Chez ce peuple, quand les femmes donnent des enfants à leurs maris, ce sont eux qui gémissent, abattus sur leurs lits, la tête bandée, tandis que leurs femmes prennent soin de bien les nourrir et leur préparent les bains des accouchées.
(grc)Argonautiques, tome I, chants I-II, Apollonios de Rhodes (trad. Francis Vian), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1974 (réédition consultée : 2002), II, 1011-1014, p. 225
Revenons-en aux faits ! Toute civilisation a le devoir de remédier à l’inégalité de la nature. Selon les informations dont je dispose, c’était le point de départ de votre cours, mademoiseau Tapinois. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous semblez avoir oublié l’enseignement de votre jeunesse. L’inégalité de la nature repose sur l’incapacité de l’homme à accoucher, à donner naissance à des enfants. Ne pas avoir ce privilège signifie à son tour que l’homme a une fonction purement subordonnée dans la création de la vie humaine. L’aventure d’un soir que nous avons connue vous et moi, elle y a de cela une éternité, illustre d’ailleurs ce propos à merveille. Nous pouvons l’affirmer sans peine et elle convient de le souligner. Au risque de me répéter : l’homme remplit une fonction tout à fait subordonnée. Si on se place du côté de la nature, l’homme n’a aucune prédisposition naturelle pour donner vie à la Femme, tout comme il ne peut ni préserver, ni maintenir, ni protéger cette vie. C’est sa destinée biologique, mademoiseau Tapinois. Et c’est aussi votre destinée. Libre à vous de vous plaindre d’être né homme. Mais ni vous ni moi ne pouvons rien y changer.
Et puis l'on dit que nous menons dans nos maisons
une vie sans danger, tandis qu'eux vont se battre !
Mauvaise raison : j'aimerais mieux monter trois fois en ligne
que mettre au monde un seul enfant !
Votre femme risque d'avoir accouché entre-temps. Vous tiendrez à avoir votre enfant, je présume. Je vous le ferai parvenir quand il sera né. Par l'intermédiaire d'un trébuchet.
Tome 12 - Un festin pour les corbeaux, George R.R. Martin (trad. Jean Sola), éd. J'ai Lu, 2009, p. 210 - 211
Fanny Raoul, Opinion d'une femme sur les femmes, 1801
Quel homme paye de sa santé, de sa vie même, l'avantage de se reproduire ? Et combien de femmes sont victimes de cette reproduction ! Combien ne donnent l'existence qu'au dépens de la leur ! Et pour prix du sacrifice qu'elles en font à l'état, elles sont bannies, chassées de l'état ! Il n'existerait pas sans elles, et elles n'y ont pas même une place au dernier rang !
Opinion d'une femme sur les femmes, Fanny Raoul, éd. impr. de Giguet (Paris), 1801, p. 34-35
Revendiquer que le suivi de la grossesse, les conditions d’accouchement et les premières rencontres avec son enfant se déroulent dans un environnement respectueux n’est pas une aberration, quand on ferme les maternités de proximité, jugées peu rentables, au profit de véritables «usines à naître»… Dans ces conditions, seules les femmes qui en auront les moyens, pourront effectivement élaborer leur «projet de naissance» (dans l’eau, en musique, en marchant, avec ou sans la douleur), dans des maternités modèles ou, à défaut, dans des cliniques privées. Ainsi, le «retour à la nature» et son cortège de critiques technophobes du tout médical ou du tout industriel (lait, couche, petits pots …), alimente les stéréotypes sexistes, il contribue surtout à creuser l’inégalité entre les femmes.
« Tribune. Analyser ensemble le sexuel et le social », Elsa Dorlin, Libération, 8 mars 2010 (lire en ligne)
C’est en ce sens aussi que la différence des sexes dans la filiation conserve, et même acquiert de nouveau, une valeur. Notre système symbolique de parenté est un système mixte, non pas parce que le biologique nous l’impose (il n’impose rien), mais parce que nous affirmons ainsi un principe : les hommes et les femmes sont également impliqués dans la filiation. Ce faisant, la mixité de la filiation est aussi une réponse aux tentations réductionnistes qui nous tirent soit vers le tout biologique, soit vers le tout volonté. Elle indique par sa dualité le dualisme qu’elle refuse : celui de l’âme et du corps. Nous ne sommes ni de purs esprits, ni du substrat biologique. Le biologique n’est jamais “rien”, comme si l’engendrement n’était pas chargé de signification, et le réduire à cela serait ravaler l’homme qui procrée, la femme qui accouche, à de la viande humaine. Mais également, le biologique n’est pas “tout” : assimiler le parent au géniteur à coup d’usage généralisé des empreintes génétiques ne serait que l’autre face du réductionnisme biologisant.
« Pacs, sexualité et différence des sexes », Irène Théry, Esprit, nº 257, octobre 1999, p. 177 (lire en ligne)
Alekos : (Thetys va accoucher) Je ne connais pas les mystères de la naissance... E-Et le village est trop loin pour qu'on y aille... il faut nous aider. (O'Neill, Jackson et Teal'c regardent Carter) Carter : Quoi ?! Ne me regardez pas comme ça, je n'y connais rien du tout moi...
Harrison Coe (Alekos) ; Amanda Tapping (Carter), Stargate SG-1, saison 1, épisode 9, écrit par Katharyn Powers.
Dites donc la ménopausée ! Il va falloir la mettre en veilleuse, vous foutez la trouille à toute le monde à l'hôpital ! Enfin, bon sang ! Ils sont en train d'accoucher un bébé en haut et le pauvre gosse s'accroche au cordon ombilical de toute ses forces en essayant de remonter.
John C. McGinley, Scrubs, saison 2, épisode 3 (Mon cas d'étude), écrit par Bill Lawrence, première diffusion par NBC (VO) en 2002.