Félix Fénéon
Félix Fénéon est un critique d'art, journaliste et directeur de revues français, né à Turin (Italie) le 22 juin 1861 et mort à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine, France) le 29 février 1944.
Nouvelles en trois lignes
[modifier]- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 12
- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 22
- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 34
- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 39
- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 43
- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 13
- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 41
- Nouvelles en trois lignes (1948), Félix Fénéon, éd. Mercure de France, 1998, p. 41
- Citation choisie pour le 15 juillet 2009.
Interrogatoire de Fénéon lors du procès des Trentes
[modifier]— Êtes vous un anarchiste, M. Fénéon ?
— Je suis un Bourguignon né à Turin.
— Vous étiez aussi l'ami intime d'un autre anarchiste étranger, Kampfmeyer?.
— Oh, intime, ces mots sont trop forts. Du reste, Kampfmeyer ne parlant qu'allemand, et moi le français, nos conversations ne pouvaient pas être bien dangereuses. (Rires.)
— À l'instruction, vous avez refusé de donner des renseignements sur Matha et sur Ortiz.
— Je me souciais de ne rien dire qui pût les compromettre. J'agirais de même à votre égard, monsieur le Président, si le cas se présentait.
— Il est établi que vous vous entouriez de Cohen et d'Ortiz.
— Pour entourer quelqu'un, il faut au moins trois personnes. (Explosion de rires.)
— On vous a vu causer avec des anarchistes derrière un réverbère.
— Pouvez-vous me dire, monsieur le Président, où ça se trouve derrière un réverbère ? (Rires forts et prolongés. Le président fait un rappel à l'ordre.)
— On a trouvé dans votre bureau, au ministère de la Guerre, onze détonateurs et un flacon de mercure. D'où venaient-ils ?
— Mon père était mort depuis peu de temps. C'est dans un seau à charbon qu'au moment du déménagement j'ai trouvé ces tubes que je ne savais pas être des détonateurs.
— Interrogée pendant l'instruction, votre mère a déclaré que votre père les avait trouvés dans la rue.
— Cela se peut bien.
— Cela ne se peut pas. On ne trouve pas de détonateurs dans la rue.
— Le juge d'instruction m'a demandé comment il se faisait qu'au lieu de les emporter au ministère, je n'eusse pas jeté ces tubes par la fenêtre. Cela démontre bien qu'on pouvait les trouver sur la voie publique. (Rires.)
— Votre père n'aurait pas gardé ces objets. Il était employé à la Banque de France et l'on ne voit pas ce qu'il pouvait en faire.
— Je ne pense pas en effet qu'il dût s'en servir, pas plus que son fils, qui était employé au ministère de la Guerre.
— Voici un flacon de mercure que l'on a trouvé également dans votre bureau. Le reconnaissez-vous ?
— C'est un flacon semblable, en effet. Je n'y attache pas l'ombre d'une importance.
— Vous savez que le mercure sert à confectionner un dangereux explosif, le fulminate de mercure].
— Il sert également à confectionner des thermomètres, baromètres, et autres instruments. (Rires)
- Art et anarchie dans le Paris fin de siècle, Joan Halperin, Félix Fénéon, éd. Gallimard, 1991, p. 321-326