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Luis Sepúlveda

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Luis Sepulveda (2013)

Luis Sepúlveda est un écrivain chilien né le 4 octobre 1949 à Ovalle (Chili) et mort le 16 avril 2020 à Oviedo (Espagne). Son premier roman, Le Vieux qui lisait des romans d'amour, traduit en trente-cinq langues et adapté au grand écran en 2001, lui a apporté une renommée internationale. Son œuvre est fortement marquée par l'engagement politique et écologiste ainsi que par la dénonciation de la répression des dictatures des années 1970.

Vivre et laisser vivre, telle était sa devise.
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda, éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 24


Il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s'il les dégustait, et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.

Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait être aussi beau.

Il lisait en s'aidant d'une loupe, laquelle venait en seconde position dans l'ordre de ses biens les plus chers. Juste après le dentier.

  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda, éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 35


Antonio José Bolivar qui ne pensait jamais au mot liberté jouissait dans la forêt d’une liberté infinie. Il tentait de revenir à ses projets de vengeance, mais il ne pouvait s’empêcher d’aimer ce monde, si bien qu’il finit par tout oublier, séduit par ces espaces sans limites et sans maîtres.
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda, éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 41


Il était comme un Shuar, mais il n'était pas un Shuar. C'est pourquoi il devait s'absenter régulièrement : ils lui avaient expliqué qu'il était bon qu'il ne soit pas vraiment l'un des leurs. Ils aimaient le voir, ils aimaient sa compagnie, mais ils voulaient aussi sentir son absence, la tristesse de ne pouvoir lui parler, et les battements joyeux de leur cœur quand ils le voyaient revenir.
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda (trad. François Maspero), éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 46


Nul ne peut s'emparer de la foudre dans le ciel, et nul ne peut s'approprier le bonheur de l'autre au moment de l'abandon.
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda (trad. François Maspero), éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 47


Antonio José Bolivar essayait de mettre des limites à l’action des colons qui détruisaient la forêt pour édifier cette œuvre maîtresse de l’homme civilisé : le désert.
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda, éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 54


Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire.
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda, éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 56


Il avait souvent entendu dire que la vieillesse apporte la sagesse, et il avait attendu avec confiance cette vertu qui devait lui donner ce qu'il désirait le plus : le pouvoir de maîtriser le fil de ses souvenirs et de ne pas tomber dans les pièges que lui tendait parfois sa mémoire.
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda, éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 77


Malgré sa maigreur, c'était une bête superbe, une beauté, un chef-d'œuvre de grâce impossible à reproduire, même en imagination. Le vieux la caressa, oubliant la douleur de son pied blessé, et il pleura de honte, se sentent indigne, avili, et en aucun cas vainqueur de cette bataille.
  • Sur la femelle jaguar que le héros vient de tuer
  • Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepúlveda, éd. Points Seuil, 1992  (ISBN 9782020239301), p. 120


L'Ombre de ce que nous avons été, 2009

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Ne fais jamais confiance à la mémoire, car elle est toujours de notre côté ; elle enjolive l’atrocité, adoucit l’amertume, met de la lumière là où régnaient les ombres. Elle a toujours une propension à la fiction.
  • L'Ombre de ce que nous avons été, Luis Sepúlveda (trad. Bertille Hausberg), éd. Métaillé, 2009, p. 143