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Olga Tokarczuk

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Olga Tokarczuk en 2019

Olga Tokarczuk, née le 29 janvier 1962 à Sulechów en Pologne, est une romancière polonaise. Elle obtient le Prix Nobel de littérature 2018.

Sur les ossements des morts, 2009

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J'ai compris soudain combien la mort pouvait être bonne et juste, à l'instar d'un produit désinfectant ou d'un aspirateur.
  • Sur les ossements des morts, Olga Tokarczuk (trad. Margot Carlier), éd. Libretto, 2014  (ISBN 978-2-36914-115-0), chap. 1 (« Et maintenant, faites attention ! »), p. 15


J'essaie de ne plus employer les noms et les prénoms des gens, mais plutôt des qualificatifs, des épithètes, qui me viennent spontanément à l'esprit lorsque je vois une personne pour la première fois. Je reste persuadée que c'est la façon la plus adéquate d'utiliser une langue, au lieu d'agiter simplement un tas de mots dépourvus de sens.
  • Sur les ossements des morts, Olga Tokarczuk (trad. Margot Carlier), éd. Libretto, 2014  (ISBN 978-2-36914-115-0), chap. 2 (« L'autisme testostéronien »), p. 28


D'une certaine façon, [...] ceux qui manient la plume [...] peuvent être dangereux. On les suspectent tout de suite de mentir, de ne pas être eux-mêmes, de n'être qu'un œil qui ne cesse d'observer, transformant en phrase tout ce qu'il voit ;tant et si bien qu'un écrivain dépouille la réalité de ce qu'elle contient de plus important : l'indicible.
  • Sur les ossements des morts, Olga Tokarczuk (trad. Margot Carlier), éd. Libretto, 2014  (ISBN 978-2-36914-115-0), chap. 4 (« Neuf cent quatre-vingt-dix-neuf morts »), p. 64


Nous trimbalons notre propre corps, un bagage encombrant, sans vraiment le connaître, et nous devons recourir à un tas d'outils pour nous informer de ses processus les plus naturels. [...] Le seul outil, assez primaire et grossier, je dois dire, qu'on nous ait donné pour notre consolation, est la douleur. [...] Avoir reçu un corps et ne rien savoir de lui. Un corps sans mode d'emploi.
  • Sur les ossements des morts, Olga Tokarczuk (trad. Margot Carlier), éd. Libretto, 2014  (ISBN 978-2-36914-115-0), chap. 6 (« Trivialité et banalité »), p. 93


Il existe une forme à l'harmonie idéale à laquelle aspire notre corps. Par conséquent, nous recherchons chez les autres tout ce qui pourrait se rapprocher de cet idéal.Le dessein de l'évolution est purement esthétique, et peu lui importe l'adaptation. En réalité, l'évolution est en quête de beauté, de l'aboutissement le plus parfait de toute forme.
  • Sur les ossements des morts, Olga Tokarczuk (trad. Margot Carlier), éd. Libretto, 2014  (ISBN 978-2-36914-115-0), chap. 8 (« Uranus en Lion »), p. 137


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