Caton l'Ancien
Apparence
Marcus Porcius Cato, dit Caton l'Ancien (Cato Maior) ou Caton le Censeur (Cato Censorius) par distinction avec son arrière-petit-fils, Marcus Porcius Cato dit « Caton le Jeune » ou d'Utique, est un homme politique et un écrivain romain né en 234 av. J.-C. dans le municipe de Tusculum et mort en 149 av. J.-C. à Rome.
Citations rapportées
[modifier]Pline l'Ancien, Histoire naturelle, Ier siècle
[modifier]L'Afrique me revient en mémoire à propos de la figue africaine, ainsi nommée dès le temps de Caton, qui s'en servit pour frapper les esprits. Brûlant d'une haine mortelle contre Carthage, inquiet pour la sécurité à venir des Romains, et répétant, à chaque séance du Sénat, qu'il fallait détruire la rivale de Rome, il apporta un jour au sein de l'Assemblée une figue précoce qui provenait de cette province ; et la montrant aux sénateurs : « Je vous demande, dit-il, quand vous pensez que ce fruit ait été cueilli ? » Tous convenant qu'il était fraîchement cueilli : « Eh bien, répliqua-t-il, sachez qu'il l'a été à Carthage, il y a trois jours, tant l'ennemi est près de nos murs ! »
- (la) Sed a Catone appellata iam tum Africana admonet Africae ad ingens docimentum usi eo pomo. namque perniciali odio Carthaginis flagrans nepotumque securitatis anxius, cum clamaret omni senatu Carthaginem delendam, adtulit quodam die in curiam praecocem ex ea provincia ficum ostendensque patribus : Interrogo vos, inquit, quando hanc pomum demptam putetis ex arbore. Cum inter omnes recentem esse constaret: Atqui tertium, inquit, ante diem scitote decerptam Carthagine. tam prope a moeris habemus hostem!
- Origine de la phrase "Carthago delenda est", "Il faut détruire Carthage", qui n'est citée nulle part sous cette forme dans les textes latins, mais seulement au style indirect.
- (la) Histoire naturelle de Pline avec la traduction en français, Pline l'Ancien (trad. Émile Littré), éd. Dubochet, 1850, t. 2, partie XV, chap. 20, p. 555-556 (texte intégral sur Wikisource)
Citations au sujet de Caton l'Ancien
[modifier]François Rabelais, Tiers Livre, 1552
[modifier]Attendez un peu que je hume quelque traict de ceste bouteille : c'est mon vray et seul Helicon, c'est ma fontaine cabaline, c'est mon unicque enthusiasme. Icy beuvant je delibere, je discours, je resoulz et concluds. Après l'epilogue je riz, j'escripz, je compose, je boy. Ennius beuvant escrivoit, escrivant beuvoit. Æschylus(si a Plutarche foy avez in Symposiacis) beuvoit composant, beuvant composoit. Homere jamais n'escrivit à jeun. Caton jamais n'escrivit que après boyre. Affin que ne me dictez ainsi vivre sans exemple des biens louez et mieulx prisez .
- (fr) Attendez un peu que je respire quelque trait de cette bouteille : c'est mon vrai et seul Hélicon, c'est ma fontaine chevaline, c'est mon unique inspiration. En buvant, je réfléchis, je discours, je résouds et conclus. Après l'épilogue, je ris, j'écris, je compose, je bois. Ennius buvant écrivait, écrivant buvait. Eschyle (si vous en croyez les Symposiaques de Plutarque) buvait composant, composant buvait. Homère n'écrivit jamais à jeun. Caton n'écrivait qu'après avoir bu. Ne me dites donc pas que je vis sans suivre l'exemple des biens loués et des plus estimés.
- L'Hélicon est la montagne des muses d'où Pégase fit jaillir d'un coup de sabot la source Hippocrène (littéralement "source du cheval").
- Tiers Livre (1552), Rabelais, éd. Gallimard, 1966, Prologue, p. 73