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Sourire

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Jeune garçon riant, Frans Hals

Le sourire est une expression du visage témoignant en général de la sympathie.

Littérature

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Geai
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Un sourire est comme une armée d'avant-garde, une modification de la chair qui survit à la chair, qui se sépare d'elle et vole très loin, bien plus loin que le visage d'où ce sourire est monté, où il s'est conçu.


Noireclaire
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Le sourire est la seule preuve de notre passage sur terre.


Le sourire est la perfection du rire. Car il y a toujours de l'inquiétude dans le rire, quoique aussitôt calmée ; mais dans le sourire tout se détend, sans aucune inquiétude ni défense. On peut donc dire que l'enfant sourit mieux encore à sa mère que sa mère ne lui sourit ; ainsi l'enfance est toujours la plus belle. Mais dans tout sourire il y a de l'enfance ; c'est un oubli et un recommencement. Tous les muscles prennent leur repos et leur aisance, principalement ces muscles puissants des joues et des mâchoires, si naturellement contractés dans la colère, et déjà dans l'attention. Le sourire ne fait pas attention ; les yeux embrassent tout autour de leur centre. En même temps la respiration et le cœur travaillent largement et sans gêne, d'où cette couleur de vie et cet air de santé. Comme la défiance éveille la défiance, ainsi le sourire appelle le sourire ; il rassure l'autre sur soi et toutes choses autour. C'est pourquoi ceux qui sont heureux disent bien que tout leur sourit. Et l'on peut, d'un sourire, guérir les plaies de quelqu'un qu'on ne connaît pas. C'est pourquoi le sourire est l'arme du sage, contre ses propres passions et contre celles d'autrui. Il les touche là dans leur centre et dans leur force, qui n'est jamais dans les idées ni dans les événements, mais dans cette colère armée qui ne peut sourire.
  • Quatre-vingt-un chapitres sur l'esprit et les passions, Alain, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1960, chap. Les Passions et la Sagesse, p. 1218


Ce sourire-là, Dao-sheng le connaît. En ce monde humain, il est peut-être même le seul à en avoir subi le charme et le mystère. C’était il y a trente ans. Toute la scène lui revient en son innocente vivacité, en ses moindres détails.


Alta sourit de joie, de toutes ses dents ou plutôt de toutes ses « non-dents ». Car c'est sur ce sujet que je veux écrire : le sourire fabuleux, bouleversant de l'édentée. (…)
Il y a dans ce sourire si éphémère, si court dans le temps, une telle fragilité, une si grande indifférence à la séduction, une telle offrande de soi dans sa misère, dans son inaccomplissement, une telle grâce en somme. Rien ne dit autant le peu, le reste, le fugitif que l'éclat déraisonnable de cette couronne chaotique.



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