Frédéric Bastiat
Apparence
Frédéric Bastiat (1801 - 1850) était un économiste et homme politique libéral français.
Citations
[modifier]L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.
- Repris dans l'édition intégrale Guillaumin 1863, sous le titre L'État.
- (fr) Journal des débats (1848), Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 25 septembre 1848, t. 4, p. 332 (texte intégral sur Wikisource)
Il faut le dire : il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au dessus de l'humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s'occuper d'elle.
- La Loi (1848), Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1863, t. 4, p. 360 (texte intégral sur Wikisource)
- Citation choisie pour le 24 juin 2010.
Dans la sphère économique, un acte, une habitude, une institution, une loi n'engendrent pas seulement un effet, mais une série d'effets. De ces effets, le premier seul est immédiat ; il se manifeste simultanément avec sa cause, on le voit. Les autres ne se déroulent que successivement, on ne les voit pas; heureux si on les prévoit.
Entre un mauvais et un bon économiste, voici toute la différence: l'un s'en tient à l'effet visible ; l'autre tient compte et de l'effet qu'on voit et de ceux qu'il faut prévoir.
- Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas (1850), Frédéric Bastiat, éd. Romillat, 1994 (ISBN 2878940881), p. 177 (texte intégral sur Wikisource)
Bon Dieu! que de peine à prouver, en économie politique, que deux et deux font quatre; et, si vous y parvenez, on s'écrie : « c'est si clair, que c'en est ennuyeux. » — Puis on vote comme si vous n'aviez rien prouvé du tout.
- Œuvres complètes (1850), Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1870, t. 5, p. 347 (texte intégral sur Wikisource)
Lorsque la Spoliation est devenue le moyen d’existence d’une agglomération d’hommes unis entre eux par le lien social, ils se font bientôt une loi qui la sanctionne, une morale qui la glorifie.
- Œuvres complètes (1848), Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1863, t. 4, partie Sophismes économiques, deuxième série, chap. 1, p. 128 (texte intégral sur Wikisource)
Faire intervenir l’État, lui donner pour mission de pondérer les profits et d’équilibrer les fortunes, en prenant aux uns, sans consentement, pour donner aux autres, sans rétribution, le charger de réaliser l’œuvre du nivellement par voie de spoliation, assurément c’est bien là du Communisme. Les procédés employés par l’État, dans ce but, non plus que les beaux noms dont on décore cette pensée, n’y font rien. Qu’il en poursuive la réalisation par des moyens directs ou indirects, par la restriction ou par l’impôt, par les tarifs ou par le Droit au travail ; qu’il la place sous invocation de l’égalité, de la solidarité, de la fraternité, cela ne change pas la nature des choses ; le pillage des propriétés n’en est pas moins du pillage parce qu’il s’accomplit avec régularité, avec ordre, systématiquement et par l’action de la loi.
- Œuvres complètes (1849), Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1863, t. 4, partie Protectionisme et communisme, p. 515 (texte intégral sur Wikisource)
En vérité, réformateurs modernes, quand vous voulez remplacer cet ordre admirable par un arrangement de votre invention, il y a deux choses (et elles n’en font qu’une) qui me confondent : votre manque de foi en la Providence et votre foi en vous-mêmes ; votre ignorance et votre orgueil.
- Œuvres complètes, Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1870, t. 6, partie Harmonies Économiques, chap. Capital, p. 246 (texte intégral sur Wikisource)
Eh quoi ! est-il donc si difficile de laisser les hommes essayer, tâtonner, choisir, se tromper, se rectifier, apprendre, se concerter, gouverner leurs propriétés et leurs intérêts, agir pour eux-mêmes, à leurs périls et risques, sous leur propre responsabilité ; et ne voit-on pas que c’est ce qui les fait hommes ? Partira-t-on toujours de cette fatale hypothèse, que tous les gouvernants sont des tuteurs et tous les gouvernés des pupilles ?
- Œuvres complètes, Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1870, t. 6, partie Harmonies Économiques, chap. Des Salaires, p. 462 (texte intégral sur Wikisource)
Sous ce régime le peuple doit nécessairement souffrir : la raison en est que le système des services publics, outre qu’il trouble le nivellement des valeurs, ce qui est injustice, amène aussi une déperdition fatale de richesse, ce qui est ruine ; ruine et injustice, c’est souffrance et mécontentement — quatre funestes ferments dans la société, lesquels, combinés avec le déplacement de la responsabilité, ne peuvent manquer d’amener ces convulsions politiques dont nous sommes, depuis plus d’un demi-siècle, les malheureux témoins.
- Œuvres complètes, Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1870, t. 6, partie Harmonies Économiques, chap. Services privés, service public, p. 547 (texte intégral sur Wikisource)
La communauté seule doit décider de tout, régler tout : éducation, nourriture, salaires, plaisirs, locomotion, affections, familles, etc., etc. — Or la société s’exprime par la loi, la loi c’est le législateur. Donc voilà un troupeau et un berger, — moins que cela encore, une matière inerte et un ouvrier. On voit où mène la suppression de la Responsabilité et de l’individualisme.
- Œuvres complètes, Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1870, t. 6, partie Harmonies Économiques, chap. Responsabilité, p. 614 (texte intégral sur Wikisource)
À l’intelligence il faut un guide, une lumière, et ce ne peut être qu’un principe. Au cœur humain il faut un mobile qui détermine l’action, le dévouement, et au besoin le sacrifice ; et l’on ne se dévoue pas à l’expédient, mais au principe. Consultez l’histoire, Messieurs, voyez quels sont les noms chers à l’humanité, et vous reconnaîtrez qu’ils appartiennent à des hommes animés d’une foi vive. Je gémis pour mon siècle et pour mon pays de voir l’expédient en honneur, la dérision et le ridicule réservés au principe ; car jamais rien de grand et de beau ne s’accomplit dans le monde que par le dévouement à un principe.
- Œuvres complètes, Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1847, t. 2, chap. Troisième discours, à Paris, p. 258 (texte intégral sur Wikisource)
- Citation choisie pour le 28 février 2012.
Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte, à l’art, à l’utopie.
- Gratuité du crédit, Frédéric Bastiat, éd. Guillaumin, 1847, t. 5, chap. Quatorzième lettre, p. 319 (texte intégral sur Wikisource)