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Jacques Bouveresse

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Jacques Bouveresse (2009).

Jacques Bouveresse, né en 1940 et mort en 2021, est un philosophe français.


Citations

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Le philosophe et le réel, 1998

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Il y a deux manières fondamentales antithétiques et inconciliables de concevoir la philosophie. On peut la voir comme une activité de construction théorique qui, nécessairement, se situe plus ou moins dans la continuité de celle de la science et qui ne se distingue de celle-ci que par une généralité et une abstraction plus grande, ou bien comme une activité ou un exercice qu'on entreprend d'abord sur soi-même, qui porte sur la façon dont on voit le monde et sur ce qu'on en attend, un travail d'analyse et de réforme de soi, qu'on peut éventuellement aider les autres à réaliser sur eux-mêmes, mais que chacun doit entreprendre pour soi.
  • Le philosophe et le réel, Jacques Bouveresse, éd. Hachette Littératures, 1998, p. 31


La physique est un coupe-gorge pour les imprudents qui s'y risquent insuffisamment armés ; hier Schelling et Goethe, aujourd'hui Bergson
  • Marcel Boll
  • Prodiges et vertiges de l’analogie, Jacques Bouveresse, éd. Éditions Raisons d’agir, 1999, p. 31


Essais II, 2001

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En d’autres termes, on a affaire à des philosophes dont la démarche constitue une atteinte inadmissible à la dignité de la pensée et de l’être humain en général, et qui peuvent être soupçonnés de préparer tout simplement le goulag intellectuel ou un retour à une forme de barbarie préphilosophique.
  • Essais II, l’époque, la mode, la morale, la satire, Jacques Bouveresse, éd. Agone, 2001, chap. Avant-propos, p. 7


En parlant, comme je le fais ici, de la confrontation entre le rationalisme et l’irrationalisme, j’ai, il est vrai, l’impression de renvoyer un peu à la préhistoire. Il n’y a plus guère aujourd’hui de philosophe qui ne se réclame pas à nouveau, sinon du contenu, du moins de l’esprit de la philosophie des Lumières, des idéaux universalistes qu’elle incarne et des principes et des valeurs de la démocratie libérale, qui étaient naguère encore considérés avec la plus grande méfiance et sont acceptés aujourd’hui comme une évidence que même la philosophie ne peut plus se permettre de questionner sérieusement.
  • Essais II, l’époque, la mode, la morale, la satire, Jacques Bouveresse, éd. Agone, 2001, chap. Avant-propos, p. 8


Quand on constate, par exemple, que les chefs d’entreprise deviennent philosophes et que les philosophes peuvent devenir chefs d’entreprise, il est tentant de croire que tout le monde fait finalement la même chose par des voies qui sont simplement un peu différentes et que le problème de la dualité qui était censée exister entre les hommes du réel et les représentants de l’idéal a été ainsi résolu de la façon la plus heureuse qui soit.
  • Essais II, l’époque, la mode, la morale, la satire, Jacques Bouveresse, éd. Agone, 2001, chap. Avant-propos, p. 8


Il n'est plus possible aujourd'hui de rejeter simplement comme faisant partie des lamentations traditionnelles de la pensée réactionnaire l'idée, défendue par Klages, que le but réel de ce qu'on est convenu d'appeler le « progrès » pourrait être, en fin de compte, l'anéantissement pur et simple de la vie sous toutes ses formes.
  • Essais II, l’époque, la mode, la morale, la satire, Jacques Bouveresse, éd. Agone, 2001, p. 12


Essais IV, 2004

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Note de l'éditeur : « Pourquoi pas des philosophes ? » a été publié en 1978 dans la revue Critique, n° 369, p. 97-122.

Quand on songe à ce que sont devenus aujourd’hui, dans le domaine philosophique lui-même, les rapports de la création, de l’édition, de la promotion et de la critique, et à l'empressement avec lequel les journaux de gauche eux-mêmes font la politique du pire — c'est-à-dire acceptent et pratiquent […] le copinage et le favoritisme les plus éhontés —, on se dit qu'il faudrait être encore plus idéaliste et téméraire que Kraus ne l'a été pour s'opposer ouvertement, comme il l'a fait, au pouvoir monstrueux de la presse.
  • Essais IV, Jacques Bouveresse, éd. Agone, 2004, chap. II-Pourquoi pas des philosophes ?, p. 35


Wittgenstein considérait que, « dans la course de la philosophie, gagne celui qui peut courir le plus lentement ; ou : celui qui atteint le but le dernier » ; et il suggérait que « le salut des philosophes entre eux devrait être : “Donnez-vous du temps” [Lass dir Zeit] ».
  • Ludwig Wittgenstein, Remarques mêlées, traduit de l’allemand par Gérard Granel, Flammarion GF, 1984/2002, p. 153.
  • Essais IV, Jacques Bouveresse, éd. Agone, 2004, chap. II-Pourquoi pas des philosophes ?, p. 42


Études de philosophie du langage

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Wittgenstein, dans le Tractatus logico-philosophicus, [...] dit que « toute philosophie est “critique du langage” »[...]. On comprend aisément ce qu’il veut dire. Le sens auquel le Tractatus fournit une critique du langage est, tout compte fait, assez semblable à celui auquel la Critique de la raison pure de Kant constitue une critique de notre pouvoir de connaissance. La critique du langage, au sens auquel Wittgenstein la comprend, est une entreprise qui a pour but de tracer clairement une limite, en l’occurrence, celle qui sépare le dicible et l’indicible.
  • Études de philosophie du langage, Jacques Bouveresse, éd. Collège de France, 2013  (ISBN 9782722601994), chap. Langage et illusion, p. en ligne


Autres citations

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Citations rapportées

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Wittgenstein a souligné à maintes reprises que la distinction intérieur-extérieur ne l’intéressait pas, et précisé que c’était une manière de dire que la philosophie n’a rien à voir avec la psychologie. Mais, en caractérisant la philosophie comme une recherche conceptuelle ou ‘grammaticale’, il a, de façon plus générale, rejeté comme non pertinentes pour ce dont il est question dans le travail du philosophe toutes les philosophies de la conscience et du sujet.
  • Le Mythe de l’intériorité : Expérience, signification et langage privé chez Wittgenstein (Minuit, 1976)
  • « Jacques Bouveresse : (re)découvrez son œuvre en 4 livres », Yann Perreau, Les Inrockuptibles, 14 mai 2021 (lire en ligne)


Citations sur

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Voir aussi

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