Âne
L' âne est le nom vernaculaire donné à certaines espèces de mammifères quadrupèdes ongulés de la famille des équidés, plus petit que le cheval, à longues oreilles et à l'échine saillante. Le plus connu des ânes est l'âne domestique (Equus asinus), issu de la domestication de l'âne sauvage d'Afrique (Equus africanus), et à partir duquel de nombreuses races ont pu être sélectionnées. Très souvent évoqué dans les cultures humaines, il revêt une grande variété de significations symboliques.
Littérature
[modifier]Paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja, XIIIe-XXIe siècles
[modifier]Nasr Eddin traverse la ville sur son âne, juché par-dessus à l'envers. Les quolibets ont beau pleuvoir dru, le Hodja reste très digne sous son turban.
— Nasr Eddin, l'admoneste sévèrement un de ses amis au passage, cesse donc de te ridiculiser ainsi aux yeux de tous. Tu vois bien que tu es assis du mauvais côté !
— Pas du tout, mon cher. En ce qui me concerne, je suis bien face à la direction où je veux aller. Seulement, voilà, cet imbécile qui est en dessous n'en sait rien.
- Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja (XIIIe-XXIe siècles), Collectif, présenté par Jean-Louis Maunoury, éd. Libretto, coll. « Phébus », 2002, chap. L'utilité d'un miroir, p. 414
"Mollah, je voudrais t'emprunter ton âne.
— Je suis désolé, répondit le mollah, mais je l'ai déjà prêté à quelqu'un."
Il n'avait pas plus tôt dit ces mots que l'âne poussa un braiment. Le son provenait de l'étable de Nasr Eddin.
"Mais, mollah, j'entends ton âne, il est à l'intérieur !"
Avant de claquer la porte au nez de l'homme, Nasr Eddin répliqua avec dignité : "Un homme qui croit à la parole d'un âne plutôt qu'à la mienne ne mérite pas qu'on lui prête quoi que ce soit."
- (en)
"Mulla, I want to borrow your donkey."
"I am sorry," said the Mulla, "but I have already lent it out."
As soon as he had spoken, the donkey brayed. The sound came from Nasrudin's stable.
"But Mulla, I can hear the donkey, in there!"
As he shut the door in the man's face, Nasrudin said, with dignity, "A man who believes the word of a donkey in preference to my word does not deserve to be lent anything."
- The Pleasantries of the Incredible Mulla Nasrudin (XIIIe-XXIe siècles), Idries Shah (trad. Wikiquote), éd. Octagon Press, 1968, p. 62
Jean-Pierre Claris de Florian, Fables, 1792
[modifier]Un âne, en broutant ses chardons,
Regardait un pasteur jouant, sous le feuillage,
D'une flûte dont les doux sons
Attiraient et charmaient les bergers du bocage.
Cet âne mécontent disait : Ce monde est fou !
Les voilà tous, bouche béante,
Admirant un grand sot qui sue et se tourmente
À souffler dans un petit trou.
- « L'âne et la flûte », dans Œuvres (1792), Jean-Pierre Claris de Florian, éd. Firmin-Didot, 1865, p. 129
- Le Général Dourakine (1863), Comtesse de Ségur, éd. Hachette, 1895, chap. Un gouverneur trouvé, p. 152-186 (texte intégral sur Wikisource)
- Mémoires d’un âne (1860), Comtesse de Ségur, éd. Hachette, 1894, chap. À mon petit maître, M. Henri de Ségur, p. 1-2 (texte intégral sur Wikisource)
Victor Hugo, Choses vues, 1830-1848
[modifier]- « Choses vues » (1830), dans Choses vues 1830-1848, Victor Hugo, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 1972, p. 105
Jules Verne, Autour de la Lune, 1869
[modifier]– Mais au moins, dit Michel Ardan, aurions-nous pu emmener un âne, rien qu’un petit âne, cette courageuse et patiente bête qu’aimait à monter le vieux Silène ! Je les aime, ces pauvres ânes ! Ce sont bien les animaux les moins favorisés de la création. Non seulement on les frappe pendant leur vie, mais on les frappe aussi après leur mort !
– Comment l’entends-tu ? demanda Barbicane.
– Dame ! fit Michel, puisqu’on en fait des peaux de tambour ! »
- Autour de la Lune, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1869, chapitre V, p. 44 (lire en ligne)
Henri Bosco, L'Âne Culotte, 1937
[modifier]- Au sujet de l'Âne Culotte.
- L'Âne Culotte (1937), Henri Bosco, éd. Gallimard, coll. « Folio Junior édition spéciale », 1988, p. 16
Albert Camus, brouillons pour Le Premier Homme
[modifier]l'âne aveugle qui patiemment pendant des années tourne autour de la noria, endurant les coups, la nature féroce, le soleil, les mouches, endurant encore, et de cette lente avancée en rond, apparemment stérile, monotone, douloureuse, les eaux jaillissent inlassablement...
- Dans « Annexes ».
Ray Bradbury, Frenheit 451, 1953
[modifier]- Fahrenheit 451 (1953), Ray Bradbury (trad. Jacques Chambon et Henri Robillot), éd. Denoël, coll. « Folio/SF », 2000 (ISBN 2-07-041573-2), partie Le tamis et le sable, p. 119
Félix Leclerc, Le Calepin d'un flâneur, 1988
[modifier]- Le calepin d'un flâneur, Félix Leclerc, éd. Bibliothèque québécoise, 1988, p. 104
Cinéma
[modifier]Shrek, 2001
[modifier]- (en) Oh, man, I can't feel my toes. [looks down; panics] I don't have any toes!
- Eddie Murphy (VO), Med Hondo (VF), Shrek (2001), écrit par William Steig, Ted Elliott, Terry Rossio, Joe Stillman, Roger S. H. Schulman
Shrek 2, 2004
[modifier]- Eddie Murphy (VO), Med Hondo (VF), Shrek 2 (2004), écrit par Andrew Adamson, Joe Stillman, J. David Stem et David N. Weiss, d'après William Steig