Musée
Un musée est un lieu dans lequel sont collectés, conservés et exposés des objets dans un souci d’enseignement et de culture.
Citations
[modifier]L'hiver de la culture, 2011
[modifier]Les musées ne ressemblent plus à rien. La silhouette du nouveau musée d’art contemporain de Metz rappelle à la fois les Bufallo Grill qu’on voit le long des autoroutes, un chapeau chinois et la maison des Schtroumpfs. Dans l’élévation d’un nouveau musée, on retrouvera souvent, in nuce, dans son mélange de modernité fade et d’emprunts hasardeux, le kitsch qu’on verra envahir l’architecture des mégalopoles, de Las Vegas à Dubaï.
- L'hiver de la culture, Jean Clair, éd. Flammarion, 2011 (ISBN 978-2-0812-5342-1), p. 18
Ce qui choque le plus, ce n’est pas l’utilisation du béton pour satisfaire les besoins – croissance exponentielle des populations, industrialisation accélérée, etc. -, ce n’est pas non plus le phénomène de multiplication des musées, de ci de ça et de rien, c’est la simultanéité du béton et du musée.
- L'hiver de la culture, Jean Clair, éd. Flammarion, 2011 (ISBN 978-2-0812-5342-1), p. 35
Je tombe ce jour sur des lignes écrites au début des années soixante-dix par cet érudit libertin que fut George-Henri Rivière, le créateur du musée, aujourd’hui disparu, des Arts et Traditions populaires : « Le succès d’un musée ne se mesure pas au nombre de visiteurs qu’il reçoit, mais au nombre de visiteurs auxquels il a enseigné quelque chose. Il ne se mesure pas au nombre d’objets qu’il montre mais au nombre d’objets qui ont pu être perçus par les visiteurs dans leur environnement humain. Il ne se mesure pas à son étendue mais à la quantité d’espace que le public aura pu raisonnablement parcourir pour en tirer un véritable profit. C’est cela le musée. Sinon, ce n’est qu’une espèce d’abattoir culturel. »
- L'hiver de la culture, Jean Clair, éd. Flammarion, 2011 (ISBN 978-2-0812-5342-1), p. 59, 60
Si l'œuvre, une fois reproduite, se voit privée de son aura, l'œuvre déplacée au musée perd son sens. Les musées fonctionnent comme des machines à transformer en faux les œuvres vraies qui y sont admises ; Les musées sont des entrepôts de faux que l'on voit sur les cimaises, décolorées et sans destination autre qu'une vague satisfaction esthétique, des œuvres qui avaient jadis la capacité de signifier quelque chose et, en outre, qui nous proposaient le bonheur de servir.
Ennui sans fin de ces musées. Absurdité de ces tableaux alignés, par époques ou par lieux, les uns contre les autres, que personne à peu près ne sait plus lire, dont on ne sait pas pour la plupart déchiffrer le sens, moins encore trouver une réponse à la souffrance et à la mort. Morosités des sculptures qui n'offrent plus, comme autrefois, la statue d'un dieu ou d'un saint, la promesse d'une intercession. Dérision des formules et prétention des audaces esthétiques. Entrepôts des civilisations mortes. À quoi bon tant d'efforts, tant de science, tant d'ingéniosité pour les montrer ? Et puis désormais, la question, obsédante : pour qui et pour quoi ?
Malaise dans les musées, 2007
[modifier]Tel est le musée aujourd’hui : on ne vient plus y rencontrer des œuvres pour trouver réponse à l’énigme de la vie et de la mort, on vient s’y mesurer au vide.
- Malaise dans les musées, Jean Clair, éd. Flammarion, coll. « Café Voltaire », 2007 (ISBN 978-2-0812-0614-4), p. 139
Les Musées, morgues distinguées, chambres froides de l’Art, dont le seul élément vivant qui puisse émouvoir est un beau visage entrevu, celui d’un garçon mélancolique ou d’un visiteur que la peinture intéresse à peine et qui n’est venu là que par hasard, pour sacrifier à l’usage.
Seul avantage aujourd’hui des musées de peinture : on y trouve des visions d’une campagne qui n’existe plus, d’une Flandre ou d’une Italie telles que les découvraient les voyageurs du XVIIème siècle. Certains tableaux de la plaine du Pô ou de la campagne romaine ont désormais toute la mélancolie des paysages irrémédiablement perdus.
- Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007 (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 115
Ceux qui s’attendrissent sur les animaux captifs dans les zoos ne s’indignent pas de voir des tableaux dans des musées.
- Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007 (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 115
Les chefs d’œuvre, à l’instar des humains, sont exposés aux mauvaises fréquentations ; ainsi les musées, par leurs visiteurs, deviennent-ils de mauvais lieux.
- Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007 (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 115