Jeanne (roman)
Apparence
Jeanne est un roman publié par l'écrivaine française George Sand en 1844, d'abord sous forme de feuilleton dans le journal Le Constitutionnel, puis en volume. Situé dans la Creuse, il a pour personnage principal une jeune paysanne très attachée aux légendes locales et à laquelle trois messieurs de la ville s'intéressent à divers degrés. Accueilli par des avis très partagés des critiques dans la presse littéraire, Jeanne est néanmoins apprécié par plusieurs écrivains en France et ailleurs, et il est remarqué par le critique Sainte-Beuve comme le premier roman de George Sand à s'intéresser au monde paysan, quelques années avant ses « romans champêtres » comme La Mare au diable ou La Petite Fadette.
Citations
[modifier]Ce but, le but du roman, c'est de peindre l'homme ; et, qu'on le prenne dans un milieu ou dans l'autre, aux prises avec ses idées ou avec ses passions, en lutte contre un monde intérieur qui l'agite, ou contre un monde extérieur qui le secoue, c'est toujours l'homme en proie à toutes les émotions et à toutes les chances de la vie.
- Jeanne (1852), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, Notice, p. 29
Dans les montagnes de la Creuse, en tirant vers le Bourbonnais et le pays de Combraille, au milieu du site le plus pauvre, le plus triste, le plus désert qui soit en France, le plus inconnu aux industriels et aux artistes, vous voudrez bien remarquer, si vous y passez jamais, une colline haute et nue, couronnée de quelques roches qui ne frapperaient guère votre attention, sans l'avertissement que je vais vous donner.
- Première phrase du roman.
- Jeanne (1844), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, Prologue, p. 33
La véritable beauté est toujours chaste et inspire un respect involontaire.
- Jeanne (1844), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, Prologue, p. 41
Vous autres savants, vous avez vos idées, et nous avons les nôtres. Nous sommes simples, je le veux bien, mais nous voyons aux champs, où nous vivons de jour et de nuit, des choses que vous ne voyez pas et que vous ne connaîtrez jamais.
- Jeanne à Léon Marsillat.
- Jeanne (1844), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, chapitre XVI, p. 190
Je hais la superstition, et déplore l'erreur grossière, sous quelque forme qu'elles se présentent. Je ne laisse jamais échapper l'occasion de m'en moquer, et je crois que c'est un devoir à remplir envers ces gens simples, qui seront peut-être nos égaux le jour où nous voudrons les éclairer, au lieu de les tenir dans les ténèbres de l'abrutissement.
- Léon Marsillat à Guillaume de Boussac, dans une conversation sur l'attitude à adopter au sujet des croyances paysannes.
- Jeanne (1844), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, chapitre XVI, p. 190
Il entre dans les idées de votre caste de perpétuer l'ignorance chez les pauvres, afin d'y perpétuer la soumission.
- Léon Marsillat à Guillaume de Boussac.
- Jeanne (1844), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, chapitre XVI, p. 190
Mais les esprits qui se contentent d'une certaine portion, étroite et distincte, de la vérité acquise, auront toujours, dans la discussion, beaucoup d'avantage apparent sur ceux qui cherchent dans l'inconnu une vérité plus vaste et plus idéale.
- Jeanne (1844), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, chapitre XVI, p. 191
On se trompe ainsi : on prend pour de l'attachement ce qui n'est que l'émotion du désir, et on traite de froideur ce qui est la sérénité d'une affection à toute épreuve.
- Jeanne (1844), George Sand, éd. Presses universitaires de Grenoble, 1978, chapitre XVIII, p. 206