Chantal Akerman

Une femme brune assise en tailleur sur un fauteuil, un paquet de cigarettes en main — Chantal Akerman

Chantal Akerman est une cinéaste belge née le 6 juin 1950 à Etterbeek et morte le 5 octobre 2015 à Paris. Influencée par Michael Snow et Jean-Luc Godard, elle a été à son tour une source d'inspiration pour Gus Van Sant, Todd Haynes et Michael Haneke. Son film le plus célèbre est Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles. Elle réalise également des installations artistiques basées sur la projection de vidéos.

Citations

Un homme n'aurait pas fait ça, je pense. Parce que dès son enfance, on lui apprend que les vraies valeurs ne sont pas là, qu'on ne fait pas de l'Art avec une femme qui fait la vaisselle.

Interview de Chantal Ackerman au sujet de Jeanne Dielman 23 Quai Du Commerce 1080 Bruxelles

(fr) ORTF, Clap, INA Culture, 12 janvier 1976 (accéder en ligne)

Citations sur

Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles

C'est la première fois pour moi qu'on traite ce sujet. Il est très rare qu'on vous propose un film dont le sujet n'a jamais été traité avant.[...] Il y aura sans doute d'autres films sur ce sujet après celui de Chantal, mais Chantal est la première à l'avoir fait.

Propos de Delphine Seyrig évoquent leur film Jeanne Dielman Jeanne Dielman 23 Quai Du Commerce 1080 Bruxelles où elle incarne une femme au foyer.

(fr) ORTF, Clap, INA Culture, 12 janvier 1976 (accéder en ligne)

No Home movies

On dit souvent de Chantal qu'elle avait des principes esthétiques. Eh bien, je crois que les principes nous protègent, et Chantal ne s'est pas protégée. Elle a fait confiance à ce qui allait se passer, elle a su accueillir le hasard.

(en) It is often said of Chantal that she had aesthetic principles. Well, I believe that principles protect us, and Chantal did not protect herself. She trusted what would happen, she knew how to welcome chance.

au moment de la première diffusion de No Home movies

« Tribute to Chantal Akerman by Claire Atherton », Claire Atherton, Sense of cinema, 01/12/2015 (lire en ligne)

Les Rendez-vous d'Anna

Pour tout cinéaste, pour tout artiste en fait, obtenir un gros succès avec une oeuvre peut s’avérer une malédiction déguisée. En cela que critique et public attendront, la fois suivante, une oeuvre non seulement supérieure, mais qui s’inscrit aussi dans la continuité de la précédente tant appréciée. C’est humain, mais c’est incompatible avec l’expression artistique, qui est allergique aux carcans. Prenez Chantal Akerman : après le triomphe en 1975 de Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, ses films suivants souffrirent de la comparaison. C’est particulièrement vrai pour Les rendez-vous d’Anna, sorti il y a 45 ans, en novembre 1978. L’effet de ressac d’alors était d’autant plus regrettable que la cinéaste, qui s’enleva la vie en 2015, s’y dévoilait comme jamais.