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Inès Leonarduzzi

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Ines Leonarduzzi en 2017.

Inès Leonarduzzi, née le à Louviers, est une entrepreneuse française. Elle a fondé et préside l’ONG Digital For The Planet.

Citations

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Réparer le futur, du numérique à l'écologie, 2021

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L'art donne à voir une vision du monde, une autre réalité.


Les technologies numériques sont vectrices de progrès, au même titre que l'art.


Il n'y a pas une si grande distance entre l'art et l'engagement. En fait, il n'y en a pas quasiment. «Beau» et «bien» ont originellement la même racine.


Qu'est-ce que le beau sinon la quête des choses justes ? Et à quoi bon le progrès, si l'on progresse mal ?


La pensée occidentale, issue du rationalisme grec, veut que l'on traite les phénomènes les uns séparés des autres. Preuve en est dans la médecine occidentale, où l'on élucide le problème par la disqualification: on ausculte les parties du corps les unes après les autres pour identifier le problème.


L'écologie actuelle est basée sur la tranformation profonde des façons de penser, de faire, de produire et de consommer. Le passage à l'écologie numérique implique donc des principes opératoires tels que l'économie des ressources, le réemploi, l'utilisation de matériaux à faible impact environnemental, l'invention de nouveaux matériaux, mais aussi l'éducation et l'implication citoyenne, tout comme la législation.


La technologie numérique est d'abord le fruit d'entrailles dans le sol de la planète. 70 matériaux et pas moins de 50 métaux sont nécessaires au fonctionnement de nos appareils. [...] Mais le nœud du problème reste la sollicitation des métaux rares (comme le tentale, le niobium ou le palladium), dont l'extraction contribue au désastre écologique en cours.


Nous sommes habitués à l'idée de l'illimité, du virtuel et de la gratuité. Mais les ressources produites par notre planète, elles, ne sont rien de tout cela, à l'image de ces métaux rares qu'on ne trouve, par définition, qu'en petites quantités.


Le numérique est une invention fabuleuse, mais, en l'état, elle repose sur l'exploitation de matériaux qui détériorent la planète; une planète dont les ressources abiotiques sont épuisables.


Certaines terres rares proviennent de régions africaines sensibles, devenues de véritables zones de guerre. Dans ces régions, on balaie d'un revers de main les droits fondamentaux des hommes, des femmes et des enfants, sans parler de la faune, si bien que l'on appelle désormais les métaux rares qui y sont extraits les « minerais du sang ».


On apprend à l'école que les guerres éclatent pour des raisons idéologiques. C'est très souvent faux. Les guerres éclatent plus généralement pour des enjeux économiques. On trouvera rarement une terre ravagée par la guerre dont les sols, les cours d'eau ou la situation géographique ne représente pas une manne financière.
La radioactivité des minerais contamine les cours d'eau des régions minières, ceux-là mêmes qui alimentent les populations de plusieurs régions du Congo, ainsi que les animaux sauvages ou d'élévage qui y vivent.


Dans 80% des foyers dénués d'eau courante, c'est aux femmes et jeunes filles qu'incombe la tâche de la corvée d'eau.


Pour produire de l'énergie renouvelable, [...] il est nécessaire d'utiliser les ressources non renouvelables. Autrement dit, pour faire du non polluant, il va falloir polluer.


Si les énergies renouvelables émettent peu de CO2, leurs infrastructures en émettent tout au long de leur cycle de vie, de la fabrication au recyclage.


Il faut se dire les choses: on ne sait pas recycler. Ou peut-être ne voulons-nous pas le faire, tout simplement. Dans tous les cas, ce n'est pas culturel et il va falloir que ça change.


Pour moins polluer, il faut non seulement moins produire mais aussi mieux produire.


Si nous réduisons la fréquence et la récurrence de nos achats d'appareils connectés (en nous détachant des injonctions publicitaires et marketing des marques, mais aussi en luttant collectivement contre l'obsolescence programmée), nous contribuerons à une baisse globale de la demande, et alors l'offre s'autorégulera.


Aucun être vivant, animal ou végétal, ne consomme plus qu'il ne peut en produire. [...] Tous les organismes naturels valident cette loi fondamentale de la marge énergétique, même les êtres humains. [...] Nos technologies, elles, ne vérifient pas cette propriété.


Tout se recycle, même les paroles ébréchées d'un vieil homme analphabète.


Il arrive que les enfants surconnectés accusent un retard de langage: ils répondent aux questions par des phrases plus brèves que la moyenne ou s'expriment avec une prosodie particulière, quand ils ne sont pas tout bonnement mutiques, se contentant de hocher la tête pour interragir. Cela entrave la capacité à acquérir le vocabulaire nécessaire.


Il arrive que les enfants, trop exposés aux écrans, soient toujours plus attirés par ces derniers. On observe alors chez eux un manque d'intérêt pour les jeux traditionnels mais aussi des difficultés à établir des relations avec les autres enfants.


Les outils numériques produisent des phénomènes d'addiction parfois plus forts que certaines drogues.
Si la manière dont on utilise Internet affecte nos capacités de concentration, il y a encore plus étonnant: l'exposition passive aux écrans suffirait à s'exposer à des déficiences cognitives. On parle alors de « dilution du cerveau ».
On tombe aveuglément amoureux des technologies numériques sans se soucier un instant de leurs effets nocifs sur nos capacités cognitives, particulièrement parce que nous sommes fascinés - justement - par leur intelligence.
Les machines ne peuvent dépasser les humains que dans des contextes comparables à celui-ci, c'est-à-dire des systèmes fermés, où il ne s'agit que d'atteindre un but extrêmement précis avec des règles données. Nous, nous pouvons bien plus.
L'intelligence est un des derniers mystères à résoudre.
En science, on ne prouve jamais rien. On ne fait que déconstruire, réfuter. Et si une hypothèse scientifique que l'on peut réfuter tient l'épreuve du temps, alors on parle d'une théorie.
Internet nous donne cette impression fabuleuse d'être ensemble. Mais en réalité, embués dans une absorbation d'informations constante et hypnotisés par nos écrans, on s'isole plus qu'autre chose: on devient des « isolés connectés ».
Quand la logique d'une action échappe à l'entendement, suivez la trajectoire de l'argent. Tout devient alors limpide.
Si les climatosceptiques se donnent autant de mal pour nuire à l'écologie, c'est parce qu'ils ont beaucoup plus à gagner avec une planète malade.
Avoir une vision, c'est parler des idées plus larges que l'immédiat.
Il existe une part de sacré dans l'écologie; celle qui intimement liée à la nature. Mais l'écologie doit rester une science, un outil pour le progrès.
Le risque de l'écologie est qu'elle devienne dogmatique, une religion enfermée sur elle-même, gardée par ses croyances.
C'est en cessant de se penser le centre du monde que nous accomplissons les choses les plus durables.


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