Circé
Circé (en grec ancien Κίρκη / Kírkè, « oiseau de proie ») est, dans la mythologie grecque, une très puissante magicienne. Elle apparaît pour la première fois dans l’Odyssée, où elle est présentée comme divine et qualifiée par Homère de πολυφάρμακος / polyphármakos, c'est-à-dire « particulièrement experte en de multiples drogues ou poisons, propres à opérer des métamorphoses ».
Littérature
[modifier]Odyssée (VIIIe siècle avant J.-C.)
[modifier]Des cochons, ils avaient les groins, les grognements, les soies,
tout enfin, sauf l'esprit, qui resta esprit de mortel.
- (grc)
οἱ δὲ συῶν μὲν ἔχον κεφαλὰς φωνήν τε τρίχας τε
καὶ δέμας, αὐτὰρ νοῦς ἦν ἔμπεδος, ὡς τὸ πάρος περ.
- Les compagnons d'Ulysse métamorphosés en cochons par la magicienne Circé.
- L'Odyssée, Homère (trad. Philippe Jaccottet), éd. La Découverte/Syros, coll. « La Découverte Poche », 2004 (première parution de cette traduction : 1955), chant X, 239-240, p. 167 (texte intégral sur Wikisource)
Je te dirai les sortilèges de Circé :
t'ayant fait un mélange, elle y jettera une drogue,
mais sans pouvoir t'ensorceler ; car la bonne herbe
que je te donnerai l'empêchera. Je te dis tout :
lorsque Circé t'aura touché de sa longue baguette,
alors, tirant le long de ta cuisse ton glaive,
saute sur elle ainsi que pour donner la mort.
Elle, en tremblant de peur, offrira sa couche en partage ;
il ne s'agira pas de refuser ce lit divin
si tu veux délivrer tes compagnons et revenir !
Mais prie-la de jurer, par le serment majeur des dieux,
qu'elle n'a pas sur toi d'autres desseins
et ne veut pas t'ôter, ainsi nu, ta virilité !
- (grc)
πάντα δέ τοι ἐρέω ὀλοφώια δήνεα Κίρκης.
τεύξει τοι κυκεῶ, βαλέει δ᾽ ἐν φάρμακα σίτῳ.
ἀλλ᾽ οὐδ᾽ ὣς θέλξαι σε δυνήσεται: οὐ γὰρ ἐάσει
φάρμακον ἐσθλόν, ὅ τοι δώσω, ἐρέω δὲ ἕκαστα.
ὁππότε κεν Κίρκη σ᾽ ἐλάσῃ περιμήκεϊ ῥάβδῳ,
δὴ τότε σὺ ξίφος ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ
Κίρκῃ ἐπαῖξαι, ὥς τε κτάμεναι μενεαίνων.
ἡ δέ σ᾽ ὑποδείσασα κελήσεται εὐνηθῆναι:
ἔνθα σὺ μηκέτ᾽ ἔπειτ᾽ ἀπανήνασθαι θεοῦ εὐνήν,
ὄφρα κέ τοι λύσῃ θ᾽ ἑτάρους αὐτόν τε κομίσσῃ:
ἀλλὰ κέλεσθαί μιν μακάρων μέγαν ὅρκον ὀμόσσαι,
μή τί τοι αὐτῷ πῆμα κακὸν βουλευσέμεν ἄλλο,
μή σ᾽ ἀπογυμνωθέντα κακὸν καὶ ἀνήνορα θήῃ.
- L'Odyssée, Homère (trad. Philippe Jaccottet), éd. La Découverte/Syros, coll. « La Découverte Poche », 2004 (première parution de cette traduction : 1955), chant X, 289-301, p. 168 (texte intégral sur Wikisource)
Malheureux qui, vivants, avez vu les maisons d'Hadès,
vous mourrez doublement quand l'homme ne meurt qu'une fois !
- (grc)
σχέτλιοι, οἳ ζώοντες ὑπήλθετε δῶμ᾽ Ἀίδαο,
δισθανέες, ὅτε τ᾽ ἄλλοι ἅπαξ θνῄσκουσ᾽ ἄνθρωποι.
- Circé accueille Ulysse et ses marins de retour du pays des morts. Chose rare, ils verront donc deux fois cet endroit, puisqu'ils l'ont vu une fois de leur vivant et le reverront à leur mort.
- L'Odyssée, Homère (trad. Philippe Jaccottet), éd. La Découverte/Syros, coll. « La Découverte Poche », 2004 (première parution de cette traduction : 1955), chant XI, 21-22, p. 198 (texte intégral sur Wikisource)
Musique
[modifier]Juliette, Mutatis mutandis (2005)
[modifier]Mutatis mutandis,
ici je veux un groin,
un jambon pour la cuisse,
et qu'il te pousse aux reins
un curieux appendice
mutatis mutandis,
maintenant je t'impose
la couleur d'une rose
de la tête au coccyx !
- Refrain du Sort de Circé.