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Paul Claudel

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Paul Claudel (1927)

Paul Claudel, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère dans l'Aisne et mort le 23 février 1955 à Paris, est un diplomate, poète, dramaturge et essayiste français.

Tête d'Or, 1890-1894

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Me voici,
Imbécile, ignorant
Homme nouveau devant les choses inconnues,
Et je tourne ma face vers l'Année et l'arche pluvieuse, j'ai plein mon cœur d'ennui !
Je ne sais rien et je ne peux rien. Que dire ? que faire ?
À quoi emploierais-je ces mains qui pendent, ces pieds
Qui m'emmènent comme le songe nocturne ?
La parole n'est qu'un bruit et les livres ne sont que du papier.
Il n'y a personne que moi ici. Et il me semble que tout
L'air brumeux, les labours gras,
Et les arbres et les basses nuées
Me parlent, avec un discours sans mots, douteusement.
[...]

  • Tête d'Or (1894), Paul Claudel, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996  (ISBN 978-2-070-36-308-7), p. 11


Je demande tout.
Je vous demande tout, afin que vous me le donniez,
Afin que cette toute-puissance soit la mienne de tout faire et de tout avoir.
Car qui fixera les limites de l'intelligence et le lieu où elle est arrêtée, afin qu'elle n'y étende pas son bras ?
Que rien dans le monde ne m'échappe, prononçant la parole sacrée !
Et comme ce roi brûlant, le cœur,
Siège au milieu des poumons qui l'enveloppent
Recevant tout le sang en lui et le renvoyant par ses portes,
C'est ainsi que la contemplation de mon intelligence fut faite
Pour s'établir sur un siège monarchique, sur le trône de la Mémoire et de la Volonté. Je veux
Régner.
[...]

  • Tête d'Or (1894), Paul Claudel, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1996  (ISBN 978-2-070-36-308-7), p. 125


Conversations dans le Loir-et-Cher, 1935

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[…] il n'y a de société vivante que celle qui est animée par l'inégalité et l'injustice.
  • Conversations dans le Loir-et-Cher (1935), Paul Claudel, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1984  (ISBN 2070701913), p. 22


Quand l'homme essaye d'imaginer le Paradis sur terre, ça fait tout de suite un Enfer très convenable.
  • Conversations dans le Loir-et-Cher (1935), Paul Claudel, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1984  (ISBN 2070701913), p. 24


Le Soulier de Satin ou Le pire n'est pas toujours sûr, 1929

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Si l'ordre est le plaisir de la raison, le désordre est le délice de l'imagination.
  • Théâtre, II, Paul Claudel, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléïade », 1965  (ISBN 2070101428), p. 952


Journal, Tome I, 1904-1932

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Les gens ne sont des héros que quand ils ne peuvent pas faire autrement.
  • Journal, Paul Claudel, éd. Gallimard, 1932, p. 1001


Citations raportées

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Maintenant une vache est un laboratoire vivant, [...] le cochon est un produit sélectionné qui fournit une quantité de lard conforme au standard. La poule errante et aventureuse est incarcérée. Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et sœurs de l'homme, des signifiants de la sagesse divine, que l'on doit traiter avec respect ?


Citations sur Paul Claudel

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Claudel était déplaisant comme tous les hommes de génie, comme tous les hommes profonds. Déplaisant et incompréhensible. Il méprisait l’élégance. Ce soulier de satin n’avait pas de talon rouge. […] Il y a dans Claudel des choses sublimes à force d’être exquises, mais Claudel a des grâces de lion et ses délicatesses sont celles des chérubins, ces taureaux à tête d’homme barbu.


Le huitième jour, Dieu créa Paul Claudel. Il avait envie de se foutre du monde.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 181


Wagner est pour le Néant et Claudel pour le Créé : le genre mythe-feuilleton, avec fumées, pythie et confusion. Ajoutez cent kilos de cocasse laborieux, touillez avec moins de méthode que de force, vous obtiendrez la tourte à la Claudel.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 181


Venant de l’apprendre, Claudel se récite le catéchisme, ce qui, joint à ses bouffonneries, donne l’impression d’une oraison prononcée dans un cirque. Les personnages de ses pièces se jettent à la tête les leçons que l’auteur vient d’apprendre. On dirait un concours de théologie dans un monastère byzantin du Ve siècle.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 182


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