Aller au contenu

Le Ministère du futur

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Kim Stanley Robinson en 2007.

Le Ministère du futur est un roman de science-fiction américain paru de l'écrivain américain Kim Stanley Robinson paru en 2020.

Citations

[modifier]
De plus, ce nouvel organe est chargé de défendre toutes les créatures vivantes présentes et à venir qui sont dans l'incapacité de s'exprimer par elles-mêmes, en promouvant leur statut légal et leur protection physique.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 22


Cette canicule effroyable avait fait plus de victimes que la Première Guerre mondiale, mais en une semaine et dans une seule région du monde. Cette souillure ne s'effacerait jamais de l'histoire de l'humanité.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 29


Pendant un certain temps, il sembla que cette grande canicule était destinée à connaître le même sort que les fusillades de masse aux États-Unis : un crime déploré par tous, puis vite oublié ou remplacé par l'occurrence suivante, jusqu'à ce que la répétition finisse par instaurer une forme de normalité. Cette catastrophe, la pire semaine de l'histoire de l'humanité, était-elle appelé à suivre le même chemin ? Après tout, combien de temps resterait-elle « la pire semaine » ? Et que pouvait-on y faire ? « Plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme » : le vieil adage prenait un sens de plus en plus littéral.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 31


Jurgen : […] Personne ne peut payer des primes assez élevées pour couvrir les remboursements [des degâts occasionnés par le dérèglement climatique]. A cause du manque de visibilité, les réassureurs refusent de couvrir les catastrophes écologiques, comme ils refusaient déjà de couvrir les situations de guerre ou les troubles civils. Donc c'est la mort de l'assurance. Tout le monde exposé aux risques sans être assuré. Les États deviennent les payeurs de dernier recours, mais la plupart croulent sous les dettes et les réassureurs font partie de leurs créanciers. Impossible d'aller plus loin sans entamer la confiance en l'argent. Tout le système est au bord de l'effondrement.
Mary : Quel type d'effondrement ?
Jurgen : Celui ou l'argent ne vaut plus rien.
Silence dans la salle. Jürgen ajoute que c'est bien pourquoi les réassureurs veulent atténuer le dérèglement climatique : ils ne peuvent pas indemniser la fin du monde ! Ça ne fait rire personne.

  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 60-61


Si les gens mentent, c'est qu'ils se savent en tort. Mais s'il y a vraiment des sources d'émissions inconnues, peut-être causées par la chaleur déjà accumulée, c'est encore pire. Donc il faut espérer que les gens mentent.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 96


Dick : […] Mettons que quelqu'un nous demande dix millions pour financer un projet qui va sauver un milliard de personnes dans deux cents ans. Un milliard de personnes, ça vaut son pesant de dollars si l'on considère la valeur moyenne que les compagnies d'assurances attribuent à une vie humaine. Mais en appliquant le taux d'actualisation de 0,9, cette belle somme ne vaut plus que cinq millions de dollars aujourd'hui. Allons-nous dépenser dix millions pour sauver ce qui n'en vaut que cinq ? Bien sûr que non. […] Il n'y a aucune justification éthique à l'actualisation, qui ne sert qu'à nous simplifier la vie. Beaucoup d'économistes l'ont clamé haut et fort. Robert Solow a dit qu'il fallait travailler avec un taux nul. Roy Harrods, lui, affirmait que l'actualisation n'était qu'un joli nom donné à notre rapacité. Frank Ramsey la considérait comme moralement indéfendable. D'après lui, on ne l'utilise que par manque d'imagination.
Mary : Mais on l'utilise quand même.
Dick : Ouais. On piétine les générations futures.
Mary : Facile puisqu'elles ne sont pas là pour se défendre.

  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 136-137


Le paradoxe de Jevons énonce qu'une meilleure efficacité dans l'usage d'une ressource entraîne une augmentation et non une baisse de l'exploitation de cette ressource. […]

Le paradoxe est visible dans toute l'histoire des innovations technologiques. Moins d'essences consommée par les moteurs de voiture, donc plus de kilomètres parcourus. Ordinateurs plus rapides donc plus de temps sur les écrans. […] Il est dès lors très naïf de croire que les progrès technologiques vont, à eux seuls, limiter l'impact de la croissance et réduire le poids qui pèse sur la biosphère.

Pourtant, nombreux sont ceux qui affichent une telle naïveté.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 167


L'efficacité a été créée pour mesurer des résultats considérés à l'avance comme positifs […].

Un examen des archives historiques, ainsi que des exemples de raisonnements par l'absurde telle la Modeste proposition de Jonathan Swift, devraient prouver à l'évidence que l'efficacité est devenue malsaine pour l'humanité. […]. Il existe clairement une bonne et une mauvaise efficacité, comme il y une bonne et une mauvaise inefficacité. […].

La prévention en termes de santé économise d'énormes dépenses médicales futures, c'est de la bonne efficacité. […]. Tandis que les méandres d'une rivière formant une vaste plaine inondable se range dans la bonne inefficacité.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 167-168


L'économie est une méthode visant à optimiser diverses fonctions objectifs soumises à contraintes, alors le changement tant attendu doit être celui de ces « fonctions objectifs ». Remplacer la recherche de profit par la santé de la biosphère changerait bien des choses. Cela permettrait de remettre l'économie à sa place, de parler enfin d'économie politique. Pourquoi faisons-nous ceci ou cela ? Que voulons-nous vraiment ? Qu'est-ce qui est juste ? Comment vivre au mieux, ensemble, sur cette planète ? Les sciences économiques telles que nous les connaissons ne répondent à aucune de ces questions. Car ce n'est pas leur rôle. Demandons-nous à notre calculatrice quoi faire de notre vie ? Non. C'est à nous seuls de trouver notre chemin.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 169


Lesdits gouvernements n'avaient alors comme choix que de lancer policiers et militaires à l'assaut de leurs propres citoyens, ou alors d'attendre parfois pendant des mois que les occupations s'étiolent, ou alors de répondre aux revendications. Grand temps de dissoudre le peuple et d'en élire un autre, comme disait Brecht avec malice !
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 285


Il y aura toujours de sales enflures, rétorqua-t-elle méchamment.
Concentre-toi sur ceux qui font le bien. Ils sont beaucoup plus nombreux.

  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 294


C'était, il fallait bien l'admettre, le seule véritable religion mondiale : la croissance. Une sorte de nécessité existentielle, comme si la civilisation était un cancer lancé dans une délirante expansion mortifère.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 340


On a offert des récompenses pour de bonnes photos d'animaux prises la nuit : une nouvelle sorte de chasse qui nécessitait des bêtes vivantes plutôt que mortes. […] Sous réserve de ne pas faire trop de vagues à Washington, où se massaient force connards braillant leur droit divin de tirer sur tout ce qui bouge, la création des corridors se passait plutôt bien.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 355


Pas de théorie du complot, par pitié ! Les complotistes sont tellement ennuyeux. Comme si le secret donnait un sens aux idées !
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 398


Mary soupira. [es banquiers] ne seraient jamais à l'origine du moindre changement. Ce n'était pas dans leur ADN, ni individuellement ni comme institution.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 410


Puisqu'il n'existait qu'une seule biosphère et que la bonne marche de celle-ci était indispensable à la survie de l'humanité, sa valeur tendait vers l'infini: comparer le coût du sauvetage de la biosphère à celui de sa perte n'avait aucun sens. Ce qui permettait d'affirmer que la macroéconomie pataugeait dans la confusion depuis au moins le début du siècle, voire depuis sa création, et apparaissait désormais comme la pseudo-science quelle avait toujours été.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 414


Parvenir à résorber les biais cognitifs de l'humanité serait sans aucun doute le plus bel exploit de la science moderne, si un tel objectif s'avérait atteignable. Un obstacle colossal qui, surmonté, ouvrirait les portes d'un monde meilleur.
  • Le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson (trad. Claude Mamier), éd. Bragelonne, 2024  (ISBN 9791028118723), p. 495


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :