Infanticide
Apparence
L'infanticide est le meurtre d'un enfant, généralement un nouveau-né.
Histoire
[modifier]Christophe Regina, « L’infanticide au Siècle des Lumières à Marseille : une affaire de femmes ? », 2010
[modifier]L’infanticide est un crime aux yeux de la société tout comme il peut exprimer pour les femmes une façon d’affirmer la liberté de leur corps, quelles que soient les contraintes morales et physiques induites par un tel geste. Faire le procès des infanticides, ce n’est pas faire le procès des femmes, mais celui d’une liberté estimée intolérable à supporter. En donnant la mort, l’infanticide par la liberté de l’acte exprimé se place au-dessus de l’autorité morale et royale, surclassant les principes sur lesquels s’élabore la stabilité de la société. Si la mère est souveraine de son corps, elle n’est pas la seule à exercer son pouvoir de vie et de mort : en effet, la paternité refoulée est également importante dans l’infanticide. Refus de parentalité et crainte de la honte sociale, voilà ce qui figure au cœur du geste criminel. L’infanticide n’est nullement une violence propre à la femme, mais le mélange à la fois de l’honneur, des contraintes et des sentiments. La mort de l’enfant est davantage le fruit d’une pression sociale que celui du désir d’ôter la vie.
- (fr) « L’infanticide au Siècle des Lumières à Marseille : une affaire de femmes ? », Christophe Regina, La violence : regards croisés sur une réalité plurielle, 2010, p. 285-311 (lire en ligne)
Littérature
[modifier]Franck Bouysse, Né d'aucune femme, 2019
[modifier]Ils ont dit que j'étais folle, mais c'était pas plus vrai à l'époque que maintenant, parce que mon petit il allait mourir de toute façon, et que nous on allait finir par mourir d'une autre manière, il respirait juste, il avait une saloperie dans son corps qui l'empêchait de bouger et de parler, il respirait juste, bon Dieu, c'est pas juste de respirer pour rien, personne pouvait lui venir en aide pour le guérir, personne, à part moi.
- Né d'aucune femme, Franck Bouysse, éd. Le livre de poche, 2020 (ISBN 978-2-253-04480-2), p. 252