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Catherine Baker

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Catherine Baker est une femme de lettres française, née à Lille le 16 juillet 1947.

Insoumission à l'école obligatoire, 1985

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C’est la vie qui est dangereuse pour ce qui est institué. La vie, force pure contre tout enfermement. Aussitôt que possible, on vole aux enfants leur plaisir. Toutes les activités vitales sont soumises à des contrôles extérieurs ; dès lors apparaît le Droit, on a le droit de manger, d’aller et de venir, de jouer, etc. Il y a un vide juridique, nous devons réclamer le droit de respirer. Quand nous l’aurons conquis, nous serons fier-e-s de défendre cette noble victoire de l’homme démocrate. Soyons jalouses de nos plaisirs, Marie. Rends-toi compte du nombre de gen-te-s qui passent des journées entières sans en recevoir une fois le sourire des choses. Vie mortelle.
  • Contre le manque à vivre, Catherine Baker, éd. La Diarrhée Du Capitalisme, Juin 2008, chap. 9 d'Insoumission à l'école obligatoire, p. 1


L’enfant ne doit pas être « livré-e à lui-même ». Ille doit être livré-e à d’autres.
  • Contre le manque à vivre, Catherine Baker, éd. La Diarrhée Du Capitalisme, Juin 2008, chap. 9 d'Insoumission à l'école obligatoire, p. 1


J’ai longtemps cru que ce qu’on me demandait dans les travaux scolaires, c’était d’être originale sans jamais être personnelle. Il y avait malentendu ; ce qu’on attendait de moi était pire : être personnelle sans jamais être originale.
  • Contre le manque à vivre, Catherine Baker, éd. La Diarrhée Du Capitalisme, Juin 2008, chap. 9 d'Insoumission à l'école obligatoire, p. 4


Contre lui, une seule solution, la fuite. L’absentéisme reste LA réponse adéquate de qui veut échapper au massacre. N’est sauvé-e que cellui, de la maternelle à Polytechnique, qui se sauve, qui s’échappe. L’absentéisme en commun s’appelle parfois une grève, mais, aussi bien chez les élèves que chez les enseignant-e-s, celle-ci n’aurait d’intérêt qu’illimitée.
  • Contre le manque à vivre, Catherine Baker, éd. La Diarrhée Du Capitalisme, Juin 2008, chap. 9 d'Insoumission à l'école obligatoire, p. 6


Si j’ai participé – passionnément – à la Barque, c’est que nous y avions chacun-e des idées différentes sur l’« éducation » et que notre seule cohérence reposait sur la volonté individuelle de tous de refuser les « lois de groupe ».
  • Contre le manque à vivre, Catherine Baker, éd. La Diarrhée Du Capitalisme, Juin 2008, chap. 9 d'Insoumission à l'école obligatoire, p. 11


Pourquoi faudrait-il punir ?, 2004

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Tout concourt à anéantir l’homme emprisonné parce qu’il est séquestré dans un univers sadique. Il est généralement admis que la violence n’est licite que lorsqu’on se trouve en état de légitime défense. Or le procès et la prison sont incontestablement des moments de grande violence et le détenu se retrouve très souvent dans un cas de légitime défense.


Dans tous les pays, à toutes les époques, on a toujours voulu réformer les prisons parce que l’incarcération était un acte de barbarie. On peut la réformer autant qu’on voudra, elle ne cessera jamais de l’être.


Les abolitionnistes n’ont pas de sens commun. En luttant contre l’esclavage puis contre la peine de mort, ils étaient battus d’avance. Pourtant ils ont gagné ces deux combats presque partout. Et c’est incroyable. Parce que leur lutte était absolument utopique : l’esclavage comme la punition par la mort avaient existé de tout temps et devaient donc, comme la soumission des femmes ou des enfants, comme la maladie et les infirmités, de tout temps exister. C’était comme ça. D’autres abolitionnistes (ou les mêmes) ont engagé le combat contre la prison. On leur oppose indéfiniment cette même résignation : oui, incarcérer est un peu navrant, un peu barbare, mais il n’y a pas moyen de faire autrement.


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