Garry Kasparov
Apparence
Garry (ou Garri ou Gary) Kimovitch Kasparov (en russe : Гарри Кимович Каспаров), né le 13 avril 1963 à Bakou (RSS d'Azerbaïdjan, URSS), est un joueur d'échecs soviétique puis russe. En exil depuis 2013, il a acquis la nationalité croate en 2014 et vit aujourd'hui à New York.
Citations
[modifier]How Life Imitates Chess, 2007
[modifier]Après une vie passée à analyser le jeu d'échecs et à comparer les capacités des ordinateurs aux capacités du cerveau humain, je me suis souvent demandé : d'où vient notre réussite ? La réponse est la synthèse, l'aptitude à combiner la créativité et le calcul, l'art et la science, en un tout bien plus grand que la somme de ses parties. Les échecs sont un nexus cognitif unique, un lieu où l'art et la science s'assemblent dans l'esprit humain, et sont ensuite raffinés et améliorés par l'expérience.
- (en) Having spent a lifetime analyzing the game of chess and comparing the capacity of computers to the capacity of the human brain, I've often wondered, where does our success come from? The answer is synthesis, the ability to combine creativity and calculation, art and science, into a whole that is much greater than the sum of its parts. Chess is a unique cognitive nexus, a place where art and science come together in the human mind, and are then refined and improved by experience.
- How Life Imitates Chess, Garry Kasparov (trad. Wikiquote), éd. William Heinemann Ltd., 2007, Opening Gambit, Why Chess?, p. 4
Ça ne suffit pas d'avoir du talent. Ça ne suffit pas de travailler dur et d'étudier tard la nuit. Vous devez aussi acquérir la conscience intime des méthodes que vous utilisez pour parvenir à vos décisions.
- (en) It's not enough to be talented. It's not enough to work hard and to study late into the night. You must also become intimately aware of the methods you use to reach your decisions.
- How Life Imitates Chess, Garry Kasparov (trad. Wikiquote), éd. William Heinemann Ltd., 2007, Part I, Chapter 1, The Lesson, p. 14
Caïssa, la déesse des échecs, m'a puni pour mon jeu conservateur, pour avoir trahi ma nature.
- (en) Caissa, the goddess of chess, had punished me for my conservative play, for betraying my nature.
- How Life Imitates Chess, Garry Kasparov (trad. Wikiquote), éd. William Heinemann Ltd., 2007, Part III, Chapter 15, Crisis Point, p. 188
Propos publics
[modifier]Sous les fanfares libérales, le régime ne fait que se durcir.
- « Contre Poutine, Kasparov fonde Solidarnost », Garry Kasparov, cité par Lorraine Millot, Libération, 15 décembre 2008 (lire en ligne)
Notre but est le démantèlement de ce régime qui couvre le pays de honte.
- Durant une manifestation de l'opposition russe à Vladimir Poutine en novembre 2007.
- « Kasparov condamné à cinq jours de prison après une manif anti-Poutine », Garry Kasparov, cité par l'Agence France Presse, Libération, 24 novembre 2007 (lire en ligne)
On ne peut parler ici de justice. Le pouvoir essaie simplement de faire peur aux gens. J'appelle tous nos partisans à ne pas céder à la peur.
- Au sujet de son arrestation après une manifestation de l'opposition russe à Poutine en 2007.
- « Kasparov condamné à cinq jours de prison après une manif anti-Poutine », Garry Kasparov, cité par l'Agence France Presse, Libération, 24 novembre 2007 (lire en ligne)
Les échecs ne sont pas un jeu fait pour les dictateurs, pour de multiples raisons. Un, ils sont transparents. C'est toutes les informations à 100% disponibles donc vous savez exactement ce que vous avez, vous savez exactement ce qu'a votre adversaire. Vous ne savez pas ce qu'il ou elle pense, mais vous savez sans le moindre doute quelles sortes de ressources votre adversaire peut utiliser pour vous frapper, pour endommager votre position. Aussi, les échecs sont en bonne partie un jeu de stratégie donc vous devez raisonner sur le long terme. Les dictateurs ne pensent pas sur le long terme. Les dictateurs, en particulier ceux qui sont au pouvoir depuis aussi longtemps que l'est Poutine, ils doivent travailler en mode survie. Parce que tout tourne autour du jour d'aujourd'hui, peut-être de demain matin. Tout ce qui nous aide à survivre est bon. Parce que dès que le dictateur raisonnera sur le long terme, il manquera nécessairement des gens de son propre entourage en train de le frapper dans le dos. Le jeu qui définit beaucoup mieux les dictateurs est le poker, parce qu'il tourne autour du bluff. Peu importe que vous ayez une main forte ou une main faible. Vous pouvez avoir une main faible, mais si vous êtes à l'aise pour bluffer, faire grimper les enjeux, et si vous savez lire votre adversaire.
- (en) [C]hess is not a game for dictators for numerous reasons. One, it's transparent. It’s all information hundred percent available so you know exactly what you have, you know exactly what your opponent has. You don’t know what he or she is thinking, but you definitely know what kind of resources your opponent can use to hurt you, to damage your position. Also, chess is very much a strategic game so you have to think long-term. Dictators don’t think long-term. Dictators, especially who are in power for so long as Putin is, they have to work on the survival mode. Because it’s all about today, maybe tomorrow morning. Everything that helps us survive is good. Because the moment the dictator thinks long-term, he’ll definitely miss guys from his own entourage hitting him in his own back. The game that defines dictators much better is poker because it’s about bluffs. It doesn’t matter whether you have a strong hand or weak hand. You can have a weak hand, but if you’re comfortable bluffing, raising stakes, and if you can read your opponent.
- « Garry Kasparov II », Garry Kasparov (propos recueillis par Bill Kristol), Conversations with Bill Kristol, 24 avril 2016 (lire en ligne)
Le pouvoir a peur parce que nous n'avons plus peur.
- Durant les manifestations contre Vladimir Poutine en décembre 2011.
- « Quand la Russie se mutine contre Poutine », Garry Kasparov, cité par Veronika Dorman, Libération, 26 décembre 2011 (lire en ligne)
En 1989, lors de la chute du communisme, ou encore en 1990-1991, avec Gorbatchev et Eltsine, au moment de la fin de l’URSS, personne n’aurait imaginé, et surtout pas moi, que nous assisterions un jour au retour du KGB, de la police politique et des opérations secrètes. Et pourtant, c’est précisément cela, la Russie d’aujourd’hui. C’est une dictature.
- « Depuis New York, Garry Kasparov veut faire échec et mat à Poutine », Garry Kasparov, cité par Frédéric Martel, Slate, 29 mai 2016 (lire en ligne)
C’est le KGB qui gouverne. Poutine est un ancien responsable du KGB et nous sommes revenus au point de départ, comme si la chute du communisme n’avait jamais eu lieu.
- « Depuis New York, Garry Kasparov veut faire échec et mat à Poutine », Garry Kasparov, cité par Frédéric Martel, Slate, 29 mai 2016 (lire en ligne)
Je n’ai commis aucun crime. Je suis seulement menacé pour ma liberté de parole parce que je critique Poutine.
- « Depuis New York, Garry Kasparov veut faire échec et mat à Poutine », Garry Kasparov, cité par Frédéric Martel, Slate, 29 mai 2016 (lire en ligne)
Poutine a très vite penché du côté de la dictature.
- « Depuis New York, Garry Kasparov veut faire échec et mat à Poutine », Garry Kasparov, cité par Frédéric Martel, Slate, 29 mai 2016 (lire en ligne)
Personne ne nous a écoutés. Les Américains, les Européens ont préféré continuer à dialoguer avec Poutine plutôt que de se rendre compte de la dictature qui se mettait en place. Business as usual!
- « Depuis New York, Garry Kasparov veut faire échec et mat à Poutine », Garry Kasparov, cité par Frédéric Martel, Slate, 29 mai 2016 (lire en ligne)
Le Front national veut détruire l’Europe. L’extrême droite sait très bien ce qu’elle veut faire en France. Et Poutine le sait aussi. Il aide. Il connaît ses alliés en Europe.
- « Depuis New York, Garry Kasparov veut faire échec et mat à Poutine », Garry Kasparov, cité par Frédéric Martel, Slate, 29 mai 2016 (lire en ligne)
Poutine ne croit pas aux élections. Il ne quittera jamais le pouvoir. C’est un dictateur. Il est président pour la vie.
- « Depuis New York, Garry Kasparov veut faire échec et mat à Poutine », Garry Kasparov, cité par Frédéric Martel, Slate, 29 mai 2016 (lire en ligne)