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En plein délire scolaire

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

En plein délire scolaire est un essai de Jacques Capelovici dénonçant, dès 1984, les aberrations de l'enseignement scolaire français et fustigeant, par la même occasion les innombrables malfaçons.

Il existe une fiche de références pour cette œuvre :
En plein délire scolaire.

Citations

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Chapitre 1.– Le sabotage de l'enseignement primaire

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L'enseignement est une chose trop sérieuse pour être confiée à des incapables qui, perdant de vue le but recherché, accumulent sans sourciller les mesures absurdes, incohérentes et contradictoires dont ils sont bien les seuls à ignorer les effets pernicieux.
  • Explication de la démarche de l'auteur


Les ravages de la méthode globale n'ont pas été constatés et dénoncés hier matin et que les gens lucides en sont conscients depuis belle lurette, ce qui aggrave considérablement la culpabilité des autorités dites « compétentes » qui, pendant tout ce temps, se sont réfugiées dans l'indifférence et l'immobilisme.


Bref, au royaume d'Absurdie, le « fait du prince » triomphe dans toute sa plendeur
  • Dénonçant l'autoritarisme de quelque tyranneau local imposant la méthode globale.


Mes propres connaissances en matière de langues orales et écrites n'ayant, Dieu merci, strictement rien à envier aux leurs, je n'hésite pas à proclamer bien haut que, en raison de leur caractère particulier, le chinois, le japonais et le… français sont les trois langues au monde qui se prêtent le moins à la lecture globale, et que des despotes et autres faux intellectuels de cet acabit trahissent la confiance des usagers quand ils se livrent par pure sottise à une gigantesque entreprise de sabotage dont les désastreux effets sautent aux yeux de quiconque est doué d'un minimum de bon sens.


La souplesse de la main étant le fruit d'une longue patience, il saute aux yeux que ce prétendu apprentissage est beaucoup trop hâtif et que, une fois encore, les responsables des programmes n'ont pas été à la hauteur de leur tâche.
  • Sur la négligence de l'écriture dans les programmes scolaires.


Les raisons de ce massacre, qui constitue une des plaies de l'enseignement français actuel, sont multiples et variées : à un apprentissage défectueux de la lecture et de l'écriture s'ajoutent la désinvolture, le manque d'attention, l'irréflexion, le refus de l'effort — même minime — et le laisser-aller permanent qui sévit dans bien d'autres domaines.
  • Sur le massacre de l'orthographe.


Ce laisser-aller quasi général n'est-il pas un signe des temps dont le mépris de l'orthographe n'est, en somme, qu'un révélateur
  • Sur le massacre de l'orthographe.


A-t-on jamais fait comprendre aux écoliers que, toute proportion gardée, la grammaire et au langage — orale comme écrit — ce que le code de la route est à la conduite automobile, et non pas un exercice abstrait, aride, rebutant et constituant une fin en soi avec son jargon technique et ses pesantes analyses de mots et de phrases respectivement qualifiées de « grammaticales » et de « logiques » ?


Faire psalmodier en classe la table de multiplication par des dizaines de jeunes élèves n'a rien de bien divertissant, j'en conviens. Mais quel virtuose du piano n'a pas dû commencer par faire inlassablement ses gammes, ce qui n'est pas, non plus, follement amusant, sans parler des exercices de musculatures imposés à tant de sportifs ?
  • Sur le calcul mental.


Un des principaux vices de notre enseignement consiste en un goût prononcé pour l'abstraction et un certain mépris du concret ; il trouve méprisable de s'en tenir, avant toute autre démarche, à constater les évidences, préférence manier ce qu'on appelle pompeusement les « grandes idées » reposant bien souvent, hélas, sur le néant.


L'abandon de toute chronologie à l'école primaire est tout aussi nocif que l'indigeste accumulation de dates subie jusqu'au baccalauréat par des millions d'élèves qui, étudiant notamment l'époque contemporaine, devaient et doivent toujours apprendre, pour certains faits jugés fondamentaux, non seulement l'année, mais aussi le mois et son quantième !
  • Sur l'enseignement de l'histoire.


Puisque la véritable pédagogie consiste, avant toute chose, à se mettre à la portée des enfants, en enrichissant et en consolidant leurs connaissances, le maître devrait recourir aussi souvent que possible à des jeux astucieusement conçus sans que les esprits grincheux puissent lui reprocher de convier ses élèves à une vaste partie de rigolade ne débouchant sur rien d'autre que le désordre et le chahut.
  • Sur le détournement de la pédagogie.


S'il existe une foule d'enseignants lucides, on rencontre parmi leurs vénérables supérieurs hiérarchiques de beaux spécimens de « non-voyants » entièrement acquis à un système aberrant qui, pourtant, n'est pas sorti de leur propre imagination, car ils n'en sont que les agents d'exécution et les courroies de transmission d'une fiabilité à toute épreuve.


Le bachotage — également appelé bourrage de crâne — consiste à accumuler une masse de connaissance plus ou moins indigestes qui, pour la plupart, ne seront utiles que le jour de l'examen, puis rejetée peut après sans grand dommage pour la suite des événements.


Quitte à se faire dédaigneusement traiter de « passéiste » par des novateurs frappés de cécité, on peut dire sans crainte d'exagérer que le certificat d'étude primaire constituait naguère la pierre angulaire de l'enseignement français et que la disparition du cours supérieur a créé dans l'édifice du primaire un vide que n'a pu combler. Point n'était donc besoin d'aggraver les dégâts.


Chapitre 2.– La boulimie du secondaire

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Marcher sur la tête et à reculons présente donc au moins un double inconvénient : non seulement, on avance moins vite qu'en se servant de ses jambes, mais on risque de se retrouver aussi démuni qu'à son point de départ…


L'excès de vitesse constitue un danger non seulement sur la route, mais dans les études.


Avons-nous vraiment intérêt à ce que, malgré le nom qu'elle porte depuis des siècles, la France cesse tôt ou tard, d'être un pays francophone, bien que tous les citoyens soient maintenant scolarisés, comme on dit, pendant au moins dix années de leur existence ?
  • Le Français langue étrangère… en France !


Très souvent, on demande à des lycéens de formuler des jugements littéraires qui dépassent généralement leur âge mental et sont affaires de spécialistes. On est ainsi amené à se contenter d'une pâle médiocrité envahissante, ce qui revient à prostituer la littérature et non à la servir.
  • Langue ou littérature ?


La fameuse explication de texte consistant à décortiquer maints extraits littéraires constitue depuis suffisamment longtemps la tarte à la crème de l'enseignement de ce qu'on appelle le « français » pour que soient désormais consacrés des cours spécifiques à l'étude de cette langue qui, contrairement à ce qui se passe dans les autres disciplines, n'a jamais été programmée.
  • Sur les explications de texte sans que les élèves en comprissent le sens.


Chemin faisant, pourquoi ne pas mener bataille contre l'inflation du langage qui fait d'une lycéen de seconde un « étudiant », d'un instituteur un « professeur », d'un aveugle un « non-voyant », d'un sourd un « malentendant », et pourquoi pas un « non-entendant » ? Le muet n'est pas encore un « non-parlant », mais ça ne saurait tarder !


À l'époque où le laisser-aller, le vandalisme et le goût de la destruction n'ont jamais été aussi florissant, pourquoi l'écriture et l'orthographe ne figureraient-elles pas parmi les victimes privilégiées de ce triple fléau ?


Si l'on veut que notre enseignement s'améliore, encore faut-il le débarrasser de tous les diagnostics erronés de ce genre émis par les charlatans qui se pressent à son chevet.
  • Sur le massacre de l'orthographe et les solutions que certains préconisent tendant à sa réformation.


L'enseignement du latin et du grec connaîtra un nouvel essor s'il contribue, entre autres choses, à renforcer la connaissance de la langue française, ce dont se réjouiront les professeurs de toutes disciplines, compris les linguistes et les scientifiques.


La situation est loin d'être désespérée. À moins d'être irrémédiablement crétinisés par un système aberrant, les élèves font parfois preuve d'une grande astuce par les question inattendue et pertinentes qu'ils posent au professeur quand ils ne sont paralysés ni par leur timidité, ni par l'hostilité d'une fraction de la classe.


Un jeune Français a assimilé le vocabulaire usuel de sa langue depuis sa prime jeunesse et au cours de nombreuses années. Mais quand il s'agit de meubler sa mémoire de centaines de mots étrangers à raison de seulement trois heures par semaines, la situation n'est plus du tout la même, surtout si cette matte de termes nouveaux est enseignée dans le désordre et ne prend pas place dans des plans de révisions méthodiquement organisés.
  • Sur la méthode directe de l'enseignement des langues étrangères.


Mais, qu'en est-il dans la réalité ? Fortement déconseillé par les pédagogues en chambres close, l'exercice de thème est en voie de disparition de la sixième à la terminale. Depuis plusieurs années, il ne figure plus à l'épreuve des langues au baccalauréat, où il n'occupait pourtant qu'un modeste strapontin.
  • Sur la disparition des thèmes en langues étrangères.


Soumis à l'enseignement audio-visuel représenté par des diapositives ou des illustrations figurant dans leur manuel, nos jeunes élèves doivent en quelque sorte déchiffrer ces dessins ou ces photos dont le « message » n'est pas évident. Très souvent, ils répètent comme des perroquets le commentaire professeur sans en avoir bien compris le véritable contenu
  • Au sujet de la méthode directe.


Vers la fin des années soixante, on parlait à cor et à cri d'abattre les cloisons étanches qui séparaient plus ou moins arbitrairement les disciplines scolaires. On peut dire sans crainte d'être démenti qu'il n'en a rien été !


Dans ces conditions, qui saurait nier qu'à notre enseignement secondaire, qui distribue le savoir sous forme de paquets-échantillons, manque tragiquement l'esprit de synthèse, non seulement entre les diverses disciplines, mais encore à l'intérieur d'une seule et même matière scolaire sans que personne, en haut lieu, semble s'en inquiéter ?


Le remplacement de la notation chiffrée par les lettres n'a jamais atténué ni supprimé le côté subjectif de l'appréciation.


L'enseignement du latin a été abandonné en sixième et cinquième notamment pour que les jeunes élèves puissent mieux se consacrer à l'étude d'une langue étrangère moderne. Ceux qui, sous le régime antérieur, auraient entamé le latin dès la première de ces deux classes ne constituent-ils pas une « clientèle » toute désignée pour étudier à ce niveau une langue à déclinaisons comme l'allemand ou le russe, dont le vocabulaire n'est pas, pour un Français, des plus faciles à assimiler, surtout comme seconde langue ?


Plus ou moins vidé de son contenu, le mot « culture » est un de ceux qui, de nos jours, sont le plus volontiers prostitués par des gens cherchant à produire quelque effet en société en passant pour de profonds penseurs.


Mais qu'on ne s'y trompe pas : à l'oral du baccalauréat, cette conception étriquée de la « culture », ce manque de réalisme et de références à la réalité quotidienne peut se révéler, en fin de compte, catastrophique.


Cette sorte de parcellisation des connaissances et de la culture est une des calamités de notre enseignement. Peu enclins à faire la synthèse, certains jeunes gens porteurs d'œillères subissent à plus ou moins fortes doses le système de cloisons étanches et la fausse spécialisation, qui est l'anticulture par excellence.


Mais on ne remerciera jamais assez les virtuoses de la pédagogie d'avoir enrichi la littérature française en voie d'appauvrissement d'admirables pièces d'anthologie du genre de celles que nous avons vues plus haut, et que collégiens et lycéens devraient apprendre par cœur, même si pareil exploit n'est pas à la portée du premier venu.


Mais qu'on se rassure. Dans leur grande majorité, principaux et des proviseurs savent, et c'est heureux, empêcher les conseils de classe de dégénérer en se transformant illégalement en de véritables tribunaux où se déchaînent les accusations trop souvent infondées.


Comme on le voit, l’« opération porte ouverte », n'est pas exempte d'inconvénients qu'un peu plus d'autorité permettrait d'éliminer pour aboutir à ce qu'aucun des partenaires du « dialogue » et de la « participation » ne dépasse les limites qui lui sont dévolues et aille se décharger de son agressivité ailleurs que dans l'enceinte du collège du lycée.


Chaque bouleversement des programmes dans quelque matière que ce soit n'est-il pas dans une certaine mesure un constat d'échec prouvant que des responsables ont été inférieurs à leur tâche ?
  • Sur la valse des programmes


Revenons maintenant au choix et au libellé des sujets, lequel n'est pas toujours clair et exempt de fautes ou de coquilles inadmissibles en pareilles circonstances. N'a-t-on pas vu plusieurs cas où des erreurs d'énoncé rendaient très difficile, voire impossible, la résolution d'un problème de mathématique ?
  • Sur les sujets au baccalauréat.


Le baccalauréat n'étant pas précisément une partie de plaisir, le désarroi des candidats naît inévitablement du bachotage, qui consiste non pas à alimenter rationnellement son cerveau, mais à le gaver d'une masse de connaissances qu'il faudrait dégurgiter à la hâte au détriment d'une mûre réflexion.


Un des autres avantages d'un examen réside en l'anonymat, les candidats, même à l'oral, se présentant devant plusieurs membres du jury qui, selon le règlement, ne le connaissent ni d'Ève ni d'Adam, ce qui garantit leur impartialité et incite les candidats perspicaces à se montrer sous leur meilleur visage, ce qui n'est pas le moindre intérêt de ce genre d'épreuve.


Que ce soit dans l'enseignement primaire ou dans le secondaire, combien de leçons, souvent très arides, apprises par cœur et débitées soit oralement, soit par écrit, sans qu'il en reste la moindre trace au bout d'un délai inversement proportionnel à leur complexité ! Combien de notions fondamentales dignes de rester gravées à jamais dans la mémoire ont été emportées par cette avalanche, qui ne fait pas le tri entre l'essentiel et l'accessoire !


À l'étage supérieur…

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Le qualificatif d'étudiant est auréolé d'un prestige qui explique, sans les justifier, des vocations souvent inattendues. Qu'un lycéen de seconde se croit se donner plus d'importance en se disant étudiant est déjà surprenant. Mais que son aîné, élève de première, déclare vouloir faire dans peu d'années une licence dans une discipline où il obtient en classe des notes détestables, voilà que l'est bien davantage, d'autant plus que certaines notes dites satisfaisantes ne garantissent pas nécessairement un niveau suffisant à l'échelon supérieur.
  • Sur l'enseignement supérieur.


En quoi consistait donc au juste cette année supplémentaire ? Elle avait pour but de parfaire les connaissances d'ordre générale dont le lycée, à leur insu, avait privé ces jeunes gens ambitieux.


Dans le domaine de l'Éducation nationale, il faut s'habituer aux décisions hâtives et sans appel qui dépendent plus de l'humeur passagère des potentats qui les prennent que d'un examen mûrement réfléchi impliquant que tous les arguments soient pesés avec soin.


N'ayant pas personnellement « bénéficié » de ce système peu banal, j'ai recueilli l'avis de multiples étudiants en histoire, en lettres classiques, en langues étrangères qui, presque unanimement, ont vivement critiqué cette extraordinaire éparpillement propre à leur donner le vertige et ne permettant de rien approfondir.
  • Sur l'instauration du DEUG en 1973 avec ses unités de valeur pour l'obtenir variant considérablement d'une université à l'autre.


Grâce à des sources de revenus aussi multiples qu'abondantes et qui feraient pâlir les nôtres de jalousie, certaines, comme Yale, Harvard et Southern California de Los Engeles disposent de moyens budgétaires considérables et d'installation luxueuses inconnues en France, sans parler du recrutement coûteux de plusieurs professeurs d'élite non fonctionnarisés.
  • Concernant les universités américaines


Ayant franchi le pas qui sépare le lycée du monde universitaire, le jeune étudiant connaît bien souvent des déboires quand, amené à dresser le bilan de sept longues années d'enseignement secondaire, il s'aperçoit très vite que celui-ci l'a maintes fois sevré de certaines connaissances pratiques dont l'ignorance lui fait cruellement défaut à un stade de ses études où ses nouveaux professeurs les considèrent comme acquise depuis belle lurette.


Comme on le voit, cette extraordinaire confusion des genres entretenue au collège, puis au lycée, au point que certains de nos jeunes compatriotes affirment ne pas aimer le « français » (!) peut avoir des conséquences dignes d'être qualifiées de cocasses.
  • Sur la confusion entre la littérature et l'enseignement des langues.


Si l'on réfléchit bien, la lecture des rapports d'agrégation est édifiante dans la mesure où, plus souvent qu'on le souhaitait, l'ignorance et la désinvolture qu'ils stigmatisent ont pris naissance bien avant l'entrée des coupables dans le cycle de l'enseignement supérieur, franchissant ainsi allègrement les quatre années — c'est un strict minimum — qui la séparent de ce concours ardu, qui met manifestement en cause toute la pyramide de l'enseignement français.
  • Concernant l'examen du C.A.P.E.S.


Que l'ensemble constitué par les deux années de D.E.U.G. et celle de licence accumulant un nombre respectables d'unités de valeur variable selon les universités ne soit pas d'une simplicité biblique, nul n'en disconviendra.


Car il est bien connu qu'un professeur frais émoulu ayant, sans interruption, suivi des cours de l'âge de six ans jusqu'à vingt-cinq ans, par exemple, n'a strictement aucune idée sur la façon de transmettre le savoir, surtout s'il a opté très précisément pour la carrière enseignante… C'est la logique même.


Un tunnel sans fin ?

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Un examen objectif de la situation montre bien comment peut dégénérer un service important concernant plus de dix millions de mineurs et d'adultes quand, en haut lieu, on commet l'imprudence de s'en remettre aveuglément à d'aimables fantaisistes confits dans leur cuistrerie qui, dans d'autres secteurs de l'activité nationale, ne resteraient pas longtemps en place pour autant que leur morgue et leur suffisance n'aient pas réussi à camoufler totalement leur monumentale incompétence.
  • Sur la situation de l'enseignement français.


Mais l'exemple de la fantaisie vient de bien plus haut. À la suppression des notes et des classements décidée à ce niveau a succédé un retour de flamme très inégalement réparti. Aujourd'hui encore, il arrive que la lecture d'un bulletin de notes fasse l'effet de l'exploration d'un labyrinthe toutes les fois que, dans cette aimable pagaille, les professeurs n'ont pas été invités à accorder leurs violons.


Dès la première année de l'enseignement primaire, des « sages » hautement qualifiés et d'une rare compétence établissent pour chaque discipline des programmes, voire des techniques d'enseignement dites « pédagogiques » sans trop préoccuper de leur interprétation ni de ce qui en restera dans les cerveaux dans un avenir proche ou lointain.


Nombreuses sont dans la vie professionnelle les occasions offertes aux employeurs de vérifier au hasard des circonstances les connaissances précises des bacheliers qu'ils engagent à divers postes et de constater dans bien des domaines des lacunes effarantes dont l'origine est facilement détectable, car il est à la portée de tout le monde de remonter à la source.


Comme le disait Paul Guth avec sa pointe d'humour habituelle, les analphabètes étaient naguère ceux qui n'avaient jamais mis les pieds à l'école ; aujourd'hui, ce sont ceux qui en sortent. Il y a, hélas, beaucoup de vrai dans cette boutade où il faut faire évidemment la part de l'exagération voulue.