturniens, 1866

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Car tous ceux qui sont nés sous le signe Saturne,
Fauve planète, chère aux nécromanciens,
Ont entre tous, d’après les grimoires anciens,
Bonne part de malheur et bonne part de bile.

  • Poèmes saturniens (1866), Paul Verlaine, éd. Livre de poche, coll. « Classiques de poche », 1996, p. 21, vers 8-11 (texte intégral sur Wikisource)


Auguste Barbier, « Saturne », dans la revue Le Parnasse contemporain, 1869

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Comme un roi dans les plaines brunes
De l’incommensurable éther,
L’astre, entouré de ses huit lunes
Et de son anneau de feu clair,
Répandait un éclat suprême,
Et les rais de son diadème
Lui donnaient tant de majesté
Que mon âme, toute ravie,
Sur ces brillants signes de vie
Bâtissait maint rêve enchanté.


Italo Calvino, Palomar, 1983

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C'est la planète qui donne le plus d'émotion à ceux qui la regardent par l'entremise d'un télescope : la voici, d'une netteté et d'une blancheur parfaites, les contours de sa sphère et de ses anneaux tracés avec exactitude ; une légère striure de parallèles zèbre la sphère ; une circonférence plus sombre délimite le bord de l'anneau ; ce télescope ne capte pratiquement aucun autre détail, accentuant l'abstraction géométrique de l'objet ; le sentiment d'un éloignement extrême, loin de s'atténuer, ressort davantage qu'à l'œil nu. Que roule dans le ciel un objet tellement différent de tous les autres, une forme qui associe le degré maximal d'étrangeté au degré maximal de simplicité, et de régularité, et d'harmonie, voilà un fait qui réjouit la vue et la pensée. « S'ils avaient pu la voir telle que je la vois en ce moment - pense monsieur Palomar -, les Anciens auraient cru avoir poussé leur regard jusque dans le ciel des idées de Platon, ou dans l'espace immatériel des postulats d'Euclide ; au lieu de quoi, à cause d'on ne sait quelle erreur d'aiguillage, c'est à moi qu'arrive cette image, à moi qui crains qu'elle ne soit trop belle pour être vraie, trop agréable à mon univers imaginaire pour appartenir au monde réel. Mais peut-être est-ce précisément cette défiance envers nos propres sens qui nous empêche de nous sentir à notre aise dans l’univers. Peut-être la première règle que je dois me fixer est-elle celle-ci : m'en tenir à ce que je vois. »
  • Monsieur Palomar, Italo Calvino (trad. Christophe Mileschi), éd. Gallimard, 2019  (ISBN 978-2-07-278726-3), chap. 1.3.2. L’œil et les planètes, p. 59-60


Musique

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Vue d'artiste de la fin de la sonde Cassini lors de sa plongée dans l'atmosphère de Saturne en 2017. NASA.

Stevie Wonder, Songs in the Key of Life, 1976

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Retourner sur Saturne où les anneaux luisent tous
Arc-en-ciel, rayons de lune et neige orange
Sur Saturne
Les gens vivent jusqu'à deux cent cinq ans
Retourner sur Saturne où les gens ont le sourire
N'ont pas besoin de voitures parce qu'on a appris à voler
Sur Saturne
Vivre suffit à nous rendre naturellement euphoriques

  • (en)

    Going back to Saturn where the rings all glow
    Rainbow, moonbeams and orange snow
    On Saturn
    People live to be two hundred and five
    Going back to Saturn where the people smile
    Don't need cars cause we've learn to fly
    On Saturn
    Just to live to us is our natural high

  • Saturn, Stevie Wonder (trad. Wikiquote), Stevie Wonder, album Songs in the Key of Life (1976 chez Tamla).


Liens externes

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