Démocratie
Le terme démocratie, du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, combinaison de δῆμος / dêmos, « peuple » (de δαίομαι / daíomai, « distribuer, répartir »), et kratos, « le pouvoir », dérivé du verbe kratein, « commander », désigne à l'origine un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions publiques et à la vie politique de la cité. Ce dispositif s'effectuait soit de manière directe en soumettant des décisions au vote à tous les citoyens, soit de manière indirecte par des représentants qui étaient préalablement désignés, de façon aléatoire ou par élection, pour faire des propositions de lois ou prendre des décisions urgentes. Ce terme désigne aujourd'hui tout système politique dans lequel le peuple est souverain.
Citations
[modifier]- États démocratiques et États totalitaires, communication à la Société française de philosophie, 17 juin 1939.
- Machiavel et les tyrannies modernes, Raymond Aron, éd. Livre de Poche, 1995, p. 187
- Citation choisie pour le 26 avril 2009.
- « État d'urgence démocratique » paru initialement dans Le Monde du 19 février 1997.
- Droit de cité. Culture et politique en démocratie, Étienne Balibar, éd. l'Aube, 1998, p. 18
- (es) la democracia, ese curioso abuso de la estadística.
- (es) Obras completas, Jorge Luis Borges, éd. Émece, 1996 (ISBN 950049496[à vérifier : ISBN invalide]), p. 122
- Citation choisie pour le 27 avril 2009.
Dominique Bourg et Alain Papaux
[modifier]- (fr) Petit traité politique à l'usage des générations écologiques (2018), Alain Papaux et Dominique Bourg, éd. Entremises, 2020 (ISBN 978-2-492349-04-1), p. 70-71
- Hérétiques, Gilbert Keith Chesterton (trad. Jenny S. Bradley), éd. Editions Saint-Rémi, 2018 (ISBN 978-2-84519-741-1), p. 250
- Hérétiques, Gilbert Keith Chesterton (trad. Jenny S. Bradley), éd. Editions Saint-Rémi, 2018 (ISBN 978-2-84519-741-1), p. 257
- Jacques Chirac, 21 mai 2003, dans du Président de la République à propos de la présidence française du sommet d'Evian, paru Site officiel de l'Elysée, Jacques Chirac.
- La Doctrine des bonnes intentions (2005), Noam Chomsky (Entretiens avec David Barsamian) (trad. Paul Chemla), éd. Éditions 10/18 n°4054, coll. « Fait et cause », 2006 (ISBN 978-2-264-04509-6), p. 90
- Citation choisie pour le 7 mars 2010.
- La Doctrine des bonnes intentions (2005), Noam Chomsky (Entretiens avec David Barsamian) (trad. Paul Chemla), éd. Éditions 10/18 n°4054, coll. « Fait et cause », 2006 (ISBN 978-2-264-04509-6), p. 102
- (en) Democracy is the worst form of Government except all those other forms that have been tried from time to time
- Winston Churchill (trad. Wikiquote), 11 novembre 1947, à Londres, Chambre des communes, dans The Official Report, House of Commons (5th Series), 11 November 1947, vol. 444, cc. 206–07.
Jean-Paul Clément sur Chateaubriand
[modifier]En 1831, Chateaubriand fulmine contre la monarchie bourgeoise « débiffée » de juillet [...].
L'égalité, en passant par l'État, secrète en effet une égalité qui lui est consubstantielle. Certes, la Restauration décorera-t-elle la France napoléonienne — la vraie, celle qui survit à travers tout le XIXe siècle — de « fictions » aristocratiques (le mot est de Chateaubriand). Les journées de juillet 1830 en emporteront les lambeaux dérisoires.
En Angleterre, en revanche, estime Chateaubriand, « l'esprit aristocratique a tout pénétré : tout est privilèges, associations, corporations. Les anciens usages, comme les antiques lois et les vieux monuments, sont conservés avec une espèce de culte. Le principe démocratique n'est rien ; quelques assemblées tumultueuses qui se réunissent de temps en temps, en vertu de certains droits de comtés, voilà tout ce qui est accordé à la démocratie. Le peuple, comme dans l'ancienne Rome, client de la haute aristocratie, est le soutien et non le rival de la noblesse ». Il ajoute : « On conçoit, messieurs, que dans un pareil état de choses, la couronne n'a rien à craindre du principe démocratique ; on conçoit aussi comment des pairs de trois royaumes, comment des hommes qui auraient tout à perdre à une révolution, professent publiquement des doctrines qui sembleraient devoir détruire leur existence sociale : c'est qu'au fond, ils ne courent aucun danger. Les membres de l'opposition anglaise prêchent en sûreté la démocratie dans l'aristocratie ; rien n'est si agréable que se donner les discours populaires en conservant des titres, des privilèges et quelques millions de revenus. » On peut, à bon compte, être démocrate sans risque. Chateaubriand ne se prétendait-il pas « bourbonien par honneur » et « républicain par goût », mais aristocrate par la naissance et les manières ?
- « Chateaubriand et l'Angleterre », Jean-Paul Clément, Chateaubriand — Revue Littéraire Europe (ISSN 0014-2751), nº 775-776, Novembre-décembre 1993, p. 59
Robert Falony (ancien rédacteur au journal socialiste belge Le Peuple)
[modifier]- 1914-2014 : la véritable histoire du siècle en Belgique et dans le monde, Robert Falony, éd. Jourdan, 2014 (ISBN 978-2-87466-360-4), p. 125
- La Route de la servitude (1943), Friedrich Hayek (trad. G. Blumberg), éd. PUF, coll. « Quadrige », 1993 (ISBN 9782130389576), p. 82
- Lobbytomie : comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, Stéphane Horel, éd. La Découverte, 2018 (ISBN 978-2-7071-9412-1), p. 300
- (fr) On entend par démocratie et par peuple la famille française tout entière, la nation dans sa généralité la plus complète dans toutes les classes, dans tous les modes d'existence, de situation, de professions qui la composent [...]. Voilà la démocratie, voilà la république démocratique, c'est-à-dire l'unité du peuple au lieu de la séparation privilégiée des classes, l'universalité du gouvernement au lieu du privilége du gouvernement en haut, qu'on appelle aristocratie, ou du privilége du gouvernement en bas, qu'on appelle démagogie. Nous n'avons voulu ni de l'un ni de l'autre. L'aristocratie humilie les peuples avancés ; la démagogie les tue, les démembre et les dévore. La république démocratique ne reconnaît ni aristocratie ni démagogie ; elle ne veut pas deux peuples, ni trois peuples, ni dix peuples dans la nation, elle n'en veut qu'un.
- Le conseiller du peuple, Alphonse de Lamartine, éd. Michel Levy, 1865, p. 269-271
Jean-Paul Marthoz
[modifier]- « Quand Churchill et Kay Graham entraient en dissidence », Jean-Paul Marthoz, Le Soir, 16 février 2018, p. 18-19
- De l'esprit des lois] (1748), Montesquieu, éd. Pourrat, 1831, t. 1, chap. III-Ce que c'est que la liberté, Première partie, livre XI, p. 290
- « De l'esprit des lois », dans Œuvres complètes, Montesquieu, éd. Adamant, 2001 (ISBN 0543996123), t. 1, chap. III, livre V, p. 37 (texte intégral sur Wikisource)
- La Société ouverte et ses ennemis, Karl Popper, éd. Seuil, 1980, t. 1, chap. préface, p. 8
- Citation de Jacques Chirac à Silvio Berlusconi lors des débats sur la guerre en Irak en 2003, rapportée par Jean-Pierre Raffarin.
- Jean-Pierre Raffarin, Journal de 20 heures, TF1, 11 mars 2007 (commentaire à la suite l'allocution de Jacques Chirac au cours de laquelle il annonce n'être pas candidat à l'élection présidentielle).
- Citation choisie pour le 27 août 2009.
- « Cadavre exquis », Jean-Baptiste Thoret, Charlie Hebdo (ISSN 1240-0068), nº 1178, 14 janvier 2015, p. 12
- Globalia, Jean-Christophe Rufin, éd. Folio, 2005 (ISBN 2-07-030918-5), Réunion des oligarques, p. 470
- Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6178-6), partie Diderot, 20 janvier 1851. Causeries du lundi, t. III, p. 54
- Emmanuel-Joseph Sieyès, 7 septembre 1789, Discours du Citoyen Sieyès à la tribune de l'Assemblée constituante, dans Discours du Citoyen Sieyès, Archives parlementaires - série 1 - vol. 8.
- De la démocratie participative : fondements et limites, Marc Crépon et Bernard Stiegler, éd. Mille et une nuits, coll. « Essai », 2007 (ISBN 978-2-75550-033-2), chap. Français, encore un effort, par Bernard Stiegler, p. 65
- Leo Strauss, Éducation libérale et responsabilité
- L'État culturel, essai sur une religion moderne, Marc Fumaroli, éd. Éditions de Fallois, 1992 (ISBN 2-253-06081-X), p. 11
La dérive oligarchique, quand quelques-uns détournent le pouvoir à leur seul profit en manipulant les électeurs.
La dérive dictatoriale, quand l'autorité élue s'affranchit de la décision exprimée souverainement par le peuple.
- Rebâtir la France, Didier Tauzin, éd. Mareuil, 2015, p. 53
- « Souvenirs », Alexis de Tocqueville (1814-1859), dans Les campagnes dans les évolutions sociales et politiques en Europe, Jean Vigreux, Jean-Marc Moriceau (dir.), éd. SEDES/CNED, 2005, p. 162
- Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique
- L'État culturel, essai sur une religion moderne, Marc Fumaroli, éd. Éditions de Fallois, 1992 (ISBN 2-253-06081-X), p. 343
- Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Simone Weil, éd. Flammarion, coll. « Climats », 2017 (ISBN 978-2-0814-0874-6), p. 21
- Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Simone Weil, éd. Flammarion, coll. « Climats », 2017 (ISBN 978-2-0814-0874-6), p. 23, 24
- La grande rupture - sociologie d'un monde bouleversé, Alexandre Zinoviev (trad. Slobodan Despot), éd. Éditions l'Âge d'Homme, 2000, p. 94
- La Suprasociété globale et la Russie, Alexandre Zinoviev (trad. Gérard Conio), éd. éd. L'Age d'Homme, 2000 (ISBN 978-2-8251-1392-9), p. 47
- La Suprasociété globale et la Russie, Alexandre Zinoviev (trad. Gérard Conio), éd. L'Age d'Homme, 2000 (ISBN 978-2-8251-1392-9), partie Sur La tragédie Russe, chap. Le projet antirusse, p. 47
- Запад: феномен западнизма, Eksmo, 2003, chapitre "L’occidentisme et le communisme", p.175.
- « La démocratie totalitaire dans la pensée d’Alexandre Zinoviev », Alexandre Zinoviev, cité par Olga Zoubovitch, Cahiers d'histoire, vol. 33 nº 1-2 spécial, 2015, p. 83-98 (lire en ligne)