Alphabet
Apparence
Un alphabet (de alpha et bêta, les deux premières lettres de l’alphabet grec, dérivé de l’alphabet phénicien) est un ensemble de symboles destiné à représenter plus ou moins précisément les phonèmes d’une langue.
Nicolas Bouvier
[modifier]C’est lui le créateur du premier syllabaire japonais (VIIIe siècle) et je l’imagine toujours allant coltiner son alphabet lettre par lettre comme du bois de charpente, l’épaule endolorie, jusqu’aux plus lointains villages de montagne, jusqu’à ces âmes candides qu’il rêvait de civiliser. Dans une large mesure on peut dire qu’il a réussi puisque le Japon, malgré son damné système d’écriture, est aujourd’hui un des pays les plus lettrés du monde.
- Il s’agit de Kobo Daïshi.
- Œuvres, Nicolas Bouvier, éd. Gallimard, 2004 (ISBN 978-2-07-077094-6), partie L’Île sans mémoire, p. 665
François de Closets
[modifier]L’alphabet latin comportait 22 sons. Et le français 30 à 50 ! Comment faire entendre ces sons nouveaux au moment où le français a commencé à être consigné par écrit vers le Xe siècle ? On a utilisé l’alphabet existant, c’est-à-dire l’alphabet latin, mais il a fallu faire quantité d’assemblages, de tripatouillages pour rendre les sons qui n’existaient pas en latin. Autrement dit, la première difficulté du français, c’est qu’il n’a pas l’alphabet de sa langue.
- « Le Culte de l’orthographe, c’est fini ! », François de Closets, Migros Magazine, nº 40, 28 septembre 2009, p. 29
- Citation choisie pour le 14 mars 2010.
Vladimir Nabokov
[modifier]Vous commencerez par l’alphabet, les labiales, les linguales, les dentales, les lettres qui bourdonnent, frelon, bourdon et mouche tsé-tsé. Une des voyelles vous fera dire : « Euh ! » Vous vous sentirez mentalement courbatu et endolori après votre première déclinaison de pronoms personnels. Je ne vois pourtant pas d’autre façon d’accéder à Gogol (ou d’ailleurs à n’importe quel autre écrivain russe). Comme toutes les grandes réussites littéraires, son œuvre est un phénomène de langage et non d’idées.
- Littératures (1980), Vladimir Nabokov (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, partie Littératures II, Nikolaï Gogol (1809-1852) — « Le manteau » (1842), p. 602