Élisabeth Guigou
Élisabeth Guigou est une femme politique française, née le 6 août 1946 à Marrakech (Maroc).
Citations d'Élisabeth Guigou
[modifier]Une famille ce n'est pas simplement deux individus qui contractent pour organiser leur vie commune. C'est bien plus que cela. C'est l'articulation et l'institutionnalisation de la différence des sexes. C'est la construction des rapports entre les générations qui nous précèdent et celles qui vont nous suivre. La famille c'est aussi la promesse et la venue de l'enfant. Celui-ci nous inscrit dans une histoire qui n'a pas commencé avec nous et qui ne se terminera pas avec nous.
- Allocution concernant le pacte civil de solidarité
- Elisabeth Guigou, 3 novembre 1998, Assemblée Nationale, dans CR de la deuxième séance du mardi 3 novembre 1998.
En revanche, le pacte civil de solidarité est un contrat qui concerne deux personnes qui vivent ensemble, sans être mariées. Il a pour objet l'organisation de leur vie commune. Nous reconnaissons, sans discrimination aucune, une même valeur à l'engagement de ces deux personnes, hétérosexuelles, homosexuelles ou qui n'ont pas de lien charnel. Il fallait donc trouver une formule qui permette d'exprimer cet engagement et de le gratifier de nouveaux droits.
- Allocution concernant le pacte civil de solidarité
- Elisabeth Guigou, 3 novembre 1998, Assemblée Nationale, dans CR de la deuxième séance du mardi 3 novembre 1998.
Mais il fallait aussi bien marquer qu'au regard de l'enfant, couples homosexuels et hétérosexuels sont dans des situations différentes. La non discrimination n'est pas l'indifférenciation. Le domaine dans lequel la différence entre hommes et femmes est fondatrice et constitutive de l'humanité, de sa survie, c'est celui de la filiation. Voilà pourquoi le P.A.C.S. ne légifère pas sur l'enfant et la famille. Voilà pourquoi, en raison de ces choix faits en toute connaissance de cause, le pacte concerne le couple et lui seul. Voilà la réalité !
- Allocution concernant le pacte civil de solidarité
- Elisabeth Guigou, 3 novembre 1998, Assemblée Nationale, dans CR de la deuxième séance du mardi 3 novembre 1998.
En deuxième lieu, le pacte civil de solidarité serait dangereux pour la famille et, de ce fait, pour la société !
Mais la réalité c'est que le choix a été fait de dissocier pacte et famille car lorsqu'on légifère sur la famille, on légifère aussi forcément sur l'enfant. Le PACS ne change rien au droit actuel de la famille car la seule cohabitation de deux individus, pacte ou non, ne fait pas une famille. C'est donc volontairement que le pacte civil de solidarité est sans effet sur les règles de la filiation, de l'autorité parentale et sur les droits de l'enfant.
- Allocution concernant le pacte civil de solidarité
- Elisabeth Guigou, 3 novembre 1998, Assemblée Nationale, dans CR de la deuxième séance du mardi 3 novembre 1998.
Un enfant a droit à un père et une mère. Ce droit de l'enfant ne doit pas dépendre du statut juridique du couple de ses parents. Vous le savez d'ailleurs comme moi : aujourd'hui la situation de l'enfant légitime qui vit avec ses deux parents est plus proche de la situation de l'enfant naturel qui vit lui aussi avec ses deux parents que de celle de l'enfant légitime de deux parents divorcés ou séparés. C'est au regard de ces évolutions récentes que je souhaite que soient étudiées les règles de la filiation, de l'autorité parentale et les droits de l'enfant et non au regard d'un contrat qui n'a aucune conséquence sur la parenté.
- Allocution concernant le pacte civil de solidarité
- Elisabeth Guigou, 3 novembre 1998, Assemblée Nationale, dans CR de la deuxième séance du mardi 3 novembre 1998.
Pourquoi l'adoption par un couple homosexuel serait-elle une mauvaise solution ? Parce que le droit, lorsqu'il crée des filiations artificielles, ne peut, ni ignorer, ni abolir la différence entre les sexes. Cette différence est constitutive de l'identité de l'enfant et du sens de cette identité ; c'est-à-dire qu'est-ce qu'être un homme ou une femme ? Je soutiens comme de nombreux psychanalystes et psychiatres qu'un enfant a besoin pour sa structuration psychique, sociale et relationnelle d'avoir face à lui, pendant sa croissance, un modèle de l'altérité sexuelle, un référent homme et un référent femme. Un enfant adopté, déjà privé de sa famille d'origine, a d'autant plus besoin de stabilité sans que l'on crée pour lui, en vertu de la loi, une difficulté supplémentaire liée à son milieu d'adoption. Mon refus de l'adoption pour des couples homosexuels est fondé sur l'intérêt de l'enfant et sur ses droits à avoir un milieu familial où il puisse épanouir sa personnalité. C'est ce point de vue que je prends en considération et non le point de vue des couples qu'ils soient hétérosexuels ou homosexuels.
- Allocution concernant le pacte civil de solidarité
- Elisabeth Guigou, 3 novembre 1998, Assemblée Nationale, dans CR de la deuxième séance du mardi 3 novembre 1998.
Je n'ignore pas les procès d'intention sur un éventuel « après » de cette proposition de loi qui préparerait des évolutions plus fondamentales de notre droit. Ce texte serait « une valise à double fond ». Je m'élève avec la plus grande énergie contre de telles insinuations. Les mots ont un sens. Ce vocabulaire de contrebande, qui fait croire que ce texte cacherait autre chose et que vos rapporteurs et le Gouvernement exerceraient une fraude à la loi, est inacceptable.
- Allocution concernant le pacte civil de solidarité
- Elisabeth Guigou, 3 novembre 1998, Assemblée Nationale, dans CR de la deuxième séance du mardi 3 novembre 1998.