Joyce Carol Oates
Apparence
Joyce Carol Oates, née 16 juin 1938 à Lockport dans l'État de New York, est une femme de lettres américaine, à la fois poétesse, romancière, nouvelliste, dramaturge et essayiste. Elle a également publié plusieurs romans policiers sous les pseudonymes Rosamond Smith et Lauren Kelly.
Marya, une vie
[modifier]Ce fut une nuit de rêves chaotiques entrecoupée de voix inconnues, où la pluie tambourinait sur le toit goudronné. Avant de s'éveiller Marya vit entre ses paupières la forme vacillante de sa mère dans l’embrasure de la porte ; elle entendait un chuchotement rauque — pas de mots distincts, seulement des sons. La respiration sifflante de colère de sa mère. Les sanglots. Les quintes de toux.
- Incipit.
- Marya, une vie (1988), Joyce Carol Oates (trad. Anne Rabinovitch), éd. Stock, coll. « La cosmopolite », 2012 (ISBN 978-2-234-07114-8), p. 11
Les Chutes
[modifier]A ce moment-là inconnu, anonyme, l'individu qui devait se jeter dans les Horseshoe Falls apparut au gardien du pont suspendu de Goat Island vers 6h15 du matin. Il serait le premier visiteur de la journée.
Si j'ai compris tout de suite ? Pas vraiment. Mais avec le recul, oui, j'aurais dû savoir. J'aurais peut-être pu le sauver.
- Incipit.
- Les Chutes, Joyce Carol Oates (trad. Claude Seban), éd. Philippe Rey, 2005 (ISBN 2-84876-034-6), p. 17
Journal 1973-1982
[modifier]Tous les écrivains se considèrent-ils secrètement comme des « génies »… ou avons-nous tous le sentiment secret que nous ne savons absolument rien…
- Écrit le 18 mai 1977.
- Journal 1973-1982, Joyce Carol Oates (trad. Claude Seban), éd. Philippe Rey, 2009 (ISBN 978-2-84876-139-8), p. 213
Une nouvelle très agréable, hier, et totalement inattendue, je dois dire: j'ai été élue membre de l'American Academy of Arts and Letters.… C'était agréable. Cela m'a donné le sentiment de ne pas être tout à fait… ai-je envie de dire une ratée ?… non, pas vraiment : ce n'est guère ainsi que je me considère. Mais… Cela m'a donné le sentiment d'être moins donquichottesque, disons. Oui, c'est cela.
- Écrit le 13 janvier 1978.
- Journal 1973-1982, Joyce Carol Oates (trad. Claude Seban), éd. Philippe Rey, 2009 (ISBN 978-2-84876-139-8), p. 241
Paysage perdu
[modifier]Ma perception de la masculinité, fondée uniquement et certainement injustement sur mon père, Fred Oates, est que l'homme, plus que la femme, est enclin à l'impatience.
- Tiré du chapitre Promenade du dimanche.
- Paysage perdu, Joyce Carol Oates (trad. Claude Seban), éd. Philippe Rey, 2017 (ISBN 978-2-84876-617-1), p. 95
Au Bon Pasteur, les fidèles ressemblaient à des zombies : le regard vitreux, indifférents, abrutis d'ennui. Sans nul doute, comme ma mère l'avait insinué un jour, la messe du dimanche matin offrait un moment de repos aux épouses et aux mères.
- Tiré du chapitre « Où Dieu est-il parti ? ».
- Paysage perdu, Joyce Carol Oates (trad. Claude Seban), éd. Philippe Rey, 2017 (ISBN 978-2-84876-617-1), p. 158