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Suicide

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Edouard Manet, Le Suicidé
Edouard Manet, Le Suicidé

Le suicide (du latin sui caedere, se tuer soi-même) est l'acte délibéré de mettre fin à sa propre vie.

Catherine Azoulay

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Reydellet (1996) suit cette réflexion lorsqu'il étudie le cas Schreber sous l'angle des tentatives de suicide qui s'effacent au fur et à mesure de l'éclosion délirante, faisant dire à l'auteur que « le suicidant se tue pour éviter la mort psychique » et que dans ce contexte, le suicide advient « par incapacité de tenir un fonctionnement psychotique ou de construire une psychose ».
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. II « Approche psycho-pathologique et clinique de la schizophrénie (Catherine Azoulay) », 1. Formes et caractéristiques de la schizophrénie, p. 97


Pour Reydellet (1996), le début d'un processus psychotique est marqué par la menace de suicide qui répond au sentiment de risque de mort psychique du sujet ou d'« implosion psychique ». La psychose « réussie » permet de voir s'estomper la menace suicidaire grâce à la reconstruction psychique délirante dressant un rempart solide contre l'effondrement mélancolique. Ainsi, pour cet auteur, « mourir ou délirer » constituent deux stratégies de lutte contre la mort psychique.
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. II « Approche psycho-pathologique et clinique de la schizophrénie (Catherine Azoulay) », 1. Formes et caractéristiques de la schizophrénie, p. 124


Au cas où la pensée délirante ne pourrait éclore, les possibilités d'évolution se résument à trois autres choix : la solution du suicide renvoyant à la mort réelle ; l'éclosion d'un autisme infantile renvoyant au désinvestissement objectal ; ou la fuite de toute pensée, de tout désir qui renverrait au conflit source de souffrance, ce qui peut s'apparenter à la mort psychique.
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. II « Approche psycho-pathologique et clinique de la schizophrénie (Catherine Azoulay) », 1. Formes et caractéristiques de la schizophrénie, p. 97


L'eau est l'élément de la mort jeune et belle, de la mort fleurie, et, dans les drames de la vie et de la littérature, elle est l'élément de la mort sans orgueil ni vengeance, du suicide masochiste.
  • L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993  (ISBN 978-2-253-06100-7), partie V, chap. III Le complexe de Caron, le complexe d'Ophélie, p. 98


Ce qu'il faut que vous sachiez, c'est qu'au-dessous de toutes les fenêtres par lesquelles il peut vous prendre fantaisie de vous jeter, d'aimables lutins tendent aux quatre points cardinaux le triste drap de l'amour.


Avec la musique j'ai lié partie pour une seconde seulement et maintenant je ne sais plus que penser du suicide car, si je veux me séparer de moi-même, la sortie est de ce côté et, j'ajoute malicieusement : l'entrée, la rentrée de cet autre côté.


Si charité bien ordonnée commence par soi-même, le suicide est plus moral que l'assassinat.
  • Le Retour du silencieux, Albert Brie, éd. Boréal, 1989, p. 17


Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie.


Le martyr est un homme qui tient tellement à une chose en dehors de lui-même qu’il en oublie sa propre vie. Un suicidaire est un homme qui tient si peu à tout ce qui est en dehors de lui qu’il veut voir la fin de toute chose. L’un veut que quelque chose commence ; l’autre que tout s’achève.


Ce n'est pas la peine de se tuer, puisqu'on se tue toujours trop tard.


La vie n'allait pas assez vite en moi, je l'accélère. La courbe mollissait, je la redresse. Je suis un homme. Je suis maître de ma peau, je le prouve. [...] Un revolver, c'est solide, c'est en acier. C'est un objet. Se heurter enfin à l'objet.


Franz Kafka

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J'ai passé ma vie à me défendre de l'envie d'y mettre fin.
  • « Journal, 17 septembre 1920 » (trad. Claude Marthe), dans Œuvres complètes, Franz Kafka, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1984, vol. 3, p. 507


Le suicide est la mort à dessein.
  • Binti, Nnedi Okorafor (trad. Hermine Hémon et Erwan Devos), éd. ActuSF / LGF, 2020  (ISBN 978-2-253-10708-8), partie Binti, p. 64


Orhan Pamuk

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Si on savait exactement pourquoi on se suicidait, si on pouvait en formuler clairement la raison, on ne se suiciderait pas.
  • Neige (2002), Orhan Pamuk (trad. Jean-François Pérouse), éd. Folio, 2005  (ISBN 978-2-07-034454-3), chap. 14, p. 579


Socrate à Cébès : Il ne faut pas se tuer avant que Dieu nous en impose la nécessité, comme il le fait aujourd'hui pour moi.
  • Apologie de Socrate - Criton - Phédon, Platon (trad. Émile Chambry), éd. Garnier-Flammarion, 1965, p. 110


Je n'ai jamais pensé au suicide, sinon comme à une preuve de ma liberté. Parce que la possibilité existe, j'existe encore plus. Si je le décidais, je pourrais le faire : avant qu'il ne me tombe sur la tête, crever le ciel comme une flèche. Sauter reste une hypothèse, une idée en l'air, je me sens bien ici. Ce qui me rend légère, c'est de savoir que j'en aurais le pouvoir.


Neil Young

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Il vaut mieux brûler franchement que s'éteindre à petit feu.
  • (en) It's better to burn out than to fade away.


Voir aussi

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