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Amitié

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Louis-Jean-François Lagrenée. L’Amitié consolant la Vieillesse de la perte de la beauté et du départ des plaisirs
Louis-Jean-François Lagrenée (1786). L’Amitié consolant la Vieillesse de la perte de la beauté et du départ des plaisirs

L'amitié est une inclination réciproque entre deux personnes (ou plus) n'appartenant pas à la même famille.

Citations

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Il parlait avec un fluide abandon, car il voyait l’esprit de la femme attentive se faire concave comme un calice pour recevoir cette onde et voulait le remplir jusqu’au bord. Une félicité spirituelle de plus en plus limpide se répandait en lui, jointe à une conscience vague de l’action mystérieuse par où son intelligence se préparait à l’effort prochain. De temps à autre, comme dans un éclair, tandis qu’il se penchait vers cette amie seule et entendait la rame mesurer le silence du large estuaire, il entrevoyait l’image de la foule aux visages innombrables, pressée dans la salle profonde ; et un tremblement rapide lui agitait le cœur.
  • Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 14


[…] l’individu est son propre ami plus étroitement que qui que ce soit ; et c’est lui-même surtout qu’il devrait aimer.


Jacques Boularan, dit Jacques Deval

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L'amitié vit de silence, l'amour en meurt.
  • Afin de vivre bel et bien, Jacques Deval, éd. Albin Michel, 1969, p. ad


J’ai repensé en voyant le square si joliment fleuri en face moi, à tous les amis qu’étaient là-bas, si violent alors j’ai pensé à eux que j’y tenais plus. C’est comme ça la poésie, de la torture pire que la mort quand ça s’y met. Je reste pas en place, je fais un petit paquet des quatre chaussettes, de mes quatre chemises, mon savon. Je ficelle. Je dévale l’escalier, je suis dans la rue. J’ai peur qu’on me retienne, me voilà barré. Je prends la direction. L’autobus Poplar le 416 passe juste au coin. C’est bon ça seulement de retourner d'où qu’on vient.


Le dit de Tianyi

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Cette amitié ardemment vécue me fit prendre conscience que la passion de l'amitié, vécue dans des circonstances exceptionnelles, peut être aussi intense que celle de l'amour.


Quand reviennent les âmes errantes

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Que de sanglots réprimés, de larmes ravalées. Je croyais que le Ciel m’avait abandonnée. Voici que l’un après l’autre, deux hommes sont entrés de plain-pied dans ma vie. Le barde venant de la vallée profonde, qui, ayant engrangé les chants de la terre en son âme, fait entendre la résonance céleste. Le chevalier qui vient d’ailleurs, engagé dans la bataille des hommes, qui, après le vin, sort de son gouffre du dragon et répand autour de lui des éclats solaires. En somme, l’un plutôt Yin, l’autre si bien Yang, les deux comblant ma double sensibilité.


Chacun de notre côté, nous avons traversé les dures épreuves de la vie. Tous trois ensemble, nous avons atteint l’état de l’harmonieuse félicité. Cet état est-il vraiment de ce monde ? Comme Chun-niang, je doutais qu’il pût durer. Nos craintes, hélas, s’avérèrent justes. Un beau matin, elle nous fut enlevée.


D’un cœur brisé, Jing Ko et moi nous pénétrons ensemble un monde intérieur plein de silence et d’échos, de murmures d’un chant inconsolable qui, étrangement, est seul apte à tant soit peu nous consoler. Notre amitié s’en trouve approfondie, comme purifiée. Un attachement sans condition, sans limite, dans lequel notre dialogue ascensionnel nous hisse à une hauteur d’autant plus franche, plus noble qu’elle est désintéressée, sans souci aucun de nous ménager, de nous plaire.


Noble amitié, noble amour. Heureux ceux qui connaissent les deux dans le même temps. Si l’amour enseigne le don total et le total désir d’adoration, l’amitié, elle, initie au dialogue à cœur ouvert dans l’infini respect et à l’infini attachement dans la non-possession. Les deux, vraie amitié et vrai amour, s’épaulent, s’éclairent, se haussent, ennoblissant les êtres aimants dans une commune élévation. Moment miraculeux. Si miraculeux qu’il ne saurait se lover dans la durée. Bien nombreux, se tapissant partout, sont les obstacles extérieurs. L’un d’entre eux, en temps voulu, vient en interrompre le cours.


Denis Diderot

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Un plaisir qui n’est que pour moi me touche faiblement et dure peu. C’est pour moi et pour mes amis que je lis, que je réfléchis, que j’écris, que je médite, que j’entends, que je regarde, que je sens. Dans leur absence, ma dévotion rapporte tout à eux. Je songe sans cesse à leur bonheur. Une belle ligne me frappe-t-elle ; ils la sauront. Ai-je rencontré un beau trait, je me promets de leur en faire part. Ai-je sous les yeux quelque spectacle enchanteur, sans m’en apercevoir je médite le récit pour eux. Je leur ai consacré l’usage de tous mes sens et de toutes mes facultés ; et c’est peut être la raison pour laquelle tout s’exagère, tout s’enrichit un peu dans mon imagination et dans mon discours. Ils m’en font quelquefois un reproche ; les ingrats !
  • À propos des œuvres de Vernet.
  • « Ruines et Paysages - Salon de 1767 » (1767), dans Salons, Denis Diderot, éd. Hermann, 1995, t. III, p. 194


Lorsque l'amitié n'est plus utile, sa dignité exige qu'elle se retire.
  • Le voeu de Nadia, Henry Gréville, éd. éditions Plon, Nourrit et cie, 1883, p. 248


Le plus beau dans l’amour, ça devrait être l’amitié. Ce n’est pas forcément un échec si une histoire se termine.
  • Extrait de la réponse à la question « Sur la question du couple, le constat du film est assez implacable. Pensez-vous qu’il y a une date de péremption inévitable ? ».
  • « Agnès Jaoui : LA DOUCEUR DE VIVRE », Karelle Fitoussi, Paris Match (ISSN 0397-1635), nº 3301, du 23 au 29 août 2012, p. 7 à 9


Stephen King

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Peut-être que ces histoires de bons et mauvais amis, cela n'existe pas ; peut-être n'y a-t-il que des amis, un point c'est tout, c'est-à-dire des gens qui sont à vos côtés quand ça va mal et qui vous aident à ne pas vous sentir trop seul. Peut-être vaut-il toujours la peine d'avoir peur pour eux, d'espérer pour eux, de vivre pour eux. Peut-être aussi vaut-il la peine de mourir pour eux, s'il faut en venir là. Bons amis, mauvais amis, non. Rien que des personnes avec lesquelles on a envie de se trouver ; des personnes qui bâtissent leur demeure dans votre cœur.
  • Ça, Stephen King (trad. William Olivier Desmond), éd. Albin Michel, 1990  (ISBN 2-226-03454-4), t. 2, p. 149


Anatoli Liadov

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Je me suis senti très proche de lui et des siens. J'ai vécu un grand pan de ma vie avec lui, et toutes nos disputes n'ont été que l'écume apportée par la bêtise de la vie.
  • Ces propos appartienent à Anatoli Liadov. Compositeur ami de Rimski-Korsakov, il venait alors de lui rendre visite et l'avait trouvé particulièrement souffrant.
  • Chronique de ma vie musicale, Nikolaï Rimski-Korsakov (trad. André Lischke), éd. Fayard, 2008  (ISBN 9782213635460), p. 410


La Ballade de la mer salée

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Raspoutine : Je voudrais des amis et je n'arrive pas à en avoir. Est-ce parce que je ne suis pas comme les autres ?
Corto : Oui… C'est à dire non… Mais je ne vois pas…
Raspoutine : Et voilà, tu vois, tu es toujours prêt à m'attaquer… Et seulement parce que je veux avoir des amis.
Corto : Tu ne peux pas m'embêter ainsi. Excuse-moi Raspoutine, mais tu es fou à lier.

  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 89


La maison dorée de Samarkand

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Raspoutine : Et puis, il ne frapperait jamais un homme sans défense et jamais il ne serait venu jusqu'ici s'il n'avait été poussé par cette chose qu'on appelle l'amitié… Il est si noble qu'il en frôle la bêtise. Ce n'est pas un fils de pute comme nous... Non ! Corto Maltese ne te ressemble pas !

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 83


Eh bien ! belle madame, ai-je tenu parole, et mon triomphe est-il complet ? Allons, qu'on se jette à genoux, qu'on baise avec respect cette lettre, et qu'on reconnaisse humblement qu'au moins une fois en la vie Julie de Wolmar a été vaincue en amitié.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie IV, Lettre II. Réponse de Madame d'Orbe à Madame de Wolmar, p. 307


[…] L’amitié ne saurait exister entre deux êtres parfaitement identiques.
  • Cinq Semaines en Ballon (1863), Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Les Mondes Connus et Inconnus », 1867, chap. III, p. 10


L'exigence fait la valeur de l'amitié.


L'amitié a des grandeurs inconnues de l'amour. Elle se fortifie dans les difficultés, alors que les contraintes massacrent l'amour.
  • Une si longue lettre, Mariama Bâ, éd. Les Classiques Africains, coll. « Encre Noire », 2006  (ISBN 2-7571-0040-8), chap. 16, p. 66


Michel de Montaigne

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Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi ».


Proverbes

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Les petits cadeaux entretiennent les grandes amitiés.
  • proverbe français
  • (it) Ti amerò per sempre, Piero Angela, éd. Mondadori, 2005  (ISBN 88-04-51490-6), p. 194


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