Montsoreau
Apparence
Montsoreau est une ville historique du département du Maine-et-Loire et de la région administrative des Pays de la Loire. Elle est classée parmi les plus beaux villages de France et fait partie du Val de Loire classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le soleil revient le lendemain quand nous atteignons Montsoreau. Alors que pour Flaubert et Du Camp, ce fut le contraire : "Le lendemain le temps fut de mauvaise humeur." C'est ici que la Vienne et la Loire s'unissent en une longue chevelure blonde.
- Gaston et Gustave, Olivier Frébourg, éd. Mercure de France, 2011, p. 189
Alors qu'il était dans cet âge, son père ordonna qu'on lui fit des vêtements à ses couleurs qui étaient le blanc et le bleu. On s'y employa effectivement, et les vêtements furent fabriqués, taillés et cousus selon la mode qui était courante à ce moment-là. Dans les anciens registres qui sont à la Chambre des comptes de Montsoreau, je trouve qu'il fut vêtu de la façon suivante : Pour sa chemise, on leva neuf cents aunes de toile de Châtellerault et deux cents pour les goussets, des sortes de coussins, que l'on mit sous les aisselles. Elle n'était pas froncée, car on n'a inventé de froncer les chemises que depuis que les lingères, ayant rompu la pointe de leur aiguille, ont commencé à travailler du chas.
- (frm) Uy estant en cest aage, son père ordonna qu’on luy feist des habillemens à sa livrée : laquelle estoit de blanc et bleu. De faict on y besoigna et furent faictz, taillez et cousuz à la mode qui pour lors couroyt. Par les anciennes pantarches, qui sont en la chambre des comptes à Montsoreau, ie trouve qu’il feut vestu en la faczon que s’ensuyt. Pour sa chemise, furent leveez neuf cens aulnes de toille de Chasteleraud, et deux cens pour les coussons en sorte de carreaux, lesquelz on mist soubz les esselles. Et n’estoit point froncée, car la fronseure des chemises n’a poinct esté inventée, si non depuis que les lingières, lors que la poincte de leur aigueille estoit rompue, ont commencé à besoigner du cul.
- Gargantua, François Rabelais, éd. Juste, 1535, p. 27
Il nageait en eau profonde, à l'endroit, à l'envers, sur le côté, de tous les membres, ou seulement des pieds; avec une main en l'air, portant un livre, il traversait toute la rivière Loire à Montsoreau sans le mouiller, en traînant son manteau avec les dents comme faisait Jules César. Puis, à la force d'une seule main, il montait dans un bateau en se rétablissant énergiquement : de là il se jetait de nouveau à l'eau, la tête la première, sondait le fond, explorait le creux des rochers, plongeait dans les trous et les gouffres de la fosse de Savigny.
- (frm) Nageoyt en parfonde eau, à l’endroict, à l’envers, de cousté, de tout le corps, des seulz pieds, une main en l’air, en laquelle tenant un livre transpassoyt toute la rivière de Loyre à Montsoreau sans le mouiller & tyrant par les dens son manteau, comme faisoyt Iules Cesar, puis d’une main entroyt en grande force en un basteau : d’icelluy se gettoyt derechief en l’eau la teste la première, sondoyt le parfond, creuzoyt les rochiers & gouffres de la fosse de Savigny.
- Gargantua, François Rabelais, éd. Juste, 1535, p. 85-88