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Alain Testart

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Alain Testart, né le 30 décembre 1945 et mort le 2 septembre 2013 à Paris, est un anthropologue français de type évolutionniste dans la lignée - tout en le déconstruisant/dépassant - de Lewis Henry Morgan qui a inspiré Karl Marx et Friedrich Engels dans l'appréhension du développement historique et de l'origine de la famille, de la propriété et de l'état.

Essai d'épistémologie, 1991

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Le réel est ainsi toujours en sursis, comme les théories scientifiques.
  • Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 138


Les sciences physiques exercent une telle hégémonie sur le mode de la pensée occidentale moderne qu'elle arrive difficilement à imaginer une autre réalité que celle qui est observable, visible, spatiale, ou pesant. L'argumentation utilisée par les tenants de l'« individualisme méthodologique » procède très directement de cette incapacité : ne pouvant concevoir la réalité propre du monde des rapports sociaux, ils se jettent sur la première réalité tangible qui leur tombe sous les mains, et s'écrient : « l'individu, voilà la seule réalité, c'est de là qu'il faut partir. »
  • Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 139


L'individualisme dit « méthodologie », dans la mesure où il s'appuie sur une argumentation réaliste, dissimule mal une prise de position ontologique [avec l'Être tel Dieu au centre de Tout].
  • Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 139



On préfère le concret et c'est bien naturel, car il est plus haut en couleur et l'abstraction à la mauvaises réputation d'être desséchante. Aux théories on reproche d'appauvrir la réalité. Mais, une théorie n'explique jamais - et ne prétend d'ailleurs d'expliquer - que ce qui est pertinent dans sa problématique.
  • Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 142


Sans doute faut-il rappeler cette banalité qu'aucune théorie scientifique n'a jamais fait la théorie d'aucun fait concret, si l'ont entend par là un objet ou un évènement riche de toutes ses détermination. Une théorie ne fait tout au plus que répondre à des questions : elle ne peut être jugée que dans l'adéquation de ses réponses et sur l'intérêt des questions qu'elle entend poser, autrement dit sur la qualité de l'abstraction qu'elle met en œuvre.
  • Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 142


Pour ce qui est de la méthode [dite « individualiste »], par excès d'empirisme ou peut-être par goût du concret, on voudrait que la théorie commence par s'attacher à un cas bien particulier documenté et rende compte de toutes les facettes de ce cas avant de pouvoir s'énoncer en général. Mais aucune théorie scientifique n'a jamais commencé ainsi.
  • Essai d'épistémologie, Alain Testart, éd. Errance, 1991, p. 143-144


Éléments de classification des sociétés, 2005

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Dans toutes les disciplines (que ce soit en biologie ou en minéralogie), il y a des ressemblances qui sont purement superficielles, des analogies de formes que l'on doit distinguer d'homologies structurelles, et pour pouvoir classer, il faut d'abord savoir ce qui doit être considéré comme artificiel ou purement accidentel, il faut avoir fait un travail en profondeur. C'est pourquoi il ne me semble pas incongru de demander à la sociologie de faire la même chose : ...
  • Éléments de classification des sociétés, Alain Testart, éd. Errance, 2005, p. 125


La société n'est pas, à la différence de l'animal, organisée (spontanément) ni, à la différence de l'entreprise, organisée (intentionnellement) en vue d'une fin ou en fonction de problème à résoudre.
  • Éléments de classification des sociétés, Alain Testart, éd. Errance, 2005, p. 144


... la terminologie traditionnelle en termes d'“organisation” politique ou d'“organisation” sociale véhicule une idée erronée.
  • Éléments de classification des sociétés, Alain Testart, éd. Errance, 2005, p. 144


Une société est au contraire caractérisée par un ensemble de structures qui précèdent toute action possible des hommes et sur lesquels ils ont très difficilement prise. Et il n'y a aucune raison de penser que les structures d'une société puissent être qualifiées de “plus simples” que celles d'une autre.
  • Éléments de classification des sociétés, Alain Testart, éd. Errance, 2005, p. 144


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