Discussion:Michel de Montaigne
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Citations supprimées sur l'article "Montaigne" de la Wikipédia
[modifier]... et dont je ne suis pas certain qu'elles aient été transféres ici, tant il est plus facile de blanchir le travail d'autrui que de travailler soi-même ;-) A vous de voir, je ne fais que les sauver in extremis :
Toutes les citations qui suivent sont extraites des Essais de Michel de Montaigne :
- « La vraie liberté, c'est de pouvoir faire toute chose sur soi ». (Livre III, chapitre 12)
- « J'aime mieux forger mon âme que la meubler ».
- « Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition ». (Livre III, chapitre 2)
- « Les plus belles âmes sont celles qui ont plus de variété et de souplesse ». (Livre III, chapitre 3)
- « Il ne se voit point d'âmes, ou fort rares, qui en vieillissant ne sentent l'aigre et le moisi ». (Livre III, chapitre 2)
- « La vieillesse nous attache plus de rides en l'esprit qu'au visage ». (Livre III, chapitre 2)
- « La plus subtile folie se fait de la plus subtile sagesse ». (Livre II, chapitre 12)
- « J'ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs, plus sages et plus heureux que des recteurs de l'université ».
- « Penser, c'est être à la recherche d'un promontoire ».
- « Il n'est aucune si douce consolation en la perte de nos amis que celle que nous apporte la science de n'avoir rien oublié à leur dire, et d'avoir eu avec eux une parfaite et entière communication ». (Livre II, chapitre 8)
- « Qui veut guérir de l'ignorance, il faut la confesser. Iris est fille de Thaumantis. L'admiration est fondement de toute philosophie, l'inquisition le progrès, l'ignorance le bout ». (Livre III, chapitre 11)
- « La perfidie peut être en quelque cas excusable : lors seulement elle l'est, qu'elle s'emploie à punir et trahir la perfidie. Il se trouve assez de trahisons non seulement refusées, mais punies par ceux en faveur desquels elles avaient été entreprises ». (Livre III, chapitre 1)
- « Nos raisons et nos discours humains, c'est comme la matière lourde et stérile : la grâce de Dieu en est la forme ; c'est elle qui y donne la façon et le prix ». (Livre II, chapitre 12)
- « Les lois se maintiennent en crédit non parce qu'elles sont justes, mais parce qu'elles sont lois ». (Livre III, chapitre 13)
- « Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens ». (Livre II, chapitre 17)
- « Personne n'est exempt de dire des fadaises. Le malheur est de les dire curieusement » (Livre III, chapitre 1)
- « L'accoutumance est une seconde nature, et non moins puissante ».
- « Je ne peins pas l'être. Je peins le passage : non un passage d'âge en autre, ou, comme dit le peuple, de sept en sept ans, mais de jour en jour, de minute en minute […] » (Livre III, chapitre 2)
- « Nul a esté prophete non seulement en sa maison, mais en son païs, dit l'experience des histoires.» (Livre III, chapitre 2)
- « J'accuse toute violence en l'éducation d'une âme tendre, qu'on dresse pour l'honneur, et la liberté. Il y a je ne sais quoi de servile en la rigueur, et en la contrainte : et tiens que ce qui ne se peut faire par la raison, et par prudence, et adresse, ne se fait jamais par la force ». (Livre II, chapitre 8)
- « elle (l'envie du plaisir) monte à la moyenne région, (au milieu du corps) où elle se plante longtemps, et y produit, selon moi, les seuls vrais plaisirs de la vie corporelle ». (Livre II, chapitre 2)
- « La plus utile et honorable science et occupation à une femme, c'est la science du ménage ». (Livre III, chapitre 9)
- « Le monde n'est qu'une branloire pérenne ».
- « Il est peu d'hommes qui osassent mettre en évidence les requêtes secrètes qu'ils font à Dieu ». (Livre I, chapitre 26)
- « La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Le savoir mourir nous affranchit de toute subjection et contrainte ».
- « Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive ». (Livre I, chapitre 20)
- « Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi." » (Evoquant son amitié avec Etienne de La Boétie - Livre Ier, chapitre 28)
- « Penser par soi-même c’est surtout le chemin le plus sûr pour penser à la fois tout seul et comme tout le monde, que de penser par autrui. »
- « Toute science est dommageable à celui qui n'a la science de la bonté. » (Livre I, chapitre 25)
- « Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies. » (Livre I, chapitre 25)
- « Qui craint de souffrir, il souffre déjà de ce qu'il craint. » (Livre III, chapitre 13)
- « L'ambition n'est pas un vice de petits compagnons, et de tels efforts que les nôtres » (Livre III, chapitre 10)
- « Puisque ce n'est par conscience, au moins par ambition refusons l'ambition ; dédaignons cette faim de renommée et d'honneur, basse et bélitresse, qui nous le fait coquiner de toute sorte de gens » (Livre III, chapitre 10)
- "Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage"('Livre II)
- "(...) je voudrais aussi qu'on fut soigneux de lui choisir un conducteur, qui eut plutôt la tête bien faite que bien pleine." (Livre I, chapitre 25 )
- "Quand bien nous pourrions être savants du savoir d'autrui, au moins sages ne pouvons-nous etre que de notre sagesse."(Livre I, chapitre 25)
— Le message qui précède, non signé?, a été déposé par 212.198.146.203 (d · c).
à sourcer
[modifier]- Du masque et de l'apparence, il ne faut point faire une essence réelle, ni de l'étranger le propre. --Eurobas 17 mars 2009 à 09:01 (CET)
Source
- "Du masque et de l'apparence, il ne faut point faire une essence réelle, ni de l'étranger le propre." Essais, III, 10 De ménager sa volonté p. 528
<Montaigne, Essais, édition revue sur les textes originaux, Firmin Didot, 1838, 648 pages, PDF, disponible en ligne (66 MB).> --Mediolnsus (discussion) 5 février 2013 à 14:41 (CET) voir la Page avec les références exactes. --Mediolnsus (discussion) 6 mars 2013 à 09:10 (CET)
Citations avec référence exacte
[modifier]Édition de référence: Didot, 1838 (texte de 1595)
Didot PDF; édition digitalisée de Montaigne, Essais, éd. Didot (1838).[1]
Villey édition du texte de l'exemplaire de Bordeaux, parue aux PUF en 1965 sous la responsabilité conjointe de Pierre Villey et de Verdun-Louis Saulnier. [2]
p. page de l'édition Didot imprimée ; le navigateur affiche p. + 12.
trad. traduction personnelle.
Je suis moi-même la matière de mon livre. Au lecteur p. 1
Livre I
[modifier]1
[modifier]- L'homme, voilà un sujet incroyablement vain, ondoyant et divers. Il n'est pas facile de s'en faire une idée vraiment stable et permanente. (trad.)
(Certes, c’est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant, que l’homme. Il est malaisé d'y fonder jugement constant et uniforme.) I, 1 Par divers moyens on arrive à pareille fin p. 2 https://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_1, [2]
17
[modifier]- C'est de la peur elle-même, dont j'ai le plus peur. Et c'est parce qu'elle est plus à craindre que tout ce qui peut arriver. (trad.)
(C'est de quoi j'ai le plus de peur que la peur. Aussi surmonte-elle en aigreur tous autres accidents.) I, 17 De la peur p. 25 (Villey, I, 18) http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_18 [26v]
19
[modifier]- Penser sérieusement à la mort, c'est se disposer à être libre. Qui a appris à mourir, a du même coup désappris le métier de domestique. Le fait de nous préparer à la mort nous libère de la soumission et de toutes les contraintes. (trad.)
(La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, il a désappris à servir. Le savoir mourir nous affranchit de toute subjection et contrainte.) I, 19 Que philosopher, c'est apprendre à mourir p. 30 (Villey I, 20) http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_20 [30v]
- Je souhaite qu'on agisse et qu'on accomplisse son travail aussi longtemps que possible; et en ce qui me concerne, je voudrais que la mort me trouvât plantant mes choux, mais sans qu'elle me préoccupe, ni elle, ni encore moins mon jardin, - que je n'aurais pas fini d'arranger. (trad.)
(Je veux qu'on agisse, et qu'on allonge les offices de la vie tant qu'on peut, et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait.) I, 19 Que philosopher, c'est apprendre à mourir p. 31 (Villey, I, 20) http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_20 [31v]
- Pourquoi crains-tu ton dernier jour? Il n'est pas plus la cause de ta mort, que tous ceux qui l'ont précédé. Le dernier pas ne provoque pas la fatigue: c'est là qu'elle se déclare. Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive. (trad.)
(Pourquoi crains-tu ton dernier jour? Il ne confère non plus à ta mort que chacun des autres. Le dernier pas ne fait pas la lassitude: il la déclare. Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive.). I, 19 Que philosopher, c'est apprendre à mourir. p. 35 (Villey I, 20) http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_20 [34]
24
[modifier]- Quand bien même nous pourrions passer pour savants en profitant du savoir d'autrui, nous ne pouvons être sages que de notre propre sagesse. (trad.)
(Quand bien nous pourrions être savants du savoir d'autrui, au moins sages ne pouvons-nous être que de notre propre sagesse.) I, 24 Du pédantisme p. 57 (Villey, I, 25)
- Toute autre science est dommageable à celui qui n'a <pas> la science de la bonté. I, 24 Du pédantisme p. 59 (Villey I, 25)
- Un duc de Bretagne [3] [a dit] qu'une femme était assez savante quand, parmi les vêtements de son mari, elle savait distinguer une chemise d'un pourpoint. (trad.) I, 24 Du pédantisme p. 59 (Villey I, 25)
25
[modifier]- Il est souhaitable que le professeur que la famille choisira pour diriger les études (du jeune noble), ait plutôt la tête bien faite que bien pleine. (trad.)
(Je voudrais qu'on fût soigneux de lui choisir un conducteur, qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine.) I, 25 De l'institution des enfants p. 64 (Villey I, 26)
- Pour qu'un jeune gentilhomme amoureux des lettres et, par goût personnel désireux de se cultiver , devienne un habile homme plutôt qu'un spécialiste, je recommande qu'on recrute un professeur qui ait la tête bien faite, plutôt qu'une tête bien pleine; un professeur qui certes ait les connaissances requises, mais qui brille plus par les mœurs et l'intelligence, que par l'érudition. (trad.)
(À un enfant de maison qui recherche les lettres,… pour s'en enrichir et parer au-dedans, ayant plutôt envie d'en tirer un habile homme qu'un homme savant, je voudrais aussi qu'on fût soigneux de lui choisir un conducteur qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine, et qu'on y requît tous les deux, mais plus les mœurs et l'entendement que la science.) I, 25 De l'institution des enfants p. 64 (Villey I, 26)
- Le vrai miroir de nos discours est le cours de [notre vie]. I, 25 De l'institution des enfants p. 74 (Villey I, 26)
27
[modifier]- à propos de La Boétie[4]: Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi". I, 27 De l’amitié p.84 (Villey, I, 28)
31 - Qu’il faut sobrement se mêler de juger des ordonnances divines
[modifier]- "Ce qu'on ne connaît pas, l'inconnu, voilà le domaine de l'imposture, c'est là où elle s'exerce.
(…) Moins on connaît la chose, plus on y croit, - dur comme fer. Il n'y a pas plus convaincus que ceux qui nous récitent des contes <à dormir debout>, comme c'est le cas pour les alchimistes, les futurologues, les astrologues, les chiromanciens, les médecins, et tous ceux du même acabit. [5] (trad.) I, 31. Qu’il faut sobrement se mêler de juger des ordonnances divines. p. 102
(Le vrai champ et sujet de l'imposture sont les choses inconnues. D'autant qu'en premier lieu l'étrangeté même donne du crédit ; et puis, n'étant point sujettes à nos discours ordinaires, elles nous ôtent le moyen de les combattre. À cette cause, dit Platon, est-il bien plus aisé de satisfaire parlant de la nature des Dieux que de la nature des hommes, parce que l'ignorance des auditeurs prête une belle et large carrière et toute liberté au maniement d'une matière cachée. Il advient de là qu'il n'est rien cru si fermement que ce qu'on sait le moins, ni gens si assurés que ceux qui nous content des fables, comme alchimistes, pronostiqueurs, judiciaires, chiromanciens, médecins, "id genus omne"[5]. Auxquels je joindrais volontiers, si j'osais, un tas de gens, interprètes et contrôleurs ordinaires des desseins de Dieu, faisant état de trouver les causes de chaque accident, et de voir dans les secrets de la volonté divine, les motifs incompréhensibles de ses œuvres. I, 31 Qu'il faut sobrement se mêler de juger des ordonnances divines.) (Villey, I, 32: http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_32 [91])
42
[modifier]- Plutarque dit quelque part [6] qu'il ne trouve pas autant de différence entre un animal et un autre, qu'entre un homme et un autre homme. Il parle des capacités intellectuelles et des qualités morales. À vrai dire, je trouve pour ce qui est de l'intelligence, un tel écart entre telle personne de ma connaissance d'une part et –disons, Épaminondas tel que je l'imagine, d'autre part, que je serais tenté d'aller plus loin encore que Plutarque. Et je n'aurais pas peur de dire qu'il y a plus de différence entre tel homme et tel autre, qu'entre un homme et un animal: 'Quelle énorme différence ne voit-on pas souvent entre deux individus!'. Il y a autant de niveaux d'intelligence chez les humains, qu'il y a de kilomètres de la terre jusqu'au ciel, si seulement on pouvait les compter. (trad.)
(Plutarque dit en quelque lieu qu'il ne trouve point si grande distance de bête à bête, comme il trouve d'homme à homme. Il parle de la suffisance de l'âme et qualités internes. À la vérité, je trouve si loin d'Épaminondas, comme je l'imagine, jusques à tel que je connais, je dis capable de sens commun, que j'enchérirais volontiers sur Plutarque; et dirais qu'il y a plus de distance de tel à tel homme qu'il n'y a de tel homme à telle bête:' hem vir viro quid praestat' [7]; Et qu'il y a autant de degrés d'esprits qu'il y a d'ici au ciel de brasses, et autant innumérables.) I, 42 De l'inégalité qui est entre nous p. 132. http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_42 [107]
56
[modifier]- Peu d'individus oseraient devant tout le monde prononcer les demandes qu'en leur for intérieur ils adressent à Dieu. (trad.)
(Il est peu d'hommes qui osassent mettre en évidence les requêtes secrètes qu'ils font à Dieu.) I, 56 Des prières p. 163 http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_I/Chapitre_56 [134]
Livre II
[modifier]12 - Apologie de Raymond Sebond
[modifier]- Cette conception [des Pyrrhoniens] se laisse mieux exprimer au moyen d'une interrogation: "Que sais-je?", ainsi qu'on le voit au-dessus de la balance de mon blason, dont cette question forme la devise. (trad.)
(Cette fantasie est plus sûrement conçue par interrogation : Que sçay-je ? comme je la porte à la devise d'une balance.) II, 12 Apologie de Raymond Sebond p.280 http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_II/Chapitre_12 [183]
- Croire qu'on a toujours raison, c'est la preuve qu'on est fou, ou qu'en tout cas, on n'est sûr de rien. (trad.)
(La persuasion de la certitude, est un certain témoignage de folie, et d'incertitude extrême.) II, 12 Apologie de Raymond Sebond p. 315 (Villey: http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_II/Chapitre_12 [194])
Livre III
[modifier]1
[modifier]- Personne n'est à l'abri de dire une sottise. L'ennui, c'est quand elle s'agrémente de détours laborieux. (trad.) (Personne n'est exempt de dire des fadaises. Le malheur est de les dire curieusement). III, 1 De l'utile et de l'honnête p. 407; http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_1 [344]
2
[modifier]- Le monde n'est qu'une branloire pérenne. III, 2 Du repentir p. 415 (trad.: Le monde est, pour ainsi dire, comme une balançoire toujours en mouvement.)
http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_2 [350v]
5
[modifier]- Je préfère vivre moins longtemps, que d'être vieux avant l'âge. (trad.) (J'aime mieux être moins long temps vieil que d'être vieil avant que de l'être.) III, 5 Sur des vers de Virgile p. 435;http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_5 [367v]
- Je dis que les mâles et les femelles sont formés sur le même patron: et à moins qu'on accorde plus d'importance à l'organisation de la société et aux habitudes installées qu'à cette donnée-là, la différence n'est pas considérable. Dans la République, Platon invite indifféremment les hommes et les femmes à participer aux programmes d'études, à leur mise en pratique, aux emplois, à toutes les activités civiles comme à la vie militaire; et le philosophe Antisthène niait qu'il y eût aucun écart entre leurs qualités et les nôtres. Il est bien plus aisé d'accuser un sexe, que d'excuser l'autre. C'est bien ce qu'on dit: La pelle se moque du fourgon. (trad.)
(Je dis que les mâles et femelles sont jetés en même moule: sauf l'institution et l'usage, la différence n'y est pas grande. Platon appelle indifféremment les uns et les autres à la société de tous études, exercices, charges, vacations guerrières et paisibles, en sa république; et le philosophe Antisthenes ôtait toute distinction entre leur vertu et la nôtre. Il est bien plus aisé d'accuser l'un sexe, que d'excuser l'autre. C'est ce qu'on dit: Le fourgon se moque de la paele.) III, 5 Sur des vers de Virgile p. 467, http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_5 [393v]
9 - De la vanité
[modifier]- Une femme n'est jamais plus utile ni plus estimable que quand elle sait s'occuper de sa maison et qu'elle la dirige elle-même. Ce que doit prouver une femme mariée, c'est avant tout son talent de gestionnaire. (trad.)
(La plus utile et honorable science et occupation à une femme, c'est la science du ménage.… Je requiers d'une femme mariée, au-dessus de toute autre vertu, la vertu économique ….Il est ridicule et injuste que l'oisiveté de nos femmes soit entretenue de notre sueur et travail.) III, 9 De la vanité p.508 http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_9 [429v]
10 - De ménager sa volonté
[modifier]- Dans la vie, la plupart de nos emplois sont farcesques. Tout le monde joue la comédie[8]. Il nous faut jouer notre rôle comme il faut; mais comme un rôle d'emprunt. Il ne faut pas prendre le masque du personnage qu'on joue, et son costume pour une réalité bien vraie, ni ce qui nous est extérieur pour notre être véritable. [Or, la plupart du temps] nous ne savons pas faire la différence entre la peau et la chemise. C'est pourtant bien assez de s'enfariner le visage, sans aller pour autant jusqu'à s'enfariner la poitrine! (trad.) III, 10 De ménager sa volonté p. 528
(La plus part de nos vacations sont farcesques. "Mundus universus exercet histrioniam"[8]. Il faut jouer dûment notre rôle, mais comme rôle d’un personnage emprunté. Du masque et de l’apparence il n’en faut pas faire une essence réelle, ni de l’estranger le propre. Nous ne savons pas distinguer la peau de la chemise. C’est assez de s’enfariner le visage, sans s’enfariner la poitrine.) http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_10 [447]
11 - Des boiteux
[modifier]- Qui veut guérir de l'ignorance, doit d'abord la reconnaître. Iris est fille de Thaumas [9]. À la base de toute philosophie, il y a l'admiration; le travail et la recherche la développent, et au bout du compte, ce qu'on trouve, c'est l'ignorance. (trad.)
(Qui veut guérir de l'ignorance, il faut la confesser. Iris est fille de Thaumantis. L'admiration est fondement de toute philosophie, l'inquisition le progrès, l'ignorance le bout). III, 11 Des boiteux p. 538 ; http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_11 [456]
- Il faut placer ses propres croyances bien haut, pour oser faire brûler vif un autre homme au nom de ces idées-là." (trad.) III, 11 Des boiteux
(C'est mettre ses conjectures à bien haut prix que d'en faire cuire un homme tout vif." III, 11 Des boiteux p. 540 - Villey: http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_11 [457v].)
12 - De la physionomie
[modifier]- La vraie liberté, c’est pouvoir toute chose sur soi. "Le plus puissant est celui qui est maître de lui-même." [10] III, 12 De la physionomie p. 547
http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_12 [462v]
13 - De l'expérience
[modifier]- On passe plus de temps à interpréter les interprétations qu'à expliquer les choses elles-mêmes. (trad.)
(Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu'à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur autre sujet: nous ne faisons que nous entregloser.) III, 13 De l'expérience p. 559 http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_13 [472v]
- Les lois restent en vigueur et sont appliquées, non parce qu'elles sont justes, mais parce que ce sont les lois. (trad.) (Les lois se maintiennent en crédit non parce qu'elles sont justes, mais parce qu'elles sont lois.) III, 13 De l'expérience p. http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_13 [474]
- La gloire de l'homme serait de savoir vivre convenablement le moment présent. (trad.) (Le grand et glorieux chef d'œuvre de l'homme, c'est vivre à propos: toutes autres choses, régner, thésauriser, bâtir, n'en sont qu'appendicules et adminicules, pour le plus.) III, 13 De l'expérience p. 582 http://fr.wikisource.org/wiki/Essais/Livre_III/Chapitre_13 [493]
Notes et références
[modifier]- ↑ Montaigne, Essais, éd. Didot (1838): Essais de Michel de Montaigne, avec des notes de tous les commentateurs. Édition revue sur les textes originaux. Paris, Firmin Didot Frères, 1838, 648 pages.
- ↑ Montaigne, Essais, éd. Villey-Saulnier d'après l’exemplaire de Bordeaux (1592), Paris, PUF, 1965 (réimpression en 2 vol., 1978) avec notices, notes et répertoire des sources par Pierre Villey et V.-L. Saulnier. Réimpression dans la coll. Quadrige, PUF, 2004. Cette édition distingue par des lettres les strates successives du texte des Essais (A désigne le texte de 1580, B le texte de 1588, C le texte postérieur).
- ↑ François Ier, duc de Bretagne (François le Bien-Aimé), fils de Jean V, (1414-1450).
- ↑ Étienne de La Boétie, ami de Montaigne de 1557 à sa mort prématurée en 1563, à l'âge de 32 ans.
- ↑ 5,0 et 5,1 Horace, Satires, I, 2, 2.
- ↑ Plutarque, Que les bêtes brutes usent de la raison, traduction de Jacques Amyot 1587.Voir in Plutarque, Œuvres morales, Tome XIV, 1re partie Traité 63 - L'Intelligence des animaux, traduit par Jean Bouffartigue, Collection des universités de France Série grecque (Budé) 2012.
- ↑ hem vir viro quid praestat : Di immortales, homini homo quid praestat! / "Dieux immortels ! quelle supériorité d'un homme sur un autre homme !" / "Ah! Qu'un homme peut être supérieur à un autre homme" ) , Térence, Eunuque, II,2, 1 (en latin dans le texte).
- ↑ 8,0 et 8,1 Pétrone, en latin dans le texte
- ↑ Thaumas: Platon, Théétète, 155d
- ↑ Sénèque, Lettres à Lucilius, Lettre 90. "Potentissimus est qui se habet in potestate."
--Mediolnsus (discussion) 14 février 2013 à 16:01 (CET);--Mediolnsus (discussion) 15 février 2013 à 16:23 (CET)--Mediolnsus (discussion) 23 février 2013 à 09:16 (CET) --Mediolnsus (discussion) 26 février 2013 à 16:55 (CET)--Mediolnsus (discussion) 1 mars 2013 à 16:13 (CET)--Mediolnsus (discussion) 2 mars 2013 à 11:12 (CET)--Mediolnsus (discussion) 6 mars 2013 à 09:10 (CET)Mediolnsus (discussion) 20 août 2013 à 16:20 (CEST)