Marronnier
Apparence
Littérature
[modifier]Essai
[modifier]Pierre Bourgeade, Les Parisiens, 1983
[modifier]À Paris, on ne vit pas, on se survit. C’est pourquoi la passion des femmes y est si puissante, le désir de la chair si vif : on a toujours la sensation que s’écoule la dernière seconde où la femme est encore à portée de nos mains… où le ciel est visible au-dessus des marronniers… où l’univers conserve un semblant d’apparence avant de s’anéantir.
- « Les Parisiens », Pierre Bourgeade, Nota Bene, nº 11, Hiver 1983, p. 88
Nouvelle
[modifier]Gérard de Nerval, Les Filles du feu, 1834
[modifier]Octavie
Ce fut au printemps de l'année 1835 qu'un vif désir me prit de voir l'Italie. Tous les jours en m'éveillant j'aspirais d'avance l'âpre senteur des maronniers alpins ; le soir, la cascade de Terni, la source écumante du Teverone jaillissaient pour moi seul entre les portants éraillés des coulisses d'un petit théâtre... Une voix délicieuse, comme celle des syrènes, bruissait à mes oreilles, comme si les roseaux de Trasimène eussent tout à coup pris une voix...
- Les Filles du feu (1834), Gérard de Nerval, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1997 (ISBN 2-8771-4348-1), partie Octavie, p. 182
Roman
[modifier]Un pas de plus, de moins et, fort étonné, le visage que j'avais follement craint de ne jamais revoir se trouvait tourné vers moi de si près que son sourire à cette seconde me laisse aujourd'hui le souvenir d'un écureuil tenant une noisette verte. Les cheveux, de pluie claire sur des marroniers en fleurs...
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 65 (voir la fiche de référence de l'œuvre)