Jean-Pierre Le Goff
Jean-Pierre Le Goff, né en 1949, est un philosophe, écrivain et sociologue français
Citations
[modifier]Les grands discours généraux sur la lutte contre la xénophobie, l'islamophobie, le racisme…, les leçons de morale données aux peuples européens qui craignent de voir à terme leur pays et leur culture s'en aller à vau l'eau n'y changeront rien. L'accord passé avec la Turquie d'Erdogan restera dans les annales comme un marchandage déshonorant impliquant des milliards d'euros, la possible dispense de visas d'entrée en Europe pour les citoyens turcs, la reprise des promesses de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne…
- « Jean Pierre Le Goff, L'impuissance politique est enrobée dans les bons sentiments », Alexandre Devecchio, Le Figaro Vox, 25 mars 2016 (lire en ligne)
En octobre 2015 au Zénith à Strasbourg, les partisans d'Erdogan vivant en Europe, hommes et femmes séparés, après une prière collective menée par un iman venu de Turquie, ont écouté et applaudi à tout rompre son discours guerrier contres ses opposants et ses propos méprisant sur l'Europe dénoncée et huée par la salle parce qu'elle prétendrait donner des leçons. L'Europe serait affectée par la xénophobie, l'islamophobie et le racisme, tandis que la Turquie serait le « défenseur de la vraie civilisation ». De tels propos tenus en France et sur le sol européen auraient provoqué l'indignation et la réprimande en d'autres temps. Comment ne pas se sentir humilié et continuer de croire à l'Europe quand la France et les autres pays européens ont largement fait silence face à de tels propos ?
- « Jean Pierre Le Goff, L'impuissance politique est enrobée dans les bons sentiments », Alexandre Devecchio, Le Figaro Vox, 25 mars 2016 (lire en ligne)
La présidence de François Hollande représente le summum du pouvoir incohérent et informe qui ne date pas d'aujourd'hui. La façon dont on prépare et multiplie les lois, dont on avance et on recule au gré des pressions des uns et des autres, pour aboutir à des « synthèses » alambiquées qui finissent par mécontenter tout le monde constitue une sorte de modèle-type d'une « gouvernance » post-moderne qui navigue à courte vue au gré des évolutions, des événements et des groupes de pression. La concertation, la démocratie participative, la recherche d'un compromis acceptable… ont bon dos pour masquer l'absence de tout projet clair et cohérent.
- « Jean Pierre Le Goff, L'impuissance politique est enrobée dans les bons sentiments », Alexandre Devecchio, Le Figaro Vox, 25 mars 2016 (lire en ligne)
Au nom de la lutte contre l'islamophobie, tout un courant intellectuel gauchisant a pris le relais accusant la République, la laïcité et notre propre histoire de tous les maux, renforçant le sentiment victimaire et le ressentiment existant chez une partie de nos compatriotes musulmans. Une police de la pensée et de la parole a accusé systématiquement nombre d'intellectuels et de journalistes d'« islamophobie », faisant pression et rendant plus difficile toute critique, toute réflexion et débat sur l'islam et son adaptation difficile à la civilisation européenne, réflexion et débat indispensables à son intégration. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, on paie une politique de l'autruche qui ne date pas d'aujourd'hui alliée à une mentalité angélique et pacifique qui dénie le choc des cultures et des civilisations, et ne veut pas avoir d'ennemis. Malgré tous les efforts des bien-pensants pour dénier ou sous-estimer ces problèmes, il est plus difficile aujourd'hui de « remettre le couvercle » sur ces questions comme on l'a fait depuis des années.
- « Jean Pierre Le Goff, L'impuissance politique est enrobée dans les bons sentiments », Alexandre Devecchio, Le Figaro Vox, 25 mars 2016 (lire en ligne)
De jeunes conservateurs de droite réaffirment aujourd'hui l'importance de l'autorité et de la transmission d'un héritage contre la fuite en avant moderniste. C'est très bien pour soulever la chape de plomb du politiquement correct de gauche. Mais attention à la critique sommaire de Mai 68 et de la modernité.
- « En mai 68, la question de la limite ne se pose pas », Jean-Pierre Le Goff, Limite, nº hors série, 2018 (ISBN 978-2-36526-196-8), p. 13
Il y a un débat légitime sur la notion de progrès et de limite. Je suis pour un progrès qui intègre la limite, mais encore s'agit-il de savoir à partir de quelle conception de l'homme et de la société. Le problème n'est pas la Technique érigée en principe métaphysique. Je préfère Ellul à Heidegger dans la mesure où Ellul, à sa façon, mène une réflexion éthique. Mais dans tous les cas, j'aime beaucoup cette phrase de Raymond Aron : « La société de consommation devient le monstre à combattre par ceux-là mêmes qui en possèdent les bienfaits. »
- « En mai 68, la question de la limite ne se pose pas », Jean-Pierre Le Goff, Limite, nº hors série, 2018 (ISBN 978-2-36526-196-8), p. 13