Quatrevingt-treize
Quatrevingt-treize — selon la graphie voulue par l'auteur — est le dernier roman de Victor Hugo, dont l'action se déroule vers 1793. Paru en 1874, il a pour toile de fond les plus terribles années de la Révolution française : la Terreur. Quatrevingt-treize est l'occasion pour Hugo d'exposer les fruits de sa longue réflexion sur la Révolution française et sa légitimité tout en faisant implicitement référence à la Commune.
Citations
[modifier]Le vieillard regarda le canonnier.
- Approche, dit-il.
Le canonnier fit un pas.
Le vieillard se tourna vers le comte du Boisberthelot, détacha la croix de Saint-Louis du capitaine, et la noua à la vareuse du canonnier.
- Hurrah ! crièrent les matelots.
Les soldats de marine présentèrent les armes.
Et le vieux passager, montrant du doigt le canonnier ébloui, ajouta :
- Maintenant, qu’on fusille cet homme.
La stupeur succéda à l’acclamation. […].
L’homme à la veste duquel brillait la croix de Saint-Louis courba la tête.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie I (« En Mer »), chap. VI (« Les deux plateaux de la balance »), livre deuxième (« HalmaloLa Corvette Claymore »), p. 814 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Il tira de sa poche un carnet et un crayon, et écrivit sur le carnet le chiffre 128. […].
Le capitaine marqua sur son carnet le chiffre 52. […].
Et il écrivit au-dessous du chiffre 52 le chiffre 40 […].
Le capitaine écrivit au-dessous des premiers chiffres, 160. […].
Le capitaine avait l’œil fixé sur son carnet et additionnait entre ses dents.
- Cent vingt-huit, cinquante-deux, quarante, cent soixante.
En ce moment La Vieuville remontait sur le pont.
- Chevalier, lui cria le capitaine, nous sommes en présence de trois cent quatre-vingts pièces de canon.
- Soit, dit La Vieuville.
- Vous revenez de l’inspection, La Vieuville ; combien décidément avons-nous de pièces en état de faire feu ?
- Neuf.
- Soit, dit à son tour Boisberthelot.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie I (« En Mer »), chap. VIII (« 9 = 380 »), livre deuxième (« La Corvette Claymore »), p. 818-819 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie I (« En Mer »), chap. II (« La parole, c’est le Verbe »), livre troisième (« Halmalo »), p. 827 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie II (« À Paris »), chap. I (« La Convention »), livre troisième (« La Convention »), p. 891 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
La Convention a toujours ployé au vent ; mais ce vent sortait de la bouche du peuple et était le souffle de Dieu.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie II (« À Paris »), chap. I (« La Convention »), livre troisième (« La Convention »), p. 907 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- Quatrevingt-treize (1874), Victor Hugo, éd. Seuil, coll. « L'Intégrale », 1963, partie II (« À Paris »), chap. I (« La Convention »), livre troisième (« La Convention »), p. 471 (texte intégral sur Wikisource)
Cadet Roussel fait des discours
Qui ne sont pas longs quand ils sont courts.
- Quatrevingt-treize (1874), Victor Hugo, éd. Seuil, coll. « L'Intégrale », 1963, partie II (« À Paris »), chap. I (« La Convention »), livre troisième (« La Convention »), p. 472 (texte intégral sur Wikisource)
Il se retourna, et éclaira de sa lanterne une autre affiche placée en regard de la première sur l'autre battant de la porte. Le voyageur lut :
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. I (« Plus quam civilia bella »), livre deuxième (« Les Trois Enfant »), p. 929 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. XI (« Affreux comme l'antique »), livre deuxième (« Les Trois Enfant »), p. 966 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. I (« La mort passe »), livre quatrième (« La Mère »), p. 966 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. VI (« Situation »), livre quatrième (« La Mère »), p. 996 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Qu'est-ce, sergent Radoub ?
- Citoyen commandant, nous, les hommes du bataillon du Bonnet-Rouge, nous avons une grâce à vous demander.
- Laquelle ?
- De nous faire tuer.
- Ah ! dit Gauvain.
- Voulez-vous avoir cette bonté ?
- Mais… c'est selon, dit Gauvain.
- Voici, commandant. Depuis l'affaire de Dol, vous nous ménagez. Nous sommes encore douze.
- Eh bien ?
- Ça nous humilie.
- Vous êtes la réserve.
- Nous aimons mieux être l'avant-garde.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. VIII (« Préliminaires »), livre quatrième (« La Mère »), p. 999 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. IX (« Les désespérés »), livre quatrième (« La Mère »), p. 1011 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Un grand cri s'éleva :
- Tous sont sauvés !
Tous étaient sauvés, en effet, excepté le vieillard. […]
- Je t'arrête, dit Cimourdain.
- Je t'approuve, dit Lantenac.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. III (« Où l'on voit se réveiller les enfants qu'on a vus se rendormir »), livre cinquième (« In daemone Deus »), p. 1030 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Un cœur effrayant venait d'être vaincu. Etant donné l'homme avec tout ce qui est mauvais en lui, la violence, l'erreur, l'aveuglement, l'opiniâtreté malsaine, l'orgueil, l'égoïsme, Gauvain venait de voir un miracle. La victoire de l'humanité sur l'homme. L'humanité avait vaincu l'inhumain.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. II (« Gauvain pensif »), livre sixième (« C'est après la Victoire qu'a lieu le combat »), p. 1033-1034 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. II (« Gauvain pensif »), livre sixième (« C'est après la Victoire qu'a lieu le combat »), p. 1035 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Cimourdain se tourna vers Radoub.
- Vous votez pour que l'accusé soit absous ?
- Je vote, dit Radoub, pour qu'on le fasse général.
- Je vous demande si vous votez pour qu'il soit acquitté.
- Je vote pour qu'on le fasse le premier de la république.
- Sergent Radoub, votez-vous pour que le commandant Gauvain soit acquitté, oui ou non ?
- Je vote pour qu'on me coupe la tête à sa place.
- Acquittement, dit Cimourdain.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. III (« Les votes »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1053 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. IV (« Après Cimourdain juge, Cimourdain maître »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1054 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. IV (« Après Cimourdain juge, Cimourdain maître »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1054 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. V (« Le cachot »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1057 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Gauvain reprit :
- Et la femme ? qu'en faites-vous ?
Cimourdain répondit :
- Ce qu'elle est. La servante de l'homme.
- Oui. A une condition.
- Laquelle ?
- C'est que l'homme sera le serviteur de la femme.
- Y penses-tu ? s'écria Cimourdain, l'homme serviteur ! jamais. L'homme est maître. Je n'admets qu'une royauté, celle du foyer. L'homme chez lui est roi.
- Oui. A une condition.
- Laquelle ?
- C'est que la femme y sera reine.
- C'est-à-dire que tu veux pour l'homme et pour la femme…
- L'égalité.
- L'égalité ! y songes-tu ? les deux êtres sont divers.
- J'ai dit l'égalité. Je n'ai pas dit l'identité.
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. V (« Le cachot »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1057-1058 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. VI (« Cependant le soleil se lève »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1061 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. VI (« Cependant le soleil se lève »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1061 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. VI (« Cependant le soleil se lève »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1064 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie III (« En Vendée »), chap. VI (« Cependant le soleil se lève »), livre septième (« Féodalité et Révolution »), p. 1065 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)