Pierre-Yves Gomez
Pierre-Yves Gomez, né en 1960, économiste et docteur en gestion, est professeur et directeur de l'Institut Français de Gouvernement des Entreprises à EMLYON Business School où il a fait toute sa carrière
Citations de Pierre-Yves Gomez
[modifier]Tant que le récit néolibéral, son système de croyances (ce que j'ai appelé dans mes travaux cette convention) n'est pas remis en cause, il continuera de légitimer les pratiques des puissants. Or il est critiqué, certes (et depuis 40 ans !), mais il ne peut être remis en cause que par un autre récit, un autre système de croyances qui permettrait de décrire avec autant de cohérence l'enchaînement des choses économiques que l'a fait le néolibéralisme. Si vous préférez, ce qui nous manque pour tirer complètement les leçons de la situation actuelle, c'est une doctrine sociale alternative au néolibéralisme.
- « Il nous faut une doctrine alternative au récit néolibéral », Entretien avec Pierre-Yves Gomez par Johannes Herrmann et Foucauld Guiliani, Revue Limite, nº 4, Octobre 2016, p. 74
On développe la technique, pour elle-même, pour sa beauté propre, pour le goût de l'exploit. Le travail est alors de plus en plus à sa remorque. Il doit s'adapter à des évolutions qui sont imposés par un « progrès » dont on ne saisit plus où il nous mène sinon à l'asservissement par la machine.
- « Il nous faut une doctrine alternative au récit néolibéral », Entretien avec Pierre-Yves Gomez par Johannes Herrmann et Foucauld Guiliani, Revue Limite, nº 4, Octobre 2016, p. 76
Il faut affirmer qu'il n'y a rien de plus stupide qu'un ordinateur, tas de composants électroniques parcouru par un courant électrique auquel seule l'intelligence humaine donne une signification et une valeur. Coupez le courant, l'ordinateur n'est qu'une boîte. Il nous faut réapprendre à considérer les techniques comme des outils au service du travail. Et donc mettre le travail des hommes en premier. C'est l'homme et lui seul qui donne le sens de son travail et qui doit en avoir la responsabilité. La première conversion est donc d'ordre spirituel : elle conduit à choisir son maître.
- « Il nous faut une doctrine alternative au récit néolibéral », Entretien avec Pierre-Yves Gomez par Johannes Herrmann et Foucauld Guiliani, Revue Limite, nº 4, Octobre 2016, p. 76
Il faut choisir : ou bien une société qui se fonde sur la reconnaissance du travail de ses membres, sous toutes ses formes, ou bien une société du consumérisme qui s'établit à partir de la consommation la plus large et la plus intense. Le choix est là. À mon sens, c'est la question politique fondamentale de notre génération.
- « Il nous faut une doctrine alternative au récit néolibéral », Entretien avec Pierre-Yves Gomez par Johannes Herrmann et Foucauld Guiliani, Revue Limite, nº 4, Octobre 2016, p. 77