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David Thesmar

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David Thesmar est un économiste français, né le 3 juillet 1972.

Le grand méchant marché, décryptage d'un fantasme français

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Cette nouvelle pensée unique qu'est la révolte contre le « grand méchant loup » du libéralisme financier résiste mal à la confrontation aux faits. Le capitalisme financier n'est pas l'instrument du vieux conflit capital-travail qui hante le débat politique depuis plus d'un siècle. [..] Le capitalisme actionnarial n'induit pas non plus la myopie industrielle pour laquelle on le blâme, mais permet au contraire le financement de projets de très longue haleine. De manière générale, le constant quantitatif est univoque : la finance est l'amie de l'emploi, pas son fossoyeur.
  • Le grand méchant marché, décryptage d'un fantasme français, Augustin Landier et David Thesmar, éd. Flammarion, 2007, chap. introduction, p. 8-9


Ce qui est frappant dans [l]e phénomène de rejet de l’économie libérale, c'est à quel point il s’agit d’une singularité française.[..] Selon nous, l'exception anti-capitaliste française renvoie non pas à une « exception culturelle » intemporelle mais à l'exception historique des années d'après-guerre.
  • Le grand méchant marché, décryptage d'un fantasme français, Augustin Landier et David Thesmar, éd. Flammarion, 2007, chap. introduction, p. 9


Le succès de la reconstruction d'après guerre s'est métamorphosé en une malédiction : elle a durablement solidifié les croyances des électeurs français dans un sens anti-libéral. Les taux de croissance très élevés durant cette période (5%) ont créé un sentiment d'euphorie qui s'est profondément imprimé dans les mémoires. Dès que la croissance ralentit, une certaine nostalgie des Trente Glorieuses se manifeste. [..] Car le succès économique de cette période est largement attribué au système qui l'a accompagné plutôt qu'aux circonstances exceptionnelles qui l'ont permis. [..] Si les Trente Glorieuses nous apparaissent souvent comme un exemple de politique économique réussie, il s'agit en grande partie d'une croissance "mécanique", que le dirigisme n'a fait qu'orchestrer efficacement. Il n'est plus un mode de propulsion adapté à notre situation économique mais la nostalgie de cette ascension irrésistible nous donne périodiquement la tentation d'y revenir, pour redécouvrir, inévitablement, que ça ne marche plus.
  • Le grand méchant marché, décryptage d'un fantasme français, Augustin Landier et David Thesmar, éd. Flammarion, 2007, chap. 5, p. 128-129


En dépit d'une croyance fort répandue, ce n'est pas l'histoire qui nous prédispose à l'anti-libéralisme : il est utile de creuser le passé pour réaliser à quel point le libéralisme n'est pas un produit anglo-saxon. [..] Bien plus que nos racines culturelles anciennes, c'est selon nous en grande partie le souvenir nostalgique des Trente Glorieuses qui continue à faire rimer dans l'esprit de nos compatriotes économique mixte avec croissance. Or ce sont les circonstances exceptionnelles de la reconstruction d'après guerre qui faisaient de la planification un régime économique efficace.
  • Le grand méchant marché, décryptage d'un fantasme français, Augustin Landier et David Thesmar, éd. Flammarion, 2007, chap. conclusion, p. 172-173


Articles

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La rupture, ce sont souvent des réformes transgressives en symboles mais marginales sur la substance.
  • « Révolution culturelle et économie », David Thesmar et Augustin Landier, Les Echos, jeudi 24 janvier 2008, p. 15


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