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Virginie Despentes

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Virginie Despentes (2012).

Virginie Despentes est une écrivaine et réalisatrice française (née le 13 juin 1969 à Nancy).

Citations de ses œuvres

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Voir le recueil de citations : Baise-moi
Le viol est un programme politique précis : squelette du capitalisme, il est la représentation crue et directe de l’exercice du pouvoir. Il désigne un dominant et organise les lois du jeu pour lui permettre d’exercer son pouvoir sans restriction
  • King-Kong théorie, Virginie Despentes, éd. Grasset, 2006, p. 40
La prostitution a été une étape cruciale, dans mon cas, de reconstruction après le viol. Une entreprise de dédommagement, billet après billet, de ce qui m'avait été pris par la brutalité.
  • King Kong Théorie, Virginie Despentes, éd. Grasset, 2006, p. 72


La dichotomie mère-putain est tracée à la règle sur le corps des femmes, façon carte d'Afrique : ne tenant aucunement compte des réalités du terrain, mais uniquement des intérêts des occupants.
  • King Kong Théorie, Virginie Despentes, éd. Grasset, 2006, p. 82


... il avait bu des bières avec [...] des hippies post-Mad Max tellement cradingues qu'on aurait dit des zadistes, ils lui avaient joué des chansons à la guitare, ils ne savaient pas plaquer un accord et ils sentaient mauvais mais ils étaient plutôt marrants.
  • Vernon Subutex, Virginie Despentes, éd. Grasset, 2015  (ISBN 978-2246857365), t. 2, p. 74


Cher Connard, 2022

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c'est la maison de toutes, le féminisme. Nous toutes qui partageons le même ennemi. Les mêmes tortionnaires, les mêmes assassins, les mêmes violeurs.
  • Cher connard, Virginie DESPENTES, éd. Grasset, 2022, p. 335


Propos publics

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Tribune à propos des César 2020

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Si la lutte contre la montée de l’antisémitisme intéressait le cinéma français, ça se verrait. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d’un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l’antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l’occasion.
  • « Césars : «Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes », Virginie Despentes, Libération, 1er mars 2020 (lire en ligne)


Vous serrez les rangs, vous défendez l’un des vôtres. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. Et c’est exactement à cela que ça sert, la puissance de vos grosses fortunes : avoir le contrôle des corps déclarés subalternes. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le respect qu’on leur doit s’étendra désormais jusqu’à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu’ils violent. Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture – marre de se cacher, de simuler la gêne. Vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. C’est votre politique : exiger le silence des victimes.
  • « Césars : «Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes », Virginie Despentes, Libération, 1er mars 2020 (lire en ligne)


Quand Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer «écœurée», elle ne le fait pas en tant que meuf – elle le fait en tant qu’individu qui prend le risque de se mettre la profession à dos. Elle le fait en tant qu’individu qui n’est pas entièrement assujetti à l’industrie cinématographique, parce qu’elle sait que votre pouvoir n’ira pas jusqu’à vider ses salles. Elle est la seule à oser faire une blague sur l’éléphant au milieu de la pièce, tous les autres botteront en touche.
  • Au sujet de la réaction de Florence Foresti, maîtresse de cérémonie des César 2020, qui n'est pas revenue sur scène pour remettre les derniers trophées et s'est déclarée "écœurée" par les résultats.
  • « Césars : «Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes », Virginie Despentes, Libération, 1er mars 2020 (lire en ligne)


Adèle se lève et elle se casse. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. A la guerrière. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie – Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. Je donne 80% de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. Cette leçon-là.
  • Au sujet de la réaction de l'actrice Adèle Haenel, qui a quitté la salle de la cérémonie des César à l'annonce des prix remportés par le film de Roman Polanski, accusé de viols sur mineures.
  • « Césars : «Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes », Virginie Despentes, Libération, 1er mars 2020 (lire en ligne)


La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Votre monde est dégueulasse. Votre amour du plus fort est morbide. Votre puissance est une puissance sinistre. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde.
  • « Césars : «Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes », Virginie Despentes, Libération, 1er mars 2020 (lire en ligne)


Liens externes

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