Aristote
Aristote est un philosophe grec qui naquit en Macédoine en 384 av. J.-C. et mourut en 322 av. J.-C. Disciple de Platon à l'Académie pendant plus de vingt ans, il prit ensuite une distance critique vis-à-vis des thèses de son maître et fonda sa propre école, le Lycée. Il fut également précepteur d'Alexandre le Grand. Sa conception de l'être comme « substance » (ou ontologie), et de la métaphysique comme « science de l'être en tant qu'être », influença profondément l'ensemble de la tradition philosophique occidentale, d'Alexandre d'Aphrodise à Martin Heidegger en passant par Thomas d'Aquin, et orientale, d'Averroès et Maïmonide à Cordoue jusqu'au persan Avicenne en passant par les théologiens médiévaux de Byzance.
- De l'âme, Aristote (trad. J. Tricot), éd. Vrin, 1995 (ISBN 9782711620463), p. 182 (texte intégral sur Wikisource)
- (fr) Éthique à Nicomaque, Aristote (trad. J. Barthélémy Saint-Hilaire, revue par Alfredo Gomez-Muller), éd. Le Livre de poche, 1992 (ISBN 978-2-253-05772-7), partie 1 « Théorie du bien et du bonheur », chap. 1, § 1, p. 35 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Citation choisie pour le 1 janvier 2014.
- (fr) Éthique à Nicomaque, Aristote (trad. J. Barthélémy Saint-Hilaire, revue par Alfredo Gomez-Muller), éd. Le Livre de poche, 1992 (ISBN 978-2-253-05772-7), partie 1 « Théorie du bien et du bonheur », chap. 2, § 17, p. 39 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Éthique à Nicomaque, Aristote (trad. J. Barthélémy Saint-Hilaire, revue par Alfredo Gomez-Muller), éd. Le Livre de poche, 1992 (ISBN 978-2-253-05772-7), partie 1 « Théorie du bien et du bonheur », chap. 7, § 7, p. 61 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Éthique à Nicomaque, Aristote (trad. J. Barthélémy Saint-Hilaire, revue par Alfredo Gomez-Muller), éd. Le Livre de poche, 1992 (ISBN 978-2-253-05772-7), partie 2 « Théorie de la vertu », chap. 1, § 3, p. 78 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Éthique à Nicomaque, Aristote (trad. J. Barthélémy Saint-Hilaire, revue par Alfredo Gomez-Muller), éd. Le Livre de poche, 1992 (ISBN 978-2-253-05772-7), partie 2 « Théorie de la vertu », chap. 3, § 6, p. 84 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Éthique à Nicomaque, Aristote (trad. J. Barthélémy Saint-Hilaire, revue par Alfredo Gomez-Muller), éd. Le Livre de poche, 1992 (ISBN 978-2-253-05772-7), partie 4 « Analyse de différentes vertus », chap. 8, § 5, p. 186-187 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Éthique à Nicomaque, Aristote (trad. J. Barthélémy Saint-Hilaire, revue par Alfredo Gomez-Muller), éd. Le Livre de poche, 1992 (ISBN 978-2-253-05772-7), partie 9 « Théorie de l’amitié (suite) », chap. 8, § 2, p. 378 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (grc) διὰ γὰρ τὸ θαυμάζειν οἱ ἄνθρωποι καὶ νῦν καὶ τὸ πρῶτον ἤρξαντο φιλοσοφεῖν.
- Métaphysique, Aristote (trad. Jules Barthélémy Saint-Hilaire, revu et annoté par Paul Mathias), éd. Pocket, 1991, A, II, 982b, p. 45
- Citation choisie pour le 20 janvier 2017.
- (grc) ὁ δ᾽ ἀπορῶν καὶ θαυμάζων οἴεται ἀγνοεῖν - διὸ καὶ ὁ φιλόμυθος φιλόσοφός πώς ἐστιν: ὁ γὰρ μῦθος σύγκειται ἐκ θαυμασίων.
- Métaphysique, Aristote (trad. Jules Barthélémy Saint-Hilaire, revu et annoté par Paul Mathias), éd. Pocket, 1991, A, II, 982b, p. 46
Poétique
[modifier]- (grc) ἐν αὐτῇ δὲ τῇ διαφορᾷ καὶ ἡ τραγῳδία πρὸς τὴν κωμῳδίαν διέστηκεν: ἡ μὲν γὰρ χείρους ἡ δὲ βελτίους μιμεῖσθαι βούλεται τῶν νῦν.
- Poétique, Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996, 1448a, p. 80
- (grc) τῶν μὲν οὖν πρὸ Ὁμήρου οὐδενὸς ἔχομεν εἰπεῖν τοιοῦτον ποίημα, εἰκὸς δὲ εἶναι πολλούς, ἀπὸ δὲ Ὁμήρου ἀρξαμένοις ἔστιν, οἷον ἐκείνου ὁ Μαργίτης καὶ τὰ τοιαῦτα. ἐν οἷς κατὰ τὸ ἁρμόττον καὶ τὸ ἰαμβεῖον ἦλθε μέτρον_διὸ καὶ ἰαμβεῖον καλεῖται νῦν, ὅτι ἐν τῷ μέτρῳ τούτῳ ἰάμβιζον ἀλλήλους. καὶ ἐγένοντο τῶν παλαιῶν οἱ μὲν ἡρωικῶν οἱ δὲ ἰάμβων ποιηταί. ὥσπερ δὲ καὶ τὰ σπουδαῖα μάλιστα ποιητὴς Ὅμηρος ἦν (μόνος γὰρ οὐχ ὅτι εὖ ἀλλὰ καὶ μιμήσεις δραματικὰς ἐποίησεν), οὕτως καὶ τὸ τῆς κωμῳδίας σχῆμα πρῶτος ὑπέδειξεν, οὐ ψόγον ἀλλὰ τὸ γελοῖον δραματοποιήσας: ὁ γὰρ Μαργίτης ἀνάλογον ἔχει, ὥσπερ Ἰλιὰς καὶ ἡ Ὀδύσσεια πρὸς τὰς τραγῳδίας.
- Aristote compare les poèmes homériques aux genres théâtraux grecs antiques. Le Margitès est un poème comique perdu que les Grecs attribuaient à Homère.
- Poétique (IVe siècle avant J.-C.), Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996 (Les Belles Lettres 1990) (ISBN 2-07-074368-3), 1448b-1449a, p. 83
- (grc) ἡ μὲν οὖν ἐποποιία τῇ τραγῳδίᾳ μέχρι μὲν τοῦ μετὰ μέτρου λόγῳ μίμησις εἶναι σπουδαίων ἠκολούθησεν: τῷ δὲ τὸ μέτρον ἁπλοῦν ἔχειν καὶ ἀπαγγελίαν εἶναι, ταύτῃ διαφέρουσιν.
- Poétique, Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996, 1449b, p. 86
- (grc) ἔστιν οὖν τραγῳδία μίμησις πράξεως σπουδαίας καὶ τελείας μέγεθος ἐχούσης, ἡδυσμένῳ λόγῳ χωρὶς ἑκάστῳ τῶν εἰδῶν ἐν τοῖς μορίοις, δρώντων καὶ οὐ δι᾽ ἀπαγγελίας, δι᾽ ἐλέου καὶ φόβου περαίνουσα τὴν τῶν τοιούτων παθημάτων κάθαρσιν.
- La définition fameuse de la tragédie par Aristote, exposant la notion de catharsis.
- Poétique, Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996, p. 87
- (grc) ὁ δ᾽ Ὅμηρος ὥσπερ καὶ τὰ ἄλλα διαφέρει καὶ τοῦτ᾽ ἔοικεν καλῶς ἰδεῖν, ἤτοι διὰ τέχνην ἢ διὰ φύσιν: Ὀδύσσειαν γὰρ ποιῶν οὐκ ἐποίησεν ἅπαντα ὅσα αὐτῷ συνέβη, οἷον πληγῆναι μὲν ἐν τῷ Παρνασσῷ, μανῆναι δὲ προσποιήσασθαι ἐν τῷ ἀγερμῷ, ὧν οὐδὲν θατέρου γενομένου ἀναγκαῖον ἦν ἢ εἰκὸς θάτερον γενέσθαι, ἀλλὰ περὶ μίαν πρᾶξιν οἵαν λέγομεν τὴν Ὀδύσσειαν συνέστησεν, ὁμοίως δὲ καὶ τὴν Ἰλιάδα.
- Aristote évoque la règle de l'unité d'action, nécessaire selon lui pour composer une œuvre réussie.
- Poétique (IVe siècle avant J.-C.), Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996 (Les Belles Lettres 1990) (ISBN 2-07-074368-3), 1451a, p. 92
- (grc) οἱ Εὐριπίδῃ ἐγκαλοῦντες τὸ αὐτὸ ἁμαρτάνουσιν ὅτι τοῦτο δρᾷ ἐν ταῖς τραγῳδίαις καὶ αἱ πολλαὶ αὐτοῦ εἰς δυστυχίαν τελευτῶσιν. τοῦτο γάρ ἐστιν ὥσπερ εἴρηται ὀρθόν: σημεῖον δὲ μέγιστον: ἐπὶ γὰρ τῶν σκηνῶν καὶ τῶν ἀγώνων τραγικώταται αἱ τοιαῦται φαίνονται, ἂν κατορθωθῶσιν, καὶ ὁ Εὐριπίδης, εἰ καὶ τὰ ἄλλα μὴ εὖ οἰκονομεῖ, ἀλλὰ τραγι κώτατός γε τῶν ποιητῶν φαίνεται.
- Poétique (IVe siècle avant J.-C.), Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996 (Les Belles Lettres 1990) (ISBN 2-07-074368-3), 1453a, p. 101
- (grc) ἐν μὲν οὖν τοῖς δράμασιν τὰ ἐπεισόδια σύντομα, ἡ δ᾽ ἐποποιία τούτοις μηκύνεται. τῆς γὰρ Ὀδυσσείας οὐ μακρὸς ὁ λόγος ἐστίν: ἀποδημοῦντός τινος ἔτη πολλὰ καὶ παραφυλαττομένου ὑπὸ τοῦ Ποσειδῶνος καὶ μόνου ὄντος, ἔτι δὲ τῶν οἴκοι οὕτως ἐχόντων ὥστε τὰ χρήματα ὑπὸ μνηστήρων ἀναλίσκεσθαι καὶ τὸν υἱὸν ἐπιβουλεύεσθαι, αὐτὸς δὲ ἀφικνεῖται χειμασθείς, καὶ ἀναγνωρίσας τινὰς ἐπιθέμενος αὐτὸς μὲν ἐσώθη τοὺς δ᾽ ἐχθροὺς διέφθειρε. τὸ μὲν οὖν ἴδιον τοῦτο, τὰ δ᾽ ἄλλα ἐπεισόδια.
- Poétique (IVe siècle avant J.-C.), Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996 (Les Belles Lettres 1990) (ISBN 2-07-074368-3), 1455b, p. 111-112
- Les Politiques, Aristote (trad. Pierre Pellegrin), éd. GF-Flammarion, 1993, 1253a, p. 90-91
- Citation choisie pour le 8 septembre 2019.
- Politique, Aristote (trad. Jean Aubonnet), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France (CUF) », 1968, 1254a, p. 18
- Politique, Aristote (trad. Jean Aubonnet), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France (CUF) », 1968, 1255a, p. 20
- Définitions du citoyen et de la cité.
- Les Politiques, Aristote (trad. Pierre Pellegrin), éd. GF-Flammarion, 1993, 1275b, p. 209
- Politique d’Aristote, Aristote (trad. Jules Barthélemy-Saint-Hilaire), éd. Librairie philosophique de Ladrange, 1874, partie Livre III, chap. IV, § 7., p. 144-145 (texte intégral sur Wikisource)
Citations rapportées
[modifier]- « Saint-Valentin - Amour, toujours - Citations », Aristote, Direct Soir, nº 700, Vendredi 12 février 2010, p. 9
- La philosophie pour les nuls, Christian Godin, éd. First Éditions, 2006 (ISBN 2-87691-998-2), p. 96
- L'art de ne pas travailler, Ernie Zelinski, éd. Eyrolles, 2006 (ISBN 2-7081-3634-8), p. 69
- « Réflexion faite : du bon usage de la colère », Aristote cité par Martin Legros, France Info, 30/11/2018 (lire en ligne)
Citations sur Aristote
[modifier]Aristote rejette cette dichotomie opérée par Platon, et soutient dans sa Poétique que le principe de tous les arts est dans la mimésis. Le philosophe sait que l’art passe par la forme à travers une matière, que l’artiste travaillant la matière pour lui donner une forme sera forcément amené à maîtriser matière et forme, et à les connaître. Ce qui lu permet d’affirmer que le travail de la mimésis est un processus de connaissance.
- Cinq méditations sur la beauté (2006), François Cheng, éd. Albin Michel, 2017 (ISBN 978-2-226-40042-0), p. 138
Certes, les deux grands sages de l'antiquité nous paraissent les puissants champions de tout ce qu'il y a de sain et de saint, et leurs sentences sonnent souvent comme des réponses définitives à des questions que du même coup elles ont effacées à jamais. Aristote, en définissant l'homme : un animal politique, a confondu une fois pour toute la séquelle des naturistes et des anarchisants ; Platon a donné raison d'avance au réalisme catholique contre le nominalisme hérétique en attribuant aux concepts une existence non moins réelle que la nôtre. Plus réelle même, semble-t-il parfois ; il faut reconnaître qu'il tient volontiers l'homme pour négligeable à côté de l'idée, et que l'étatisme socialiste lui est grandement redevable de son idéal actuel du citoyen adapté aux besoins de la cité, du monsieur dont on passe la tête au conformateur pour la faire entrer dans son chapeau. il est par là le père de tous les idéologues, et Aristote a mieux vu dans l'équilibre sacramentel de l'esprit et de la matière, en insistant sur la nature de l'homme autant que sur celle de la pensée : les yeux, pour lui, comptent autant que la lumière.
- L'homme éternel (1925), Gilbert Keith Chesterton (trad. Maximilien Vox), éd. Éditions Saint Rémy, 2013 (ISBN 2-84519-779-9), chap. Démons et philosophes, p. 94, 95
- Pensées (~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 2, p. 157 (texte intégral sur Wikisource)