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Le droit d'asile a pour racine le mot asile qui provient du grec ancienάσυλον(asylon) « que l’on ne peut piller » et du latin asylum « lieu inviolable, refuge ». Par référence à la Rome antique, il est défini par Bersuire en 1355 comme « lieu ou un bois en la cite de Rome previlegié que quiconques s'enfuioit en celi lieu il estoit saux de quelque crime que il eust fait » et, par extension, Scarron en 1657 évoque comme asile « tout lieu où l'on se met à l'abri d'un danger ». C'est au XIXe siècle que le sens se modifie pour désigner des établissements d'infirmes, de vieillards et d'aliénés... établissements d'accueil et de bienfaisance mais aussi de mise à l'écart et de confinement. La notion devient alors ambivalente, pouvant signifier des valeurs diamétralement opposées d'hospitalité ou de mise à l'écart.
En matière d'asile, il y a deux conceptions totalement et radicalement inconciliables qui s'affrontent: les généreux, les grands cœurs, qui voudraient venir en aide à tous les déshérités du monde, qui sympathisent (au sens propre) avec les malheureux qui fuient leur pays d'origine d'un côté, et de l'autre les réalistes, les pragmatiques, les cœurs secs et les égoïstes qui ne perçoivent dans le phénomène migratoire mondial que les dangers et les inconvénients subis par les ressortissants des pays d'accueil et qui sont insensibles à l'immense espoir porté par les migrants.
« Editorial », Claude Paschoud, Le pamphlet, nº 418, octobre 2012, p. 1
L'asile, qui est un accueil momentané sans perspective d'intégration, ne peut s'appliquer qu'à des cas particuliers et limités en nombre. Dès que ce nombre est dépassé, et même si les demandes sont fondées du point de vue de la loi, il ne faut plus parler d'asile mais d'immigration. Ce phénomène nouveau appelait une autre approche, plus quantitative et cadrée par des quotas. Nous avons refusé de l'admettre et continué de traiter les demandes au cas par cas.