Prisonnier
Apparence
Un prisonnier est une personne détenue dans un lieu de privation de liberté.
Littérature
[modifier]Philippe Berthier sur Chateaubriand
[modifier]La métaphore ornithologique s'impose : encagé, l'écrivain envie les moineaux, qui fréquentent même les cours de prison et se posent avec autant d'insouciance sur la guillotine que sur le rosier ; avec une cruelle ironie, il salue les acquis de Juillet : « Comme nous sommes libres maintenant ! comme j'étais libre surtout à ma fenêtre, témoin ce bon gendarme en faction au bas de mon escalier et qui se préparait à me tirer au vol s'il m'eût poussé des ailes ! »
- Il est ici question de Chateaubriand et de son incarcération.
- « Les prisons du poète », Philippe Berthier, Chateaubriand — Revue Littéraire Europe (ISSN 0014-2751), nº 775-776, Novembre-décembre 1993, p. 71
Edward Bunker
[modifier]À trop délirer sur l'extérieur, sans raison, le prisonnier devient fou à lier.
- La bête contre les murs, Edward Bunker, éd. Payot, 2001, p. 63
Car après quelques années passées en prison, on se trouve aussi oublié du monde qu'un homme sous terre dans son cercueil.
- La bête contre les murs, Edward Bunker, éd. Payot, 2001, p. 64
Tout ce que possède un homme en prison, c'est son nom parmi ses pairs.
- La bête contre les murs, Edward Bunker, éd. Payot, 2001, p. 165
Michel Foucault
[modifier]L'âme est la prison du corps.
- Surveiller et punir, Michel Foucault, éd. Gallimard, 1975, p. 34
Christian de La Mazière
[modifier]Derrière ces hauts murs, à travers la loi du silence et le travail forcé, les détenus étaient comme des enterrés vivants. Ils n'avaient droit qu'à la lettre mensuelle avec menace permanente de sa suppression, une lettre de dix lignes, sur papier de la centrale, frappé de la devise: "Liberté-Égalité-Fraternité", car le sceau de la République est partout là où il n'y a plus de liberté, où l'inégalité est féroce et où la fraternité n'a pas d'usage.
- À propos de son séjour en prison.
- Le rêveur casqué, Christian de La Mazière, éd. Éditions Robert Laffont, 1972, chap. III, l'heure de vérité, 2ème partie, p. 266
Mais cette claustration, c'était tout autant, une protection fabuleuse. Nous nous y blottissions comme la tortue dans sa carapace. Quand on est prisonnier, on est intouchable, les vagues du dehors viennent mourir au pied des murailles. On attend, on se dit que les événements qui nous ont conduits là sont en train de s'apaiser, de s'effacer, qu'un beau jour, ce sera fini - comme si l'on pouvait sortir en laissant sa mémoire derrière soi... L'Histoire nous avait mis en convalescence. On n'en bougerait pas.
- À propos de son séjour en prison.
- Le rêveur casqué, Christian de La Mazière, éd. Éditions Robert Laffont, 1972, chap. IV, Au clocher de Clairvaux, 2ème partie, p. 298
Chansons
[modifier]Je suis (Bigflo et Oli, 2016)
[modifier]Je suis
Enfermé, à l'étroit dans ma cellule
Tous les jours le même café mais c'est le temps qui est soluble
Ces bonnes actions que l'on regrette
Ces erreurs que l'on refait
Au parloir je parle autant à mon fils qu'à mon reflet
- Je suis, Augustin Charnet, Clément Libes, Florian et Olivio Ordoñez, Bigflo et Oli, album La Cour des grands (réédition) (2016 chez Polydor).