Maurice Leenhardt
Apparence
Maurice Leenhardt, né à Montauban le et mort le , est un missionnaire protestant et ethnologue français . Il a fait l'essentiel de sa carrière de missionnaire au sein de la SMEP en Nouvelle-Calédonie, où il lie de nombreux liens avec les populations Kanak, avant de revenir en France en 1926 et de débuter une carrière d'ethnologue.
Citations
[modifier]Dans les circonstances politiques actuelles, l'oeuvre missionnaire comprend plus seulement l'évangélisation des païens, mais le devoir de travailler à obtenir dans les différents pays une législation indigène basée sur la justice.
- Thèse n°IV du mémoire de fin d'études de Maurice Leenhardt
- Le Mouvement éthiopien au Sud de l'Afrique de 1896 à 1899, Maurice Leenhardt, éd. Académie des sciences d'Outre-mer, 1976, p. 145
Les Canaques[1] sont des gens d'esprit : je ne les ai jamais entendus prononcer ces mots vides de sens pour eux.
- « Notes sur la traduction du nouveau testament en langues primitives », Maurice Leenhardt, Revue d'histoire et de philosophie religieuses, mai-juin 2022, p. 216
La Lune est l'amie des agriculteurs et des pêcheurs, elle est attendue comme un signal, elle est l'apparition d'un temps qui commence. En l'île de Maré un clan est chargé de surveiller sa venue, lors de l'époque des cultures. On attend son reflet dans la mer. Dès qu'il est aperçut un héraut court prévenir le chef et des danses et des travaux s'organisent.
- Le calendrier lunaire traditionnel des îles Loyauté.
- Do Kamo, la personne et le mythe dans le monde mélanésien, Maurice Leenhardt, éd. Gallimard, 1971 (ISBN 978-2-070-70412-5), chap. Le Temps, p. 142
La connaissance mythique au contraire, en l'aidant à saisir au travers du mythe, des réalités humaines, lui a permis de trouver dans celles-ci les valeurs essentielles à l'organisation de la société, à la réfection de la société si elle se corrompt.
- au sujet de l'utilité du mythe dans la pensée kanak.
- Do Kamo : la personne et le mythe dans le monde mélanésien, Maurice Leenhardt, Maria Isaura Pereira de Queiroz (Préface), éd. Gallimard, 1998 (ISBN 978-2-070-70412-5), p. 309
Citations sur
[modifier]Maria Isaura Pereira de Queiroz, 1971
[modifier]Rien n'est plus éloigné que le structuralisme de la façon qu'avait Maurice Leenhardt de traiter son sujet d'étude qui était aussi son sujet d'action [en tant que missionnaire].
- « Préface », Maria Isaura Pereira de Queiroz, dans Do Kamo : la personne et le mythe dans le monde mélanésien, Maurice Leenhardt, Maria Isaura Pereira de Queiroz (Préface), éd. Gallimard, 1998 (ISBN 978-2-070-70412-5), p. 18
La différence entre ce que découvre Maurice Leenhardt et ce que retrouvent les structuralistes découle aussi de leur manière différente de choisir l'objet à étudier. Les structuralistes écartent de leur analyse des significations parce qu'elles sont trop diverses, irréductibles à la norme, et empêchent la découverte de régularités.[...] Par là, il atteindront les catégories universelles de la pensée, ce qui est commun à tous les hommes.
Maurice Leenhardt semble à première vue adopter la position inverse : le réel est là avec sa richesse et sa variété, dont il faut comprendre les principes ; l'observation et la compréhension des comportements fera atteindre les normes au delà des schémas visibles.
Maurice Leenhardt semble à première vue adopter la position inverse : le réel est là avec sa richesse et sa variété, dont il faut comprendre les principes ; l'observation et la compréhension des comportements fera atteindre les normes au delà des schémas visibles.
- « Préface », Maria Isaura Pereira de Queiroz, dans Do Kamo : la personne et le mythe dans le monde mélanésien, Maurice Leenhardt, Maria Isaura Pereira de Queiroz (Préface), éd. Gallimard, 1998 (ISBN 978-2-070-70412-5), p. 22
Ce n'est pas tous les jours qu'un missionnaire et ethnologue, en remplissant très consciencieusement son double devoir, arrive à dégager une nouvelle doctrine de la personnalité et à jeter les bases d'un nouvel humanisme.
- « Préface », Maria Isaura Pereira de Queiroz, dans Do Kamo : la personne et le mythe dans le monde mélanésien, Maurice Leenhardt, Maria Isaura Pereira de Queiroz (Préface), éd. Gallimard, 1998 (ISBN 978-2-070-70412-5), p. 36
Jean-Marie Tjibaou, 1978
[modifier]La célébration du centenaire de Maurice Lenhardt est pour la Canaque que je suis l'occasion de saluer la mémoire de ce grand homme que je n'ai pas eu le privilège de connaître, mais dont je sens à travers les écrits, la sympathie, l'amitié profonde et combative pour le peuple Canaque.
- propos de Jean-Marie Tjibaou
- Commémoration du Centenaire de Maurice Leenhardt, Comité Maurice Leenhardt, éd. Comité Maurice Leenhardt, juillet 1978, p. 93
François Rognon, 2018
[modifier]Maurice Leenhardt était un homme qui multipliait les paradoxes : un cancre qui finira après ses Humanités kanak professeur à la Sorbonne ; un missionnaire venu en Nouvelle Calédonie grâce à un gouverneur anticlérical qui impulsait une colonisation de peuplement ; un témoin de l'Évangile, promoteur d'un message d'émancipation pour la personne intégrale corps, âme et droits civiques, conjuguant survie physique et salut spirituel, alors même que le génocide des Kanak était presque réussi ; un idéaliste qui croyait fermement à la mission civilisatrice de la France, mais si attaché aux Droits de l'homme qu'il voulait les voir appliqués au sein d'un régime colonial inique par nature ; [...] un envoyé de la Maison des Missions qui contestait les orientations de son employeur, un ethnologue qui se méfiait des grandes théories, échafaudées loin du terrain, dans des confortables bibliothèques parisiennes, mais qui n'en construisit pas moins une ethnologie, surprenante, audacieuse, scandaleuse à partir de ses pérégrinations sur les sentiers canaques ; [...]un visionnaire dont l'horizon politique peut tout aussi bien inspirer les indépendantistes et les anti-indépendantistes car paradoxalement, la fraternité qu'il esquissait est susceptible de se vivre dans le cadre de la République Française, ou sans elle...
- Maurice Leenhardt, Pour un destin commun en Nouvelle-Calédonie, Frédéric Rognon, éd. Olivétan, 2018 (ISBN 978-2-354-79437-8), p. 198
Notes et références
[modifier]- ↑ ancienne orthographe pour Kanaks