Eschyle
Eschyle, né à Éleusis (Attique) vers 526 av. J.-C., mort à Géla (Sicile) en 456 av. J.-C., est le plus ancien des trois grands poètes tragiques grecs de l'époque classique, avant Sophocle et Euripide.
Les Sept contre Thèbes
[modifier]- (grc)
ἄνδρες γὰρ ἑπτά, θούριοι λοχαγέται,
ταυροσφαγοῦντες ἐς μελάνδετον σάκος
καὶ θιγγάνοντες χερσὶ ταυρείου φόνου,
Ἄρη τ’, Ἐνυώ, καὶ φιλαίματον Φόβον
ὡρκωμότησαν ἢ πόλει κατασκαφὰς
θέντες λαπάξειν ἄστυ Καδμείων βίᾳ,
ἢ γῆν θανόντες τήνδε φυράσειν φόνῳ
- Le serment des sept chefs argiens contre Thèbes, décrit à Étéocle par un Messager.
- (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 158, vers 42-48
- (grc)
τῶν τοι ματαίων ἀνδράσιν φρονημάτων
ἡ γλῶσσ’ ἀληθὴς γίγνεται κατήγορος.
- Étéocle réagissant aux propos impies de Capanée, l'un des sept chefs assaillant Thèbes, que lui rapporte le Messager.
- (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 171-172, vers 439-440
- Citation choisie pour le 24 novembre 2016.
Prométhée enchaîné
[modifier]- (grc)
ἄρασσε μᾶλλον, σφίγγε, μηδαμῇ χάλα·
δεινὸς γὰρ εὑρεῖν κἀξ ἀμηχάνων πόρον.
- Le dieu Pouvoir (Kratos) conseille Héphaïstos pendant que ce dernier enchaîne Prométhée au mont Caucase.
- (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 209, vers 58-59
- (grc)
ἔνθ᾽, Ἀμαζόνων στρατὸν
ἥξεις στυγάνορ᾽, αἳ Θεμίσκυράν ποτε
κατοικιοῦσιν ἀμφὶ Θερμώδονθ᾽, ἵνα
τραχεῖα πόντου Σαλμυδησσία γνάθος
ἐχθρόξενος ναύταισι, μητρυιὰ νεῶν:
αὗταί σ᾽ ὁδηγήσουσι καὶ μάλ᾽ ἀσμένως.
- Prométhée indique à Io, changée en vache, le chemin qu'elle suivra dans sa fuite, poursuivie par le taon. Elle passera près du Caucase, puis vers le sud au pays des Amazones, avant d'atteindre le détroit qui, après son passage, prendra le nom de Bosphore. Salmydesse est une ville portuaire de Thrace, très éloignée du Thermodon.
- (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, Prométhée enchaîné, p. 232-233, vers 723-728
L'Orestie
[modifier]Agamemnon
[modifier]- (grc)
Ζεύς, ὅστις ποτ’ ἐστίν, εἰ τόδ’ αὐ-
τῷ φίλον κεκλημένῳ,
τοῦτό νιν προσεννέπω.
- Invocation à Zeus pendant la parodos (entrée du Chœur sur scène)
- (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 264, vers 159-161
- (grc)
ἄπειρον ἀμφίβληστρον, ὥσπερ ἰχθύων,
περιστιχίζω, πλοῦτον εἵματος κακόν
- Clytemnestre raconte le piège qu'elle a tendu à son époux Agamemnon pour le tuer.
- (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 308, vers 1282-1283
Les Choéphores
[modifier]- Oreste s'apprête à tuer sa mère, son ami Pylade l'encourage en lui rappelant par cette phrase que ce sont les Dieux eux-même qui le poussent à l'acte.
- (grc) Théâtre complet, Eschyle (trad. Leconte de Lisle), éd. A. Lemerre, 1872, p. 262
Les Euménides
[modifier]- (grc)
- La déesse Athéna instaure le tribunal de l'Aréopage à Athènes afin de trancher le conflit entre Apollon et les Erinyes au sujet de la culpabilité ou de l'innocence d'Oreste (la mère d'Oreste, Clytemnestre, ayant tué son époux Agamemnon, Oreste a tué Clytemnestre, commettant ainsi un matricide pour venger son père).
- (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 406-407, vers 681-710
À propos d'Eschyle
[modifier]Aristote
[modifier]- Poétique (IVe siècle avant J.-C.), Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996 (Les Belles Lettres 1990) (ISBN 2-07-074368-3), 1449a, p. 84
Nicolas Boileau, XVIIe siècle
[modifier]Eschyle dans le chœur jeta les personnages.
D’un masque plus honnête habilla les visages,
Sur les ais d’un théâtre en public exhaussé
Fit paroître l’acteur d’un brodequin chaussé.
- Œuvres poétiques/L’Art poétique, Nicolas Boileau, éd. Imprimerie générale, 1872, chant III, p. 223 (texte intégral sur Wikisource)